Gabriel Attal se confie sur les femmes de sa famille

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Lors de la cérémonie du concours “101 femmes de Matignon”, qui récompense les lauréates pour leurs projets entrepreneuriaux, le Premier ministre Gabriel Attal s’est confié sur les femmes de sa famille, qui l’inspirent dans son combat pour l’égalité entre les femmes et les hommes.

“Elle s’est battue pour nous et a fini par créer sa propre entreprise”

Gabriel Attal explique avoir “été élevé par une mère célibataire après le divorce” de ses parents. Elle “n’avait pas fait d’études et n’avait pas travaillé” pour pouvoir élever ses enfants.

“Elle s’est retrouvée, à 32 ans, célibataire avec trois enfants à sa charge. Elle a donc trouvé un travail d’assistante monteuse dans l’audiovisuel. Il n’y avait que des hommes avec elle à l’époque. Elle s’est battue pour nous et a fini par créer sa propre entreprise dans l’audiovisuel. Bravo maman, si tu m’écoutes !” relate le Premier ministre, ému.

Une séparation représente un risque de “choc financier” pour les femmes

De nombreuses femmes connaissent des difficultés lors d’une séparation. Un récent rapport de la fondation Abbé Pierre souligne qu’une séparation représente un risque de “choc financier” pour les femmes ainsi qu’un “déclassement résidentiel”.

Lors d’une séparation, les femmes perdent 15% de niveau de vie, tandis que les hommes en gagnent 4% en moyenne. Dans 43% des cas, c’est l’homme qui garde le domicile, contre 32% pour les femmes, selon la fondation.

La dégradation est similaire lors du décès de leur compagnon : de nombreuses femmes voient leur niveau de vie chuter. “Les femmes vieillissent plus pauvres et plus seules que les hommes” toujours selon la fondation Abbé Pierre. Près de 12% des veuves sont pauvres, contre 4% des veufs. Beaucoup de personnes ne perçoivent pas de pension de réversion.

“Licenciée pour pseudo faute grave juste avant son congé maternité”

“Des remarques, des CV écartés par la crainte de congés maternité… Ce sont autant d’obstacles à l’égalité, autant de freins au progrès, autant de poids sur les carrières et autant d’encouragements à l’autocensure” constate le Premier ministre.

Touché personnellement par ces phénomènes, il prend l’exemple de ses trois soeurs pour illustrer “des difficultés qui subsistent pour les femmes”, comme pour l’une d’entre elles “licenciée pour pseudo faute grave juste avant son congé maternité”, explique-t-il.

Sa seconde soeur “ne comprenait pas pourquoi elle était payée, 20 ou 30% de moins que des collègues qui avaient le même âge, le même diplôme et la même ancienneté qu’elle dans l’entreprise”

Gabriel Attal estime que “quand on est une femme, c’est souvent affronter deux fois plus d’obstacles. C’est souvent se battre deux fois plus parce qu’on doit se battre pour son projet et contre les clichés”.

“La création de l’index de l’égalité” pour le respect de l’égalité en entreprise

Aujourd’hui, à poste égal, la différence de salaire “reste de 4%”. Le Premier ministre n’a pas manqué de rappeler “la création de l’index de l’égalité” qui a pour objectif la transparence sur les pratiques des entreprises en matière de salaire. En moyenne, les femmes perçoivent un salaire inférieur d’un quart par rapport aux hommes.

“Grâce à cet index, l’égalité a progressé dans les entreprises” précise Gabriel Attal en prenant l’exemple du groupe Carrefour “passé d’un score de 79 sur 100 en 2019 à un score de 99 cette année”. Plus de 1400 mises en demeure ont été prononcées avec plus de 120 sanctions contre des entreprises “soit parce qu’elles ne publiaient pas leur index, soit parce que leur plan d’action était insuffisant”.

“Grâce à cela les choses bougent. Que personne ne pense que c’est nous qui flancheront l’objectif ne change pas : l’égalité salariale réelle pour 100% des entreprises et pour 100% des femmes” conclut le successeur d’Elisabeth Borne.

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