VIDEO – Sandrine Josso, députée modem Loire-Atlantique, explique avoir été droguée, victime d’une “soumission chimique” de la part du sénateur Joël Guerriau, actuellement mis en examen. C’est au micro de Cynthia Illouz, fondatrice de The Women’s Voices, que Sandrine Josso confie ce qui lui est arrivée le soir où elle s’est rendue chez le sénateur Joël Guerriau.
La “seule” invitée de Joël Guerriau
Invitée par le sénateur pour fêter sa réélection, Sandrine Josso ne se doutait pas de la tournure de cette soirée où elle avait confirmé sa présence. Elle confie : “Il m’a dit “finalement on fait pas ça dans un restaurant, on fait ça chez moi”. Je lui ai dit “envoie-moi l’adresse” et je lui avais même précisé que “je ne resterai pas très longtemps parce que je dois retourner dans l’hémicycle de 22h00 jusqu’à jusqu’à 00h00”
🥼 “Le médecin est venu m’expliquer qu’il y avait au moins de l'ecstasy dans mon sang” témoigne la députée @sandrinejossoan , victime d’une “soumission chimique” par le sénateur Joël Guerriau.
💊 “J'étais invitée par le sénateur pour fêter sa réélection donc vers 20h15 je suis… pic.twitter.com/2BcgyvMDxS
— The Women’s Voices (@TheWomensVoice1) January 16, 2024
Pensant être une convive parmi d’autres, elle arrive au domicile du sénateur aux alentours de 20h15 et remarque : “J’étais la première et je me suis aperçue que j’étais… la seule invitée. Donc je me suis assise dans le canapé. Là, il est allé dans la cuisine préparer 2 coupes de champagne. Nous avons trinqué pour sa réélection. Et au bout de quelques minutes, je me suis sentie avoir une sorte de malaise. Je commence à voir tout tourner, à avoir des nausées, des palpitations” se souvient la députée.
“Il m’a fait trinquer une première fois, une deuxième fois, une troisième fois pour que je boive”
“Sur le moment, je me suis dis que c’est parce que je suis à jeun, donc je lui ai demandé de me préparer quelque chose à manger. En plus, je devais retourner dans l’hémicycle et j’avais besoin de me restaurer. J’ai mangé et les symptômes continuaient à augmenter. Puis il y a eu des choses bizarres qui se passaient. C’est-à-dire que, il m’a fait trinquer une première fois, une deuxième fois, une troisième fois pour que je boive : je trouvais ça un peu bizarre d’insister comme ça” explique Sandrine Josso.
Rapidement, le sénateur faisait clignoter la lumière avec un variateur, une technique pour activer l’ecstasy, découvrira-t-elle plus tard. Sous l’influence de la drogue, Sandrine Josso se souvient avoir été plongée dans le noir puis dans la lumière, à plusieurs reprises. “Je commençais à me dire que c’est très étrange ce qu’il fait” dit-elle.
C’est lorsque le sénateur retourne dans la cuisine dans l’intention de servir un verre de plus à la députée, qu’elle aperçoit “un sachet blanc” dans ses mains. “Là je comprends qu’il y a quelque chose qui est en train de se passer. Je me rends compte que le sachet c’est de la drogue. Il est en train de me droguer. J’arrive à comprendre ce qui se passe et je suis prise de panique”, détaille Sandrine Josso.
Des symptômes à leur apogée dans le taxi
Consciente du danger, la politicienne réussit à commander un taxi sur son téléphone. “Je lui dis que je vais repartir et là il me dit “mais non reste, on va faire la fête” et il était vraiment très insistant. Il m’a demandé “est-ce qu’on fait les choses par plaisir ou par conscience ?” Moi, j’avais encore plus de symptômes de malaise qui arrivaient. Je me lève donc, il me suit sur le palier, il me suit dans l’ascenseur, il me suit dans la cour de l’immeuble, il me suit dans la rue et je monte dans le taxi” précise-t-elle.
Terrorisée à l’idée de faire un malaise et d’être ramenée dans l’appartement du sénateur, Sandrine Josso s’échappe in extremis. Elle “souffle” tout en ayant le “cœur qui s’emballait” à cause de la drogue. Après avoir contacté deux collègues, l’un d’eux prévient les secours et Sandrine Josso est amenée aux urgences.
Après une prise en charge dans la nuit même, les médecins ont détecté “au moins” de l’ecstasy dans le sang de la députée. Après une perquisition au domicile du sénateur, la drogue a été retrouvée à l’endroit indiqué par Sandrine Josso. Aujourd’hui, la politicienne se dit sujette à des “symptômes de stress post-traumatique” et souhaite sensibiliser sur ce fléau qui, elle le précise, “arrive à tous les âges de la vie”.
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