Le « violeur de Tinder » , Salim Berrada condamné à 18 ans de prison

AccueilNewsLe « violeur de Tinder » , Salim Berrada condamné à 18 ans de...

Salim Berrada, “le violeur de Tinder” est reconnu coupable d’avoir violé et agressé sexuellement 15 femmes rencontrées par le biais des sites de rencontres et réseaux sociaux. Il est condamné par la cour criminelle à une peine de 18 ans de réclusion. L’ex-photographe, marocain, est également obligé de quitter le territoire français.

Un agresseur organisé

Dans le détail, le coupable a été condamné pour 12 viols et trois agressions sexuelles.

Les faits remontent de 2014 à 2016 et concernent de “jeunes voire très jeunes femmes”, a souligné le président, que l’ex-photographe attirait chez lui par des messages en ligne en leur proposant des séances de photos.

La cour a retenu le “caractère particulièrement organisé”, un “mode opératoire éprouvé” et le “caractère sériel de ces crimes et délits”, jugé “particulièrement inquiétant”, tout comme “la multiplication du nombre de victimes” dans un temps “de plus en plus court”, notamment en 2016, a indiqué la président Fusina.

La peine, assortie d’une obligation de quitter définitivement le territoire – Salim Berrada est marocain – est “nécessaire, et proportionnée à l’extrême gravité des faits, sans être une peine d’exclusion du corps social”, a conclu le président.

La peine est proche du maximum de 20 ans encouru, ainsi que de celle demandée par l’accusation qui avait requis la veille 19 ans contre cet “homme dangereux”, “insatiable chasseur égocentrique”, qui “ne reconnaît rien” et assure que les relations avec ces jeunes femmes étaient “consenties” ou n’ont pas existé, avait détaillé l’avocat général Philippe Courroye.

Le procès de Salim Berrada s’était ouvert cette semaine devant la cour criminelle départementale de Paris.

Des victimes en état de fragilité

Dix-sept femmes au total accusaient Salim Berrada de viol ou d’agression sexuelle. Les femmes, la trentaine pour la plupart, n’étaient pas toutes présentes pour l’ouverture de l’audience. Certaines parties civiles ne viendront pas témoigner du tout « elle n’a pas la capacité psychique de venir » dit à la cour l’avocate de l’une d’elles.

Salim Berrada avait toujours nié les accusations portées contre lui, et affirme que les relations étaient consensuelles. Il estimait que les femmes qui ont porté plainte avaient sans doute « regretté » a posteriori, ou s’étaient « concertées » entre elles pour le compromettre.

Un modus operandi de prédateur

Les enquêteurs ont mis en avant le « modus operandi » récurrent du photographe qui attirait les femmes chez lui sous prétexte d’un shooting photo. Le processus, sous « forme d’industrialisation », avait un « cahier des charges précisément décrit dans plusieurs fichiers Excel » où il listait phrases d’accroche, compliments, propositions, selon l’ordonnance de mise en accusation.

Ce document relate, sur 80 pages, le système “pervers” que l’accusé est soupçonné d’avoir mis en place pour attirer ses victimes. Il envoyait « en masse » des sollicitations à de potentielles modèles, en profitant de sa réputation en tant que photographe. Ces femmes à qui Salim Berrada disait qu’elles étaient « uniques », sa « muse » arrivaient chez lui, se voyaient offrir de l’alcool, que beaucoup n’osaient pas refuser.

Toutes décrivent ensuite une ivresse anormale et rapide, et une perte de force. Les enquêteurs soupçonnent une « soumission chimique », une accusation que Salim Berrada rejette pareillement. Puis les plaignantes décrivent un brusque changement de comportement et des rapports sexuels imposés malgré leur refus.

La défaillance de la justice

La première plainte dans ce dossier a été déposée en avril 2015 par une étudiante américaine, alors en échange universitaire en France. Elle dit avoir rencontré Salim Berrada sur un réseau social qui met en contact des photographes et des modèles. Tous deux échangent d’abord via Facebook, puis il lui donne rendez-vous pour un shooting photo.

Elle est “enthousiaste, s’attendant à être photographiée un peu dénudée, mais sans vulgarité”, selon son témoignage dans l’ordonnance de mise en accusation. Mais après avoir bu deux ou trois verres de vin, elle est soudainement prise de vertiges : tout se met à tourner autour d’elle.

Salim Berrada change alors de comportement et devient plus agressif, témoigne la jeune femme. Sans parvenir à se souvenir comment, elle se retrouve “complètement nue sur le canapé”. S’en suit une fellation forcée puis un viol avant qu’elle parvienne à s’échapper en étant complètement étourdie.

Lorsqu’elle dépose plainte, un peu plus de trois mois après les faits, l’unité médico-judiciaire qui l’examine constate qu’elle est repliée sur elle-même, refuse les interactions sociales et a arrêté ses études. Le psychiatre qui l’examine lui prescrit 30 jours d’ITT. L’analyse toxicologique montre par ailleurs qu’elle a pu être soumise chimiquement par des antihistaminiques, aux effets sédatifs décuplés par la consommation d’alcool. Ce qui pourrait expliquer la torpeur dans laquelle la jeune femme dit s’être retrouvée.

Après deux ans et demi en prison, Salim Berrada avait été relâché sous contrôle judiciaire en 2019, avec interdiction d’exercer le métier de photographe. Plusieurs plaignantes avaient alors signalé à la justice son « activité importante » sur les applications de rencontre.

Lire aussi : VIDEO – Judith Godrèche : ses révélations sur les castings d’adolescentes

Découvrez aussi