Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour viols sur mineure

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L’actrice Judith Godrèche a déposé plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour viols sur mineure, indique son avocate Laure Heinich à l’AFP, et qui confirme une
information du Monde. La comédienne affirme avoir été sous l’emprise d’une relation malsaine avec le réalisateur de 40 ans lorsqu’elle n’en avait que 14.

Une plainte pour viols sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité

Une plainte pour viols sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité a été déposée à la Brigade de protection des mineurs. Elle concerne des faits qui datent de la seconde moitié des années 1980, et qui sont possiblement prescrits.

« C’est une histoire comme les histoires d’enfants qui sont kidnappés et qui grandissent sans voir le monde et qui n’arrivent pas à penser du mal de leur ravisseur. J’aurais voulu que Benoît accepte d’être mon ami, de ne pas m’avoir, je ne voulais pas de son corps », explique Judith Godrèche.

Ce n’est que très récemment, que l’actrice libère sa parole dans la série « Icon of French cinema » sur Arte. Elle y évoque cette relation qui dure plusieurs années avec Benoît Jacquot, de 25 ans son aîné. Pourtant, elle n’avait encore jamais mis en cause le réalisateur de manière explicite.

Une relation sous “emprise” et “perversion”

Judith Godrèche explique avoir été frappée par le réalisateur à deux reprises. « La dernière année devient un enfer absolu, il est violent, il me frappe », ajoute la comédienne. Contacté par « Le Monde », Benoît Jacquot nie toute forme de brutalité envers l’actrice. Il affirme même avoir été « happé par elle » et « sous son emprise pendant six ans ».

Il y a quelques semaines, Judith Godrèche poste une story sur Instagram dans laquelle elle écrit : « La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom ». Dans ce message, d’abord effacé puis remis en ligne, elle parle d’ “emprise” et de “perversion” concernant celui qui a partagé sa vie jusqu’à ses 20 ans.

« Il s’appelle Benoit Jacquot. Il manipule encore celles qui pourraient associer leurs noms au mien. Témoigner. Il menace de me traîner en justice pour diffamation », révèle la comédienne de 51 ans, indiquant que le réalisateur est « estimé pour sa perversion ».

“On n’est pas excitée à 14 ans à l’idée de coucher avec un type de 40 ans”

« Qui a de l’estime pour les pratiques de BJ ? Connues de tous et toutes depuis 35 ans ? Qui cautionne et valide ? L’agent qui le représente ? Qu’il m’a présenté à 14 ans ? Son producteur ? Même chose. (…) D’où lui vient ce sentiment d’impunité ? Tous se savait. Et les mêmes sont aux manœuvres », poursuit-elle, et disait craindre qu’on ne lui « tourne le dos » après ces révélations.

Elle témoigne après avoir visionné un documentaire où le cinéaste assume l’aspect transgressif de sa relation passée avec l’adolescente. « Oui, c’était une transgression. Ne serait-ce qu’au regard de la loi (…) on n’a pas le droit en principe, je crois. Une fille comme elle qui avait en effet 15 ans, et moi 40, je n’avais pas le droit », peut-on l’entendre dire dans le documentaire qui date de 2011.

“On peut sentir qu’il y a une certaine estime, ou une certaine admiration”

Judith Godrèche, sur le plateau de Quotidien a d’ailleurs expliqué que le consentement à 14 ans n’existe pas : “on n’est pas excitée à 14 ans à l’idée de coucher avec un type de 40 ans” comme l’affirme le réalisateur dans un documentaire.

« Le fait est que, d’une certaine façon, le cinéma était une sorte de couverture. Dans le sens où on a une couverture pour tel ou tel trafic illicite (…) pour des mœurs de ce type-là, je dirai sûrement », déclare encore Benoît Jacquot dans le reportage, avant d’ajouter : « Et en même temps dans le landerneau cinématographique, on peut sentir qu’il y a une certaine estime, ou une certaine admiration, pour ce que d’autres aimeraient sans doute bien pratiquer aussi. »

“Je ne peux filmer une comédienne que si j’en suis amoureux”

Le réalisateur a construit son œuvre autour des actrices. Il a travaillé avec des stars comme Isabelle Huppert ou des débutantes comme Isild Le Besco, sœur de Maïwenn, révélée à 18 ans dans « Sade », premier de leur six films ensemble. Judith Godrèche, elle, est révélée dans « Les Mendiants » de Jacquot (1988) puis « La Désenchantée » en 1990.

« Je ne peux filmer une comédienne que si j’en suis amoureux », assumait en 2009 l’intéressé dans le journal Le Figaro. « Les actrices de mes films sont comme les femmes de ma vie […] la chair de ma vie ».

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