Murielle Ducloux : "J’accorde une grande importance Ă  la qualitĂ© des relations humaines que j’ai avec mes Ă©quipes"

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Murielle Ducloux

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FidĂšle au groupe Raja depuis 27 ans, Murielle Ducloux est aujourd’hui Ă  la tĂȘte d’une Ă©quipe de 45 personnes. Pour elle, la clĂ© du succĂšs rĂ©side dans la communication avec ses collaborateurs : “montrer l’exemple, savoir Ă©couter et s’entourer d’une bonne Ă©quipe de managers, renforcer ses compĂ©tences digitales et mieux apprĂ©hender les nouvelles technologies.”. Entretien.

Pouvez-vous nous décrire votre parcours professionnel ?

Fraichement diplĂŽmĂ©e d’une Ă©cole de commerce (ISC) en 1995, j’ai dĂ©marrĂ© comme commerciale terrain en vendant des fax. J’ai rapidement compris que ce type de vente et ce milieu encore trĂšs masculin Ă  l’époque ne me correspondaient pas. J’ai alors rejoint Raja en 1996 et j’y suis toujours ! Quoique d’un tempĂ©rament fidĂšle, je n’aurais jamais imaginĂ© faire toute ma carriĂšre au sein de la mĂȘme sociĂ©tĂ©. Mais Ă©videmment, si le business model et les valeurs fondatrices sont toujours les mĂȘmes, la sociĂ©tĂ© de 1996 et le groupe de 2023 sont bien diffĂ©rents : du leader français de la distribution d’emballages par catalogue au leader europĂ©en de la distribution multicanal d’emballages, de fournitures de bureau et d’équipements industriels, prĂ©sent dans 19 pays avec 26 sociĂ©tĂ©s. La sociĂ©tĂ© a Ă©voluĂ© et moi avec !
J’ai « fait mes classes » en dĂ©marrant comme Assistante, puis Acheteuse Chef de Produits, responsable de la Communication Produits… J’ai « pris mon envol » au DĂ©veloppement International oĂč j’y ai passĂ© 16 ans, avec pour mission d’internationaliser le business model et d’accompagner les filiales dans leur dĂ©veloppement. La restructuration rĂ©cente a donnĂ© naissance Ă  la division Marketing et Technologies, au sein de laquelle je viens de prendre la Direction du Merchandising et du Marketing Produits. Encore de beaux challenges en perspective !

Quels sont vos défis pour cette année ?

Sur le plan professionnel : rĂ©ussir dans mes nouvelles fonctions ! C’est une crĂ©ation de poste qui implique le management de 45 personnes en direct. Tout l’enjeu rĂ©side dans la capacitĂ© Ă  adresser tous les chantiers en mĂȘme temps : poser la bonne organisation, mobiliser et fĂ©dĂ©rer les Ă©quipes, accompagner le change management, dĂ©velopper les ventes et faire Ă©voluer nos outils. La clĂ© du succĂšs : montrer l’exemple, savoir Ă©couter et s’entourer d’une bonne Ă©quipe de managers, renforcer ses compĂ©tences digitales et mieux apprĂ©hender les nouvelles technologies.
Sur le plan personnel, j’ai dĂ©cidĂ© de plus m’investir pour soutenir les associations qui luttent pour la dĂ©fense des droits des femmes et le respect de l’égalitĂ© hommes femmes en entreprise. Si j’ai eu le privilĂšge de faire ma carriĂšre au sein d’une sociĂ©tĂ© dirigĂ©e par une femme engagĂ©e, DaniĂšle Kapel Marcovici qui a toujours soutenu la promotion des femmes, je sais que c’est loin d’ĂȘtre le cas partout et que c’est en unissant nos actions que nous ferons bouger les choses « Seule je suis une goutte d’eau, ensemble nous formons un ocĂ©an !». Aussi je suis ravie de rejoindre le comitĂ© exĂ©cutif de la fondation Raja-DaniĂšle Marcovici qui Ɠuvre en la matiĂšre et vais m’efforcer de m’en montrer digne.

De quoi ĂȘtes-vous le plus fiĂšre professionnellement ?

