Narges Mohammadi, Prix Nobel de la Paix : interdite d’hospitalisation pour non-port du hijab par les Iraniens

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Les autorités pénitentiaires iraniennes suscitent l’indignation en bloquant le transfert hospitalier de Narges Mohammadi, lauréate du prix Nobel de la paix 2023, qui nécessite des soins urgents. La famille de Mme Mohammadi  dénonce cette situation, expliquant que le refus de la prison de la transférer à l’hôpital du cœur est motivé par son refus de se conformer au port du foulard.

Le déni de soins médicaux en raison du non-port du hijab

Selon les informations relayées par la famille de Narges Mohammadi sur Instagram, le directeur de la prison a clairement indiqué que le transfert hospitalier était soumis à la condition que Mme Mohammadi porte le hijab, conformément aux directives des autorités supérieures. Cette restriction a conduit à l’annulation du transfert pour la deuxième fois. Même une tentative antérieure de la transférer à l’infirmerie a été refusée par la prison.

La famille a exprimé ses inquiétudes, soulignant que les problèmes cardiaques et pulmonaires de Narges Mohammadi nécessitent une intervention médicale immédiate. Malgré cela, la lauréate du prix Nobel de la paix est prête à risquer sa vie plutôt que de se plier à l’obligation de porter le hijab, même pour des raisons médicales.

Un combat pour la liberté: Narges Mohammadi et le soulèvement “Femme, Vie, Liberté” en Iran

Narges Mohammadi, âgée de 51 ans, a été honorée du prix Nobel de la Paix le 6 octobre pour son engagement contre l’oppression des femmes en Iran et sa lutte en faveur des droits humains et de la liberté pour tous. Cette militante et journaliste, arrêtée à 13 reprises, condamnée à cinq reprises à un total de 31 ans de prison et 154 coups de fouet, incarne la résistance face à un régime répressif.

Un des aspects majeurs de son combat est son rôle central dans le mouvement “Femme, Vie, Liberté” en Iran. Ce soulèvement, marqué par des femmes retirant leur voile, coupant leurs cheveux et manifestant dans les rues, a été déclenché par la mort tragique de Mahsa Amini, une jeune Kurde iranienne de 22 ans, arrêtée à Téhéran pour non-respect du code vestimentaire islamique strict. La répression brutale qui s’en est suivie n’a pas entamé la détermination des femmes à lutter contre l’oppression.

Le hijab obligatoire comme instrument de contrôle: l’analyse de Narges Mohammadi

Dans un message de gratitude pour le prix Nobel de la paix, lu par sa fille et publié sur le site officiel Nobel, Narges Mohammadi a décrit le hijab obligatoire comme “la source principale de contrôle et de répression dans la société, visant à maintenir et à perpétuer un gouvernement religieux autoritaire”. Ces mots soulignent la conviction profonde de Mme Mohammadi dans la nécessité de s’opposer aux politiques coercitives qui limitent les libertés individuelles au nom de la religion.

En conclusion, la situation actuelle, où le transfert hospitalier de Narges Mohammadi est bloqué en raison de son refus de porter le foulard, met en lumière les tensions persistantes entre les défenseurs des droits humains et les autorités iraniennes. Le combat de Mme Mohammadi, reconnu par le prix Nobel de la paix, reflète la lutte plus vaste des femmes en Iran pour la liberté, la vie et l’égalité, malgré les obstacles imposés par un système répressif.

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