VIDEO – Masih Alinejad : un “gender apartheid” en Iran et en Afghanistan

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“Gender apartheid”, que l’on traduit par “la séparation des genres”, est la qualification employée par Masih Alinejad, une journaliste iranienne, pour décrire les injustices que subissent les femmes, particulièrement en Iran et en Afghanistan.

“Women, Life, Freedom”

“Women, Life, Freedom” martèle la journaliste Masih Alinejad lors de son récent discours à l’université de Regina. Engagée depuis de nombreuses années pour la cause féminine, Masih Alinejad invite les femmes à rejoindre le mouvement #UnitedAgainstGenderApart, “pour défendre la démocratie, le féminisme et l’égalité dans le monde entier”.

La militante insiste sur le cas critique des “femmes d’Iran et d’Afghanistan, unies dans la lutte contre les talibans et la République islamique”. Contrainte de quitter l’Iran en 2009 pour ses prises de positions engagées, la journaliste vit maintenant à New York où elle continue activement de militer pour la liberté.

“En tant que femmes d’Iran et d’Afghanistan, nous endurons l’emprisonnement, les coups de fouet, le viol, la cécité, l’exécution et la terreur constante simplement parce que nous recherchons la liberté, l’égalité et la dignité” relève la militante dans l’un de ses nombreux post sur X (ex-Twitter).

Une “escalade de la crise en Iran”

“Sous le règne des talibans et du régime islamique iranien, être une femme est un crime” insiste-t-elle, encourageant les femmes à “partager (leurs) histoires pour inciter le monde libre de s’unir à nous pour criminaliser l’apartheid des sexes”.

“Si vous êtes violée, c’est bien de votre faute car vous n’étiez pas entièrement couverte” explique la militante féministe devant plus de 1000 femmes à l’Université de Regina. Depuis l’intensification des contrôles de police pour forcer les femmes à porter le hijab, Masih Alinejad redouble d’efforts pour dénoncer l’ignominie.

“Je lance un appel à la communauté internationale et au mouvement féministe mondial pour qu’ils réagissent d’urgence à l’escalade de la crise en Iran, où les femmes sont persécutées sans relâche par la police des mœurs” lance-t-elle auprès de sa communauté.

L’exemple de Mahsa Amini

“Les femmes sont battues et harcelées sexuellement simplement parce qu’elles ne portent pas de hijab. Cela a commencé juste après qu’Ali Khamenei a ordonné à la police d’imposer le hijab aux femmes à n’importe quel prix. Quand ils disent “à tout prix”, cela signifie que la police peut facilement tuer des femmes parce qu’elles ne portent pas de hijab, comme elle a tué #MahsaAmini“, la jeune femme, arrêtée puis morte en prison car elle ne portait pas le voile, rappelle-t-elle.

“C’est ce même régime qui viole les femmes en prison et nous nous efforçons de protéger le monde de la dangereuse contagion de l’idéologie islamique extrémiste” estime-t-elle; et rappelle que “chaque jour, des femmes se font mordre par la police des mœurs dans les rues.”

La journaliste de 46 ans dénonce aussi “l’absence de rassemblements en faveur des femmes iraniennes en Occident” et dit que “de véritables activistes anti-guerre sont les courageuses femmes d’Iran qui affrontent quotidiennement les bellicistes dans les rues.”

Masih Alinejad, à l’origine de plusieurs mouvements pour la liberté des femmes 

L’activiste Iranienne a remporté plusieurs prix pour son engagement, tel que le prix du Sommet de Genève pour les droits de l’homme, et la démocratie de 2015 pour les droits des femmes. Elle détient aussi le prix Omid du journalisme de la Fondation Mehdi Semsar et le Prix de l’excellence médiatique de l’AIB.

En 2014, Masih Alinejad lance le mouvement « My Stealthy Freedom » (traduit en français par « Ma liberté furtive »)  pour dénoncer le port forcé du hijab en Iran, mouvement suivi par de nombreuses femmes en Iran. Elle a également lancé d’autres mouvements comme #MyCameraIsMyWeapon (« Ma camera est mon arme ») ou #WhiteWednesdays (« Mercredi blanc »). Le dernier en date étant #UnitedAgainstGenderApart

En 2019, Masih Alinejad poursuit le gouvernement iranien devant un tribunal fédéral américain pour harcèlement contre elle et sa famille. Lors de son discours à Régina, elle dévoile même son histoire en relatant  “que la République islamique a simulé (son) viol à la télévision d’État”.

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