L’actrice Anouk Grinberg a brisé le silence dans une interview accordée à Elle, pointant du doigt le comportement agressif de Gérard Depardieu envers les femmes dans le monde du cinéma.
Le cri d’Anouk Grinberg contre le silence complice
Ancienne compagne de Bertrand Blier et proche de Depardieu, Grinberg a décidé de s’exprimer pour soutenir la comédienne Charlotte Arnould, qui a accusé le célèbre acteur de deux viols en 2018 pour lesquels Depardieu a été mis en examen le 16 décembre 2020 pour “viols” et “agressions sexuelles” après la plainte de la comédienne, qui avait dénoncé fin août 2018 deux viols au domicile parisien de la star. Charlotte Arnould avait obtenu à l’été 2020 que l’enquête, d’abord classée par le parquet de Paris en juin 2019, soit confiée à un juge d’instruction. Depuis, une dizaine d’autres femmes ont accusé dans la presse Gérard Depardieu de violences sexuelles. Dans un entretien accordé au magazine ELLE, Anouk Grinberg affirme qu’elle a été témoin de comportements inacceptables de la part de Depardieu lorsqu’elle était en couple avec Blier et pendant le tournage du film “Merci la vie” en 1991.
Anouk Grinberg décrit des scènes choquantes où Depardieu aurait agressé verbalement et physiquement des femmes sans que personne n’intervienne. Elle rapporte avoir vu Depardieu “mettre des mains aux fesses à des femmes, leur toucher les seins, le sexe tout en blaguant”. De plus, Grinberg affirme avoir été victime d’agressions verbales de la part de Depardieu et de Bertrand Blier, qui se complaisaient dans l’humiliation des femmes, poussant l’équipe à rire pour satisfaire les “rois” du cinéma.
Un cri pour briser l’omerta dans le cinéma
Grinberg a également souligné l’importance de soutenir Charlotte Arnould, qui se bat seule pour obtenir justice. Elle appelle à la solidarité et au rassemblement pour faire progresser cette cause essentielle. Les allégations d’Anouk Grinberg viennent s’ajouter à une série de témoignages accablants contre Gérard Depardieu. En avril, Mediapart avait publié les témoignages de 13 femmes l’accusant de violences sexuelles. À l’époque, le parquet de Paris avait déclaré n’avoir reçu aucune nouvelle plainte.
Gérard Depardieu, de son côté, a nié catégoriquement les accusations portées contre lui, dénonçant un “lynchage” orchestré par le “tribunal médiatique”. Dans sa lettre ouverte publiée dans le journal Le Figaro, M. Depardieu assure être profondément “atteint” par les accusations. Lundi, son agent a également indiqué qu’il ne participerait à “aucun projet” dans le “contexte” des accusations de violences sexuelles. Dans un texte fleuve aux allures de poème, Gérard Depardieu s’en prend à Charlotte Arnould, sans la nommer. Il écrit qu’une “jeune femme est venue chez (lui) une première fois, le pas léger, montant de son plein gré dans ma chambre. Elle dit aujourd’hui y avoir été violée”. “Il n’y a jamais eu entre nous ni contrainte, ni violence, ni protestation”, assure-t-il. “Elle voulait chanter avec moi les chansons de Barbara au Cirque d’Hiver. Je lui ai dit non. Elle a déposé plainte”, affirme-t-il encore.
Pour rappel, la comédienne était agée de seulement 22 ans au moment des faits, elle a également tenu à insister sur sa condition à ce moment là “pour recontextualiser les faits, lorsque je me rends chez lui, j’ai 22 ans, je pèse 37 kilos car je souffre d’anorexie et c’est un ami de mon père”, raconte Charlotte Arnould. “Au bout de 10 minutes”, celui qui “pourrait être (son) grand-père” a mis “sa main dans (sa) culotte”. “Barbara n’a rien à faire dans tout cela”, insiste la comédienne, rappelant son “état de sidération” au moment des faits. “A aucun moment je n’ai été consentante”, affirme-t-elle dans une interview accordée à ELLE.