Le youtubeur Norman Thavaud, qui compte 12 millions d’abonnés, a récemment été interpellé à Paris pour être entendu sur les accusations de viols et de corruption de mineurs lors du mouvement #balancetonyoutubeur, dans le cadre d’une enquête confiée à la Brigade de protection des mineurs (BPM).
Une enquête internationale
Le parquet a précisé que l’enquête avait débuté en janvier 2022 et concernait “six plaignantes”.
Cinq d’entre elles, dont deux mineurs lors des faits, accuseront Norman de viol, rapporte le quotidien.
L’entourage du Youtubeur n’a pas pu réagir dans l’immédiat.
Sur Twitter, le groupe Webedia (AlloCiné, PurePeople, 750g, Jeuxvideo.com…) a déclaré “la mise en suspens de sa collaboration” avec Normand Thavaud.
En 2020, Maggie D, une fan du Quebec, a publiquement accusé Norman Thavaud de l’avoir manipulé afin de recevoir des photos et des vidéos à caractère sexuel, lorsqu’elle était âgée de seulement 16 ans.
Elle indique avoir déposé une plainte au Canada.
D’autres femmes ont fait des allégations similaires contre le YouTuber dans le cadre d’une enquête franco-québécoise publiée par Urbania Media en avril 2021, citant des accusations similaires tandis que certaines étaient mineures.
Questionnée par l’AFP, Maggie D. a affirmé qu’elle se trouvait actuellement en France pour être confrontée à Norman devant les enquêteurs, comme le note Libération.
Le mouvement #Balancetonyoutubeur
Norman fait partie des anciens, ayant fait ses débuts sur Youtube en 2011. Ses vidéos ont été visionnées plus de 2,7 milliards de fois, selon les statistiques officielles.
Un élément-phare d’une nouvelle génération d’humoristes apparus sur les réseaux sociaux, le monteur de formation, était connu au début des années 2010 pour ses vidéos inspirées de son quotidien (“Avoir un chat”, “Les toilettes”) ou de jeux vidéo (“Luigi clash Mario”).
Passionné de stand-up, il réalise deux spectacles solos entre 2015 et 2020, en plus d’apparaître au cinéma (“Mon roi”) ainsi qu’à la télévision (“Dix pour cent”).
En 2018, le YouTubeur numéro un français Squeezie (17,6 millions d’abonnés) a tweeté : “les YouTubers (y compris ceux qui crient sur tous les toits qu’ils sont féministes) qui profitent de la vulnérabilité psychologique de jeunes abonnées pour obtenir des rapports sexuels”.
Son tweet a été largement retweeté, dans le cadre du mouvement #balancetonyoutubeur. Certains des témoignages étaient dirigés contre Norman.
Un autre YouTubeur, Léo Grasset, expert en vulgarisation scientifique, est dernièrement la cible de deux enquêtes préliminaires à Paris et à Lyon sur des allégations de viol et de harcèlement sexuel.
L’influenceur a répondu aux allégations émises par Mediapart dans une vidéo récemment publiée sur sa chaîne.
“J’ai une vie amoureuse parfois bordélique, et il m’arrive aussi de faire parfois des blagues de gros beauf mais cependant l’article dresse un portrait de moi qui est malhonnête; il construit un personnage toxique à coups d’insinuations et de citations tronquées”, affirme-t-il, contestant particulièrement avoir violé une jeune femme en 2016.