Blaise Metreweli entre dans l’histoire. Elle devient la première femme à diriger le MI6, le renseignement extérieur britannique. Experte en technologies et passionnée de cryptographie, cette “geek” autoproclamée incarne un tournant stratégique pour le Royaume-Uni, à l’heure où les menaces numériques et géopolitiques se multiplient.
Une nomination symbolique
Le gouvernement britannique annonce la nomination de Blaise Metreweli à la tête du MI6. Elle devient ainsi la première femme à diriger les services de renseignement extérieur du Royaume-Uni. Cette nomination, saluée comme “historique” par le Premier ministre Keir Starmer, marque une étape majeure dans l’histoire du renseignement britannique. Jusqu’à présent, seules des femmes avaient dirigé le MI5, le renseignement intérieur, et plus récemment le GCHQ. La future cheffe du MI6 succédera à Richard Moore dès l’automne. Elle est actuellement à la tête de la division Innovation et Technologie, surnommée “Q” en référence à l’univers de James Bond. Dans cette fonction, elle supervise les innovations technologiques essentielles à la sécurité du pays.
Cette nomination intervient dans un contexte d’instabilité mondiale, de menaces cyber et d’essor de l’intelligence artificielle. Le ministre des Affaires étrangères, David Lammy, souligne que Blaise Metreweli “veillera à ce que le Royaume-Uni relève ces défis pour garantir la sécurité du pays”. Le rôle du MI6 n’a jamais été aussi stratégique qu’aujourd’hui. L’ancien patron du MI6, Alex Younger, salue une femme “incroyablement expérimentée”. Elle est aussi décrite comme une “geek” passionnée par les technologies, un atout précieux face aux nouvelles menaces hybrides.
Une femme au parcours remarquable
Blaise Metreweli entre au MI6 en 1999 comme officier de terrain. Elle mène l’essentiel de sa carrière à l’étranger, notamment en Europe et au Moyen-Orient. Elle parle arabe, un atout à l’heure où les tensions entre l’Iran et Israël s’intensifient. Elle travaille également au MI5, où elle dirige une branche dédiée aux menaces émanant de pays hostiles, comme la Chine, la Russie ou l’Iran. Diplômée en anthropologie à l’Université de Cambridge, elle participe en 1997 à la légendaire course d’aviron contre Oxford. Elle grandit à l’étranger, apprend très jeune des techniques de cryptage et élève au moins un enfant tout en étant en mission à l’étranger.
En 2022, elle témoigne anonymement dans un article du Financial Times pour encourager les femmes à rejoindre les services secrets. Elle y décrit un monde masculin, mais où les femmes disposent selon elle d’aptitudes particulières. Selon elle, les espionnes sont plus à l’aise dans les “zones de flou”, où il faut décider vite, sans règles claires. Aujourd’hui, elle se dit “fière et honorée” de diriger le MI6. Elle promet de poursuivre son engagement aux côtés des “courageux officiers” du renseignement. Avec Blaise Metreweli, le Royaume-Uni place sa sécurité entre les mains d’une experte discrète, mais déterminée.