Barbara Sessa : “37% des femmes disent ne pas être familières des questions financières”

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Barbara Sessa est la vice-présidente de Mastercard. Elle s’occupe notamment des produits grand public pour l’Europe et accompagne les banques et des fintechs dans le développement de leurs business. Barbara Sessa parle, en exclusivité pour The Women’s Voices, en tant que responsable du réseau femmes WLN chez Mastercard, des femmes et des finances.

Pourquoi les femmes sont-elles toujours moins familières des questions financières ?

Il y a différentes raisons : des réseaux sociaux-économiques et aussi culturelles. On commence à voir que les femmes s’intéressent de plus en plus aux questions financières. Ceci dit, nous avons mené une étude en 2022 sur 12 000 femmes en Europe : 37% d’entre elles se disent très peu familières aux questions financières. Et 55% de ces femmes interrogées entre 25 et 70 ans, ont des difficultés sur ce sujet. On parle de questions liées à l’investissement. L’éducation financière a été inégale. Dans différents pays, les femmes ont eu moins de possibilités d’accéder à des instruments pour se former sur ces questions-là.

Il y a aussi cette question de différence de salaire qui est entre 14 et 16%. Donc c’est automatique, si je gagne moins d’argent, je vais moins vers ces sujets-là. Le dernier élément qu’il faut prendre en compte, c’est le stéréotype. On a toujours en tête un stéréotype quand on parle d’investissement. Dans les médias, quand on parle d’investisseurs, on parle d’un homme, dans 80% du temps blanc, entre 40 et 50 ans. Mais aujourd’hui, nous avons des informations, des outils, des plateformes qui nous sont dédiées pour l’éducation financière. On a la possibilité de s’éduquer sur ces sujets là. C’est une question qui devient capitale quand nous parlons de femmes et d’indépendance financière.

Y a t-il des initiatives particulières sur internet, des institutions, pour se former à ces sujets ?

Les banques ont compris la valeur qui se cache derrière ce segment qui sont les femmes. De plus en plus de banques vont consacrer des outils à l’éducation financière. Le sujet n’est pas typiquement pour les femmes mais il est crucial pour elles aujourd’hui. On parle d’investir, 50€, 100€ 200€… Tout cela dépend de vos objectifs financiers, de votre salaire, etc. L’investissement c’est un outil pour nous rendre libres financièrement. Pourquoi c’est important d’être libre financièrement aujourd’hui et particulièrement pour les femmes, parce que vous avez la liberté de choisir ce que vous voulez faire dans votre vie professionnelle, de quitter une situation qui ne vous convient plus, de participer plus activement à la vie sociale.

Quelles sont les premières démarches, en tant que femme, pour se lancer dans l’investissement ? 

La première démarche serait de se renseigner sur les plateformes. Personnellement, je me rapprocherais de mon entreprise pour, éventuellement, un plan d’épargne entreprise. C’est un très bon investissement. Ensuite, il faut y faire un virement automatique de 50€, 100€, chaque mois. C’est de l’argent qui va fructifier même en dormant. Au bout de 2/3 ans, vous verrez les résultats avec la loi magique des intérêts composés.

Quel danger y a t-il à ne pas avoir de ressources financières ?

On a beaucoup de données qui arrivent des États-Unis, où 50% de la population dort mal à cause du stress financier. C’est-à-dire, ne pas avoir 300$/500$ pour faire face à un imprévu. Ça a des conséquences sur le sommeil et sur la santé mentale. C’est aussi le cas en Europe et ça ressort dans beaucoup d’études qui sont faites par d’autres sociétés.

Mettre de l’argent de côté, constituer une épargne, c’est aussi dans ce concept de bien-être. C’est prendre soin de soi comme on prend soin de soi quand on va chez le coiffeur par exemple.

Vous êtes aussi responsable du WLN (Woman Leadership Network), quelles sont les missions de ce réseau ?

C’est le réseau femmes de chez Mastercard. Je suis très fière de travailler pour une société qui croit en la diversité. L’objectif est vraiment de promouvoir les femmes au sein de l’entreprise et promouvoir le concept d’égalité des chances et d’égalité du genre au sein des Mastercard. Nous organisons des trainings pour les femmes. On est presque 30 000 à l’heure actuelle.

Pourquoi avez-vous décidé de rejoindre #5000VOICES ?

Ce réseau répond parfaitement à notre vision de la société du futur. Nous nous associons à des partenaires qui ont la même vision que nous, pour une société plus égalitaire. Je pense que #5000VOICES opère dans ce sens-là. Déjà le nom est formidable parce qu’on va multiplier les voix et ce n’est pas que les femmes n’ont pas de voix, c’est que la voix des femmes n’est pas écoutée ! Donc au travers de #5000VOICES, nous voulons faire entendre nos voix et les voix des femmes de Mastercard. Pour nous, c’est un partenariat naturel.

#5000VOICES est une initiative rendue possible grâce à nos partenaires Engie, Accor, La Fondation RAJA, Aurel Bgc, Veolia et Mastercard.

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