D’une nature exigeante, j’ai besoin de rĂ©alisations tangibles pour ĂȘtre fiĂšre de moi !
Aussi, c’est au cours de la pĂ©riode passĂ©e au DĂ©veloppement International que j’ai connu jusqu’alors le plus de satisfactions. Nous Ă©tions une petite Ă©quipe agile (9 personnes) avec pour mission d’implanter le business model packaging sur chaque marchĂ© europĂ©en
 A chaque nouveau marchĂ© nous Ă©tions confrontĂ©s Ă  de nouvelles problĂ©matiques, de nouvelles cultures, il fallait s’adapter en permanence et nous avions l’impression de fonctionner en continu en mode start up. Chaque lancement (et j’en ai vĂ©cu 8 !) Ă©tait une victoire, la fiertĂ© du travail accompli en Ă©quipe et le dĂ©but d’une grande aventure pour la sociĂ©tĂ© crĂ©Ă©e localement !
Mais tout autant qu’aux rĂ©sultats, j’accorde une grande importance Ă  la qualitĂ© des relations humaines que j’essaye de tisser avec mes Ă©quipes pour leur permettre de s’épanouir et de monter en compĂ©tence. Et j’avoue que lorsque certaines de mes collaboratrices me suivent de postes en postes ça me rend aussi trĂšs fiĂšre !

Quel conseil donneriez Ă  une jeune femme qui arrive en entreprise ?

Pas de panique, c’est pas la jungle ! Il faut juste prendre le temps de comprendre son environnement, ĂȘtre prĂȘte Ă  faire ses preuves, et surtout ne pas perdre de vue son objectif.
En fait, c’est avant mĂȘme d’intĂ©grer l’entreprise qu’il faut dĂ©jĂ  ĂȘtre vigilante. C’est toujours plus facile de rejoindre une entreprise qui partage les mĂȘmes valeurs que les vĂŽtres. Avant d’accepter un poste renseignez-vous : de plus en plus de sociĂ©tĂ©s communiquent sur leur dĂ©marche RSE, vĂ©rifiez les publications sur les rĂ©seaux, les prises de paroles de la direction, ou alors posez les questions en entretien. Mais si vous ne trouvez pas les infos, ne renoncez pas au poste de vos rĂȘves pour autant !
Soyez Ă  l’écoute, dĂ©sireuse d’apprendre, prĂȘte Ă  vous re-challenger dans une dĂ©marche d’amĂ©lioration continue. C’est en comprenant les enjeux de l’entreprise, ce qu’on attend de vous et ce que vous pouvez apportez que vous ferez vos preuves et pourrez vous faire remarquer. Soyez curieuse et ne limitez pas vos questions ou actions Ă  votre seul pĂ©rimĂštre d’intervention. C’est important de bien comprendre tout l’éco-systĂšme de l’entreprise pour pouvoir Ă©voluer par la suite. Construisez-vous un petit rĂ©seau interne, prenez contact avec d’autres managers car si vous ĂȘtes un bon Ă©lĂ©ment c’est rarement le vĂŽtre qui vous poussera Ă  postuler ailleurs ! Ne vous laissez pas intimider, ayez confiance en vous. Si une mission ou un autre poste vous intĂ©ressent, manifestez-vous ! Avec tact bien sĂ»r, comme les femmes savent si bien le faire !

Quelle est votre devise ?

« Il n’y a pas de problĂšmes, il y’a que des solutions ! » Cela ne traduit pas une approche naĂŻve qui viserait Ă  occulter les problĂ©matiques ou Ă  nier leur existence, mais c’est un Ă©tat d’esprit fondĂ© sur la volontĂ© d’aller de l’avant alliĂ© Ă  un certain pragmatisme. C’est ce que je m’efforce de mettre en Ɠuvre pour moi-mĂȘme et ce que j’attends de mes Ă©quipes. Je leur dis : Ă  chaque fois que vous ĂȘtes confrontĂ©s Ă  un obstacle, venez me voir avec une proposition de solution. Ca incite chaque membre de l’équipe Ă  devenir acteur de son travail et dĂ©veloppe la crĂ©ativitĂ©.

