Nora Hamzawi se prononce contre la sortie du film de Doillon dans lequel elle joue

AccueilNewsNora Hamzawi se prononce contre la sortie du film de Doillon dans...

L’actrice Nora Hamzawi prend une position ferme contre la sortie du film “CE2” réalisé par Jacques Doillon, dans lequel elle tient l’un des rôles principaux. Cette décision intervient après les accusations de violences sexuelles portées contre le cinéaste par plusieurs actrices, dont Judith Godrèche.

“Un mépris vis-à-vis de la parole des femmes”

La sortie du film, confirmée pour le 27 mars par le producteur, suscite des réactions fortes, notamment de la part de Nora Hamzawi. “Je ne soutiens pas cette décision qui, d’après moi, représente un mépris vis-à-vis de la parole des femmes”, déclare l’actrice sur Instagram. Nora Hamzawi avait tourné dans “CE2” il y a quatre ans.

En référence au mouvement #MeToo dans l’industrie cinématographique, elle affirme que “ce qui se passe dans le milieu du cinéma, et qui je l’espère s’étend à d’autres milieux, est essentiel et important. C’est la chose à soutenir en priorité aujourd’hui.”

Visé par une enquête pour “viol sur mineur de 15 ans”

Jacques Doillon est actuellement visé par une enquête pour “viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité”.

Judith Godrèche, qui a tourné avec le réalisateur dans “La fille de 15 ans” en 1989, a déposé la plainte à l’origine de cette enquête. “Ce qui s’est passé dans la maison de Jane, dans le bureau de Doillon, ça, personne ne l’a vu puis je n’en ai parlé à personne. Mais ensuite sur le tournage, ça c’était hallucinant”, a-t-elle expliqué sur France Inter. Le réalisateur lui a fait jouer une scène de sexe pendant 45 prises, sous les yeux de Jane Birkin, sa compagne à l’époque.

“Je n’ai jamais commis les actes qui me sont reprochés et j’apporterai à la justice, puisqu’elle est désormais saisie, tous les éléments factuels dont je dispose pour démontrer mon innocence”, rétorque le réalisateur dans un communiqué transmis à l’AFP.

Deux autres actrices portent plainte 

Par la suite, deux autres comédiennes, Isild Le Besco et Anna Mouglalis, ont pris la parole dans les colonnes du journal Le Monde où elles ont aussi accusé Jacques Doillon d’agressions sexuelles.

Anna Mouglalis a dénoncé des faits qui datent de 2011 et qui se seraient déroulés dans sa maison de vacances. “Un soir après le dîner, nous n’étions plus que deux dans la pièce. C’était dans la cage d’escalier sur le palier qui donnait sur la chambre de ma fille et la mienne, dans laquelle j’allais rejoindre Samuel qui s’était couché plus tôt. Il m’a embrassée de force et je l’ai repoussé. C’est sidérant de tenter un truc pareil, dans ces conditions-là. Il y a un tel sentiment d’impunité, une telle réification”, raconte-t-elle.

La sortie du film maintenue en hommage au travail d’équipe

C’est la gravité de ces accusations qui jettent une ombre sur la sortie du dernier film du réalisateur. Au casting de ce dernier film, Nora Hamzawi et Alexis Manenti. Le long-métrage d’1h47 relate l’histoire d’une élève de CE2 harcelée par deux camarades de classe.

Récemment, Bruno Pesery, le producteur du film, a annoncé dans un communiqué de presse que le long-métrage sortira bien le mois prochain. “Après concertation avec tous les partenaires ayant soutenu l’initiative et porté la production du film, écrit et réalisé par Jacques Doillon, nous avons pris la décision de confirmer sa date de sortie, prévue en France le 27 mars prochain”, partage-t-il.

Il affirme que la décision “ne doit pas être accueillie comme l’expression d’une surdité ou d’une indifférence à l’égard des accusations portées à l’encontre de son auteur”. Il reconnaît la gravité des accusations mais estime qu’il n’est pas possible d’adapter la sortie du film “à un calendrier judiciaire”.

Des faits reprochés 40 ans après

La maison de production, Arena Films, justifie son choix par le travail d’équipe qui a permis au film de voir le jour, “qu’il s’agisse des comédiens, des techniciens, des prestataires, des producteurs, des distributeurs, des attachés de presse ou des exploitants”.

La maison de production considère la sortie du film comme “une invitation à une prise de conscience, au dialogue et à la vigilance”. Le producteur souligne les “près de quarante années” qui séparent la production du film des faits dont Jacques Doillon est accusé.

Lire aussi : Judith Godrèche porte plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour viols sur mineure

Découvrez aussi