Murielle Ducloux : "J’accorde une grande importance à la qualité des relations humaines que j’ai avec mes équipes"

Fraichement diplômée d’une école de commerce (ISC) en 1995, j’ai démarré comme commerciale terrain en vendant des fax. J’ai rapidement compris que ce type de vente et ce milieu encore très masculin à l’époque ne me correspondaient pas. J’ai alors rejoint Raja en 1996 et j’y suis toujours ! Quoique d’un tempérament fidèle, je n’aurais jamais imaginé faire toute ma carrière au sein de la même société. Mais évidemment, si le business model et les valeurs fondatrices sont toujours les mêmes, la société de 1996 et le groupe de 2023 sont bien différents : du leader français de la distribution d’emballages par catalogue au leader européen de la distribution multicanal d’emballages, de fournitures de bureau et d’équipements industriels, présent dans 19 pays avec 26 sociétés. La société a évolué et moi avec !
J’ai « fait mes classes » en démarrant comme Assistante, puis Acheteuse Chef de Produits, responsable de la Communication Produits… J’ai « pris mon envol » au Développement International où j’y ai passé 16 ans, avec pour mission d’internationaliser le business model et d’accompagner les filiales dans leur développement. La restructuration récente a donné naissance à la division Marketing et Technologies, au sein de laquelle je viens de prendre la Direction du Merchandising et du Marketing Produits. Encore de beaux challenges en perspective !

Sur le plan professionnel : réussir dans mes nouvelles fonctions ! C’est une création de poste qui implique le management de 45 personnes en direct. Tout l’enjeu réside dans la capacité à adresser tous les chantiers en même temps : poser la bonne organisation, mobiliser et fédérer les équipes, accompagner le change management, développer les ventes et faire évoluer nos outils. La clé du succès : montrer l’exemple, savoir écouter et s’entourer d’une bonne équipe de managers, renforcer ses compétences digitales et mieux appréhender les nouvelles technologies.
Sur le plan personnel, j’ai décidé de plus m’investir pour soutenir les associations qui luttent pour la défense des droits des femmes et le respect de l’égalité hommes femmes en entreprise. Si j’ai eu le privilège de faire ma carrière au sein d’une société dirigée par une femme engagée, Danièle Kapel Marcovici qui a toujours soutenu la promotion des femmes, je sais que c’est loin d’être le cas partout et que c’est en unissant nos actions que nous ferons bouger les choses « Seule je suis une goutte d’eau, ensemble nous formons un océan !». Aussi je suis ravie de rejoindre le comité exécutif de la fondation Raja-Danièle Marcovici qui œuvre en la matière et vais m’efforcer de m’en montrer digne.

D’une nature exigeante, j’ai besoin de réalisations tangibles pour être fière de moi !
Aussi, c’est au cours de la période passée au Développement International que j’ai connu jusqu’alors le plus de satisfactions. Nous étions une petite équipe agile (9 personnes) avec pour mission d’implanter le business model packaging sur chaque marché européen… A chaque nouveau marché nous étions confrontés à de nouvelles problématiques, de nouvelles cultures, il fallait s’adapter en permanence et nous avions l’impression de fonctionner en continu en mode start up. Chaque lancement (et j’en ai vécu 8 !) était une victoire, la fierté du travail accompli en équipe et le début d’une grande aventure pour la société créée localement !
Mais tout autant qu’aux résultats, j’accorde une grande importance à la qualité des relations humaines que j’essaye de tisser avec mes équipes pour leur permettre de s’épanouir et de monter en compétence. Et j’avoue que lorsque certaines de mes collaboratrices me suivent de postes en postes ça me rend aussi très fière !

Pas de panique, c’est pas la jungle ! Il faut juste prendre le temps de comprendre son environnement, être prête à faire ses preuves, et surtout ne pas perdre de vue son objectif.
En fait, c’est avant même d’intégrer l’entreprise qu’il faut déjà être vigilante. C’est toujours plus facile de rejoindre une entreprise qui partage les mêmes valeurs que les vôtres. Avant d’accepter un poste renseignez-vous : de plus en plus de sociétés communiquent sur leur démarche RSE, vérifiez les publications sur les réseaux, les prises de paroles de la direction, ou alors posez les questions en entretien. Mais si vous ne trouvez pas les infos, ne renoncez pas au poste de vos rêves pour autant !
Soyez à l’écoute, désireuse d’apprendre, prête à vous re-challenger dans une démarche d’amélioration continue. C’est en comprenant les enjeux de l’entreprise, ce qu’on attend de vous et ce que vous pouvez apportez que vous ferez vos preuves et pourrez vous faire remarquer. Soyez curieuse et ne limitez pas vos questions ou actions à votre seul périmètre d’intervention. C’est important de bien comprendre tout l’éco-système de l’entreprise pour pouvoir évoluer par la suite. Construisez-vous un petit réseau interne, prenez contact avec d’autres managers car si vous êtes un bon élément c’est rarement le vôtre qui vous poussera à postuler ailleurs ! Ne vous laissez pas intimider, ayez confiance en vous. Si une mission ou un autre poste vous intéressent, manifestez-vous ! Avec tact bien sûr, comme les femmes savent si bien le faire !

« Il n’y a pas de problèmes, il y’a que des solutions ! » Cela ne traduit pas une approche naïve qui viserait à occulter les problématiques ou à nier leur existence, mais c’est un état d’esprit fondé sur la volonté d’aller de l’avant allié à un certain pragmatisme. C’est ce que je m’efforce de mettre en œuvre pour moi-même et ce que j’attends de mes équipes. Je leur dis : à chaque fois que vous êtes confrontés à un obstacle, venez me voir avec une proposition de solution. Ca incite chaque membre de l’équipe à devenir acteur de son travail et développe la créativité.

Le sujet est sérieux et souvent source de souffrance, aussi je ne veux pas prétendre avoir fait l’objet de sexisme caractérisé mais simplement vous raconter une anecdote.
Il y’a quelques années, j’étais avec trois collègues femmes en visite sur un salon professionnel de l’emballage en Allemagne. Sur le stand d’un de nos fournisseurs de palettes nous attendions que notre commercial se libère, accoudées à un mange-debout. La population sur le stand était quasi exclusivement masculine aussi bien parmi les visiteurs que parmi les exposants (à l’exception évidemment des hôtesses d’accueil…), mais sans que cela ne nous interpelle particulièrement dans la mesure où ça a longtemps été la norme dans le monde de l’emballage.
C’est alors qu’un homme, un directeur commercial, s’approche et nous lance d’un air goguenard « alors les filles, vous faites réunion Tupperware ! » Sur le coup, nous avons été tellement surprises que nous n’avons pas eu la présence d’esprit de tourner les talons toutes directrices et clientes que nous étions, et sommes