Sœur André, 118 ans, la nouvelle doyenne de l’humanité est française

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La rédaction

A 118 ans, la française sœur André, doyenne des Français, est devenue la plus probable doyenne de l’humanité. La religieuse continue de se rendre à l’office chaque jour.

Sœur André, doyenne de l’humanité

Lundi, l’annonce du décès de la femme la plus âgée du monde, une japonaise de 120 ans, la religieuse française a franchi une étape de plus. Seulement une « étape » souligne son attaché presse David Tavella, en révélant que son « objectif ultime c’est de battre Jeanne Calment », l’ancienne doyenne de l’humanité, décédée à 122 ans.

Sœur André, se présente toujours dans ses habits de religieuse, un tissu bleu sur les cheveux. Assise sur son fauteuil roulant, ses yeux devenus aveugles restent fermés, elle pense et prie.

« Elle est heureuse, elle aime bien qu’on ait de l’attention pour elle et elle a tout de suite eu une pensée pour tout le personnel de l’Ehpad » rapport David Tavella. Dans sa chambre, seulement un lit une place, une vierge et un poste radio, qu’elle n’écoute plus depuis quelques mois, trop inquiète de l’état du monde.

Sa journée commence tôt « à 7h00 on me lève, et on me met à table ». Puis on l’emmène à la chapelle. Devenue religieuse à plus de 40 ans, elle ne manque jamais l’office du matin.

« C’est terrible de pas pouvoir faire un geste seule » explique-t-elle. Mais pour elle le plus précieux, c’est les autres. « Je suis contente quand on vient me tenir compagnie, comme David. David, il est charmant, vous le connaissez? » lance-t-elle main dans la main avec son confident.

Le secret de la longévité

30.000 centenaires sont désormais recensés en France selon l’Institut français des statistiques (Insee) et une quarantaine dépassent les 110 ans. Dans le monde, il y avait un demi-million de centenaires en 2015, selon les projections de l’ONU, et il pourrait y en avoir 25 millions en 2100.

La science n’a toujours pas réussi à percer le secret de cette longévité. Jean-Marie Robine, démographe et gérontologue explique « Nous n’avons aucune certitude mais des hypothèses. La longévité va avec la richesse économique, la démocratie voire les sociales-démocraties, les facteurs nutritifs avec deux grands régimes alimentaires: le japonais (poisson, légumes) et le régime méditerranéen ».

Mais la longévité « ne vaut rien sans bonnes conditions ». « Jeanne Calment cochait toutes les cases de la longévité, elle avait une hygiène de vie irréprochable. Elle a commencé à fumer à 25 ans, mais un petit cigarillo par jour, et elle buvait un doigt de porto le soir. C’était une dame qui était passée à côté des excès ».

Daniela S. Jopp, professeure de psychologie du vieillissement à l’Université de Lausanne, a mené des études auprès des centenaires américains et allemands, et remarque des similitudes entre eux. Ils sont extravertis, avec du charisme, se réjouissent des interactions sociales, ont des passions, sont capables de maintenir un but dans la vie et développent des stratégies d’adaptation.

Pour sœur André, le plus important dans la vie c’est « partager un grand amour et de ne pas transiger sur ses besoins ».

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