Alix Lecadre : « J’appuie l’ensemble de nos directeurs d’exploitation dans leur dans leur quotidien »

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Quelles sont les opportunités de carrière pour les femmes dans les métiers du transport et plus particulièrement du ferroviaire ? Alix Lecadre, directrice ferroviaire chez Transdev en France, explique l’évolution de ces métiers dans le cadre de l’ouverture du sedcrteur ferroviaire à la concurrence, au micro de Cynthia Illouz, fondatrice de The Women’s Voices.

En France, quelles sont les missions d’une directrice ferroviaire ?

Dans mon métier, il y a deux parties. Une première partie est la gestion de l’ensemble des exploitations ferroviaires. Aujourd’hui, nous avons quatre exploitations qui dépendent de la direction ferroviaire en Bretagne, en Ile-de-France, à Lyon et sur le Puy de dôme. J’appuie l’ensemble de nos directeurs d’exploitation dans leur dans leur quotidien, dans leur relation avec la mobilité.

La seconde partie est le développement dans le cadre de l’ouverture à la concurrence du transport ferroviaire de voyageurs dans les régions. Dans ce cadre-là, nous répondons à des appels d’offres très régulièrement en fonction des lots qui sont mis sur le marché.

Les experts de ma direction ont en charge ces réponses à appels d’offres. L’objectif est d’imaginer un transport ferroviaire de qualité.

Les secteurs des transports et du ferroviaire sont historiquement très masculins. Est-ce aujourd’hui plus accessible pour les femmes ?

Les femmes peuvent faire carrière dans ces métiers du transport. Nous sommes capables de rentrer dans des métiers techniques en ayant une formation d’ingénieur. Même si il y a, on peut le dire, une restriction à l’entrée, dans la mesure où il n’y a que 25% de femmes environ dans les écoles d’ingénieurs, donc il y a toujours une grande disparité.

En revanche, sur notre exploitation Rhônexpress à Lyon, nous avons fait le choix d’avoir des conducteurs qui ont aussi des missions commerciales la moitié du temps. Donc nous recrutons des conducteurs sur des compétences relationnelles et commerciales. Cela nous permet d’avoir la moitié de nos conducteurs qui sont des femmes.

Aujourd’hui, les femmes acquièrent des compétences techniques par la suite. Elles sont  tout à fait capables de les maîtriser. Cela permet finalement de supprimer cette barrière psychologique à l’entrée, qui fait qu’elles n’auraient pas postulé.

Dans le sud, pour la ligne Marseille-Nice nous sommes à 15% de femmes, là où la SNCF est plutôt aux alentours de 2%. En termes, d’expertise, dans ma direction nous sommes actuellement à 42% de femmes, c’est une fierté.

Quelles sont les perspectives de développement du ferroviaire en région ? Le public renonce-t-il réellement à sa voiture pour des raisons écologique aujourd’hui ?

On constate un réel engouement des voyageurs pour la mobilité ferroviaire. Il y a des chiffres qui montrent la progression de la fragmentation. C’est la SNCF qui constate cela aujourd’hui. Ils exploitent quasiment tous les services en France. Nous exploiterons seulement des trains régionaux à partir de 2025.

Nous sommes dans une phase de préparation, mais on constate un engouement des gens à préférer le train par rapport à leur véhicule motorisé individuel. Dès que le service est fréquent, de qualité, cela permet d’avoir une vrai liberté pour se déplacer.

Quelles sont les zones qui sont concernées par l’appel d’offres ?

La région sud est la première région qui a lancé un appel d’offres dans le cadre de cette ouverture à la concurrence. Nous avons la fierté d’avoir eu l’attribution du lot Intercité entre Marseille, Toulon et Nice à la fin de l’année 2021. L’exploitation en 2025 dure longtemps puisque pour que les trains roulent, il faut construire un atelier de maintenance et acquérir les trains auprès d’Alstom qui les construit. Ensuite, il faut recruter le personnel, et le former tout simplement.

Depuis, plusieurs autres régions nous ont rejoint : nous sommes attributaire de la ligne Nancy – Contrexéville, en région grand-est, qui prévoit de lancer de nouveaux appels d’offres dans les prochaines semaines.

D’autres régions sont prévues par la suite. Nous verrons en fonction de la volonté des régions d’ouvrir à la concurrence et pas simplement de baisser leurs coûts d’exploitation en mettant un concurrent face à la SNCF.

Vous êtes implantés dans d’autres pays d’Europe où l’ouverture à la concurrence est déjà plus effective. Pouvez-vous nous expliquer comment cela se passe à l’étranger ?

L’ouverture à la concurrence existe depuis très longtemps. Le premier pays d’Europe qui a lancé ce mouvement est l’Allemagne en 1994. Transdev est présent en Allemagne depuis cette date. Aujourd’hui nous sommes le premier opérateur alternatif à l’opérateur historique.

Cette ouverture à la concurrence en Allemagne a donc apporté beaucoup de fréquentation, d’offres de ferroviaires supplémentaires et donc une vraie amélioration puisque l’on a augmenté les services en voyage.

 

rajouter un paragraphe sur les femmes dans les transports

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