Patrick Poivre d’Arvor : l’information judiciaire élargie à trois autres femmes (parquet)

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L’information judiciaire visant PPDA est élargie à trois autres femmes selon le parquet. Une première mise en examen sur Patrick Poivre d’Arvor, ancien présentateur vedette du journal de TF1 avait eu lieu.

L’information judiciaire visant Patrick Poivre d’Arvor pour viols a été élargie à deux viols et une agression sexuelle dénoncés par trois femmes différentes, tandis que les plaintes ou témoignages de 19 autres femmes ont été classés, a précisé le parquet de Nanterre.

“Trois autres faits dénoncés ont fait le 27 février 2024 l’objet d’une saisine complémentaire des deux juges d’instruction déjà saisis des faits concernant madame Florence Porcel, afin que le périmètre de leurs investigations soit étendu à ces faits”, deux viols et une agression sexuelle présumés commis entre 2007 et 2018, a aussi précisé le ministère public.

L’homme était accusé de viols, d’agressions ou harcèlement sexuel, par au moins une quarantaine de femmes depuis plusieurs années. C’est une première victoire pour l’autrice Florence Porcel, après qu’une information judiciaire ait été ouverte après sa plainte.

Première mise en examen après une quarantaine de dénonciations

Âgé de 76 ans, Patrick Poivre d’Arvor connaît sa première mise en examen. Une première enquête préliminaire le visant avait été ouverte en février 2021, après la plainte de l’écrivaine Florence Porcel. L’autrice, âgée de 40 ans, accuse Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir forcée à un rapport sexuel en 2004 et à une fellation en 2009.

L’ancien journaliste a été placé sous le statut de témoin assisté pour le fait dénoncé datant de 2004, a précisé le parquet, malgré que les faits soient “prescrits”. Plusieurs autres femmes qui accusent l’ancien présentateur, ont salué la décision des juges d’instruction pour la mise en examen.

Une première victoire pour toutes les plaignantes 

“Nous nous réjouissons de cette décision pour Florence Porcel dont le combat n’a jamais failli et pour toutes les femmes qui se sont engagées dans cette procédure judiciaire, combat pour lequel elles espéraient a minima cette première victoire, et pour lequel elles continuent d’espérer une condamnation”, a réagi dans un communiqué l’association MeTooMédia, fondée par trois victimes présumées du présentateur.

“C’est une explosion de joie, c’est vraiment ce qu’on attendait et ce qu’on n’espérait presque plus, c’est absolument fondamental après tellement d’attente et de souffrance”, a réagi Marie-Laure Eude Delattre, qui a porté plainte en décembre 2021, accusant Patrick Poivre d’Arvor de l’avoir violée à 23 ans quand elle était stagiaire au festival de Cannes. “La procédure judiciaire n’est pas terminée, mais c’est une avancée extraordinaire”, se réjouie-t-elle.

La prescription de la majorité des faits avaient permis le non-lieu

Ce sont près de 22 autres femmes qui ont témoigné pour viols, agressions sexuelles
et/ou harcèlement sexuel. Dans ce cadre, l’ancien journaliste a déjà été interrogé par les enquêteurs de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). En juin 2021, les investigations avaient été classées sans suite, majoritairement car les faits dénoncés étaient prescrits.

Florence Porcel avait alors de nouveau porté plainte, cette fois-ci avec constitution de partie civile, pour obtenir l’ouverture d’une nouvelle enquête confiée à des juges d’instruction. Le ministère public avait requis le non-lieu pour les deux faits, une réquisition qui n’a pas été suivie par les magistrats instructeurs.

Les avocates de Patrick Poivre d’Arvor, Jacqueline Laffont et Julie Benedetti, défendent dans un communiqué : “Monsieur Poivre d’Arvor conteste fermement les faits allégués par Madame Porcel comme il le fait depuis le premier jour et a produit de nombreux éléments matériels les contredisant”

Florence Porcel, en porte-parole des victimes présumées de Patrick Poivre d’Arvor

“Enfin ! C’est le résultat de la ténacité de Florence Porcel et de la mobilisation de
toutes les victimes qui ont témoigné”, souligne Hélène Devynck, dont la
plainte pour viol a été classée sans suite pour prescription. Autrice du livre “Impunité”,
elle y dénonce le mode opératoire de l’ancien présentateur de TF1.

“Depuis le temps qu’on attendait ça, on n’y croyait plus ! J’ai les larmes aux yeux, j’ai pas les mots, ce n’est qu’une étape mais elle compte ! On a bien fait de ne rien lâcher”, estime Stéphanie Khayat dont la plainte pour viols a été classée sans suite, pour prescription en juin 2021.

Bénédicte Martin, qui a déposé une plainte pour une agression sexuelle en 2003 faisant l’objet de l’enquête préliminaire toujours en cours, explique “se réjouir de cette mise en examen qu’on attendait avec Florence Porcel depuis plus de 1.000 jours”. Pour elle, “cette mise en examen augure un respect de la parole des victimes et je l’espère à plus grande échelle, et à terme de condamnations effectives pour que cesse l’impunité”.

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