Avez-vous déjà subi ou observé du sexisme dans votre travail ?

Le sujet est sĂ©rieux et souvent source de souffrance, aussi je ne veux pas prĂ©tendre avoir fait l’objet de sexisme caractĂ©risĂ© mais simplement vous raconter une anecdote.
Il y’a quelques annĂ©es, j’étais avec trois collĂšgues femmes en visite sur un salon professionnel de l’emballage en Allemagne. Sur le stand d’un de nos fournisseurs de palettes nous attendions que notre commercial se libĂšre, accoudĂ©es Ă  un mange-debout. La population sur le stand Ă©tait quasi exclusivement masculine aussi bien parmi les visiteurs que parmi les exposants (Ă  l’exception Ă©videmment des hĂŽtesses d’accueil
), mais sans que cela ne nous interpelle particuliĂšrement dans la mesure oĂč ça a longtemps Ă©tĂ© la norme dans le monde de l’emballage.
C’est alors qu’un homme, un directeur commercial, s’approche et nous lance d’un air goguenard « alors les filles, vous faites rĂ©union Tupperware ! » Sur le coup, nous avons Ă©tĂ© tellement surprises que nous n’avons pas eu la prĂ©sence d’esprit de tourner les talons toutes directrices et clientes que nous Ă©tions, et sommes restĂ©es lĂ  avec un sourire gĂȘnĂ© ! TrĂšs vite nous avons compris qu’il ne s’agissait pas simplement d’un bon ou plutĂŽt d’un mauvais mot, mais que vĂ©ritablement il ne comprenait pas comment des femmes pouvaient espĂ©rer vendre ses palettes sur le marchĂ© ! Nous avons alors coupĂ© court sans perdre de temps Ă  lui expliquer qu’il venait de perdre un client et que c’est bien une femme qui depuis l’origine est Ă  la tĂȘte du leader de la distribution d’emballages en Europe !

Quels sont le livre, le film et la série que vous recommanderiez en ce moment ?

Sans hĂ©siter, je conseillerais la sĂ©rie H24 : 24 heures dans la vie d’une femme, disponible sur Arte. Emprise, revenge porn, fĂ©minicides, codes vestimentaires sexistes
cette sĂ©rie composĂ©e de 24 courts mĂ©trages de quelques minutes illustre les diverses formes d’abus dont peuvent souffrir les femmes. InterprĂ©tĂ©e par des actrices d’exception, admirablement scĂ©narisĂ©e, avec des voix off pĂ©nĂ©trantes, chaque sĂ©quence est Ă©difiante, chargĂ©e d’émotion et porte admirablement son message. On ne peut rester indiffĂ©rent !
Si tout le monde connait le combat politique menĂ© par Simone Veil en faveur de la lĂ©galisation de l’avortement, le film qui lui est consacrĂ© « Simone, le voyage du siĂšcle » met en lumiĂšre Ă©galement les aspects plus intimes du personnage : son enfance, sa relation privilĂ©giĂ©e avec sa sƓur, la dĂ©portation
 et permet d’apprĂ©hender pleinement son destin hors du commun. A voir donc si vous souhaitez en apprendre plus sur cette femme d’exception !
Dans un registre plus lĂ©ger, si vous affectionnez les romans policiers, vous pouvez vous plonger dans le dernier livre de Fred Vargas : Sur la dalle. Quel plaisir de retrouver aprĂšs 6 ans, le commissaire Adamsberg et sa nonchalance lĂ©gendaire ! EntourĂ© de sa fidĂšle Ă©quipe composĂ©e de personnages haut en couleur et tout aussi attachants, Adamsberg est confrontĂ© cette fois ci Ă  une sĂ©rie de meurtres au fin fond de la Bretagne sur lesquels plane comme bien souvent avec Fred Vargas un sombre mystĂšre en lien avec une vieille lĂ©gende bretonne. L’assurance de passer un bon moment !

#5000VOICES est une initiative rendue possible grùce à nos partenaires Engie, Accor, La Fondation RAJA, Aurel Bgc, Veolia et Mastercard.

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