Le harcèlement des femmes qui avortent désormais puni en Espagne

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La rédaction

Le Sénat espagnol a adopté définitivement une réforme du Code pénal afin de pouvoir condamner à des peines de prisons des militants anti-IVG coupables de harcèlement à l’encontre des femmes souhaitant avorter.

L’agressivité des militants anti-IVG punie

Selon un rapport de l’Association des cliniques autorisées à pratiquer l’IVG datant de 2018, 89% des femmes voulant avorter en Espagne se sont senties harcelées et 66% menacées. Ces groupes se réunissent fréquemment devant les cliniques pour tenter de convaincre les femmes de ne pas avorter en leur montrant des fœtus en plastique ou en tentant de leur faire des échographies pour leur montrer leur fœtus.

Selon le nouveau texte du Parti Socialiste initié par le Premier ministre Pedro Sanchez, ces personnes pourront être condamnées à des peines de trois mois à un an de prison ou à des travaux d’intérêt général pour avoir « harcelé une femme » en vue de faire « obstacle à l’exercice du droit à l’interruption volontaire de grossesse via des actes gênants, offensifs, d’intimidation ou de pression ». Le harcèlement du personnel soignant sera puni des mêmes peines.

Des militants anti-IVG ont manifesté devant le Sénat pour dénoncer la « criminalisation » de leurs activités. En janvier, l’Association des propagandistes catholiques (ACdP) avait déployé 260 panneaux publicitaires dans 33 villes, et notamment dans le métro de Madrid, avec le slogan « Prier devant une clinique qui pratique l’avortement, c’est génial ».

Un droit difficile d’accès

Mais avorter reste un droit semé d’embuches en Espagne. L’avortement a été dépénalisé en Espagne en 1985 mais seulement pour trois motifs : viol, « risque grave » pour la femme, et malformation fœtal. Ce n’est qu’en 2014 que l’IVG a été légalisé sans justification médicale jusqu’à 14 semaines. En 2015, la droite au pouvoir espagnol a tenté de revenir à la loi de 1985 mais face aux nombreux obstacles, avait fait machine arrière en laissant. Dans le pays, les mineures de 16 et 17 ans doivent fournir une autorisation parentale en cas d’IVG.
Le gouvernement de gauche veut abroger cette disposition mais aussi garantir un accès à l’IVG plus simple dans le secteur public.

En Espagne, les femmes doivent parfois parcourir des centaines de kilomètres pour avorter face au manque de cliniques. Sur les 50 provinces en Espagne, 8 signalent n’avoir recensé aucun avortement depuis sa dépénalisation en 1985.

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