Investi pour l’Ă©galitĂ© femmes-hommes dans sa vie personnelle ainsi que dans sa vie professionnelle, Thierry Bernard, Directeur logistique chez LOGISORGUES (groupe Raja), s’engage pour que les femmes aient les mĂŞmes chances de rĂ©ussite que les hommes sur des postes de management, de support informatique d’opĂ©rationnel, d’ordinaire très masculins.
J’ai 51 ans et cela fait maintenant plus de 25 ans que je travaille en logistique. Durant toutes ces annĂ©es, j’ai pu apprĂ©hender plusieurs secteurs de la logistique Ă la fois sur la partie transport ou sur une partie entrepĂ´t. Comme dans beaucoup de domaines, le monde de la logistique a beaucoup Ă©voluĂ© ces dernières annĂ©es. Nous sommes dĂ©sormais beaucoup plus attentifs Ă la sĂ©curitĂ© de nos collaborateurs et nous avons dĂ©sormais des outils beaucoup plus pertinents dans le pilotage de nos activitĂ©s. L’Ă©galitĂ© femmes-hommes a toujours Ă©tĂ© au cĹ“ur de mon engagement professionnel. J’ai la chance d’ĂŞtre le papa de 4 filles, ce qui n’a fait qu’augmenter ma volontĂ© d’ĂŞtre attentif Ă ce sujet. Dans mon ancienne entreprise, j’ai Ă©tĂ© le premier Ă faire rentrer une femme sur le site dont j’avais la responsabilitĂ©. Aujourd’hui, dans le centre de distribution dont je m’occupe pour Raja, nous comptons plus de 30% de femmes, Ă tous les postes confondus, que ce soit en direction ou en poste opĂ©rationnel !
Nous avons la chance d’ĂŞtre dans un domaine d’activitĂ© très riche et variĂ©. Et il existe de nombreux profils diffĂ©rents de collaborateurs qui peuvent s’Ă©panouir dans nos mĂ©tiers. Ă€ la fois dans des domaines très opĂ©rationnels comme dans des domaines plus stratĂ©giques. Nous avons besoin pour grandir de la diversitĂ© de ces profils. Sur notre site, nous avons beaucoup de collaborateurs et collaboratrices qui viennent de mĂ©tiers très diffĂ©rents. Ce qui compte le plus, en dehors de savoir si ce sont des hommes ou des femmes, c’est leur volontĂ© de s’intĂ©grer dans nos Ă©quipes et d’apprendre nos mĂ©tiers.
Le fait d’avoir construit entièrement une Ă©quipe dans laquelle aujourd’hui s’Ă©panouissent plus de 30% de femmes, Ă la fois sur des postes de management, de support informatique ou plus opĂ©rationnel, est Ă©videmment une grande satisfaction. Nous avons su prouver que les femmes ont totalement leur place en logistique et que, malgrĂ© les charges lourdes que nous pouvons parfois ĂŞtre amenĂ©s Ă manutentionner, elles pouvaient parfaitement remplir les missions d’opĂ©ratrice logistique.
Je suis Ă©galement fier d’avoir pu intĂ©grer des femmes qui viennent d’origine, de milieu et de pays très divers. Nous menons par exemple des partenariats avec la maison rurale de Barbentane pour former en alternance des jeunes femmes issues de l’immigration et qui viennent chez nous pour apprendre les mĂ©tiers de la logistique en passant par exemple des CAP.
Plusieurs collaboratrices mon dĂ©jĂ fait part de discrimination Ă leur encontre dans plusieurs autres entreprises que la nĂ´tre. Je pense par exemple Ă cet exemple frappant : une collaboratrice Ă©tait heureuse que nous lui fassions confiance pour conduire un rĂ©tract, un des plus gros engins du site. Devant mon Ă©tonnement, elle m’a expliquĂ© que dans son ancienne entreprise, la conduite de ce chariot Ă©tait exclusivement rĂ©servĂ©e aux hommes ! Il est fou de penser que nous avons aujourd’hui des femmes pilotes de chasse ou d’hĂ©licoptères, ou d’ailleurs de bien d’autres engins techniques et dangereux, mais que pour une raison obscure, elles n’auraient pas la capacitĂ© de conduire un engin de manutention… J’ai plein d’autres exemples en tĂŞte de discrimination qui sont rĂ©gulièrement vĂ©cu par des femmes en logistique. C’est un monde très masculin dans lequel elles ne sont pas toujours les bienvenues. Sans compter la discrimination Ă l’embauche qui est pratiquĂ©e par certaines entreprises, au mĂ©pris de la loi bien Ă©videment.
Depuis plusieurs années, nous profitons de la semaine internationale des droits des femmes pour organiser une grande collecte au profit de l’association « règles élémentaires ». Il s’agit de la première association française de lutte contre la précarité menstruelle. Pour info, En France, 4 000 000 de femmes sont victimes de précarité menstruelle. Ce manque d’accès aux protections peut, bien sûr, provoquer de graves troubles physiques : démangeaisons, infections, syndrome du choc toxique pouvant occasionner la mort. Cette situation a aussi un fort impact psychologique (perte de confiance en soi) et des répercussions sociales (incapacité à aller travailler ou étudier, notamment)
Chaque année, nous mobilisons tout le personnel du site, mais aussi tous nos prestataires et partenaires logistiques, pour participer à cette collecte. Cette année, nous avons récolté 30 kg de produits d’hygiène féminine (+30% vs 2022). C’est une cause qui nous tient à cœur et une belle association que nous continuerons de soutenir dans les prochaines années.
#5000VOICES est une initiative rendue possible grâce à nos partenaires Engie, Accor, La Fondation RAJA, Aurel Bgc, Veolia et Mastercard.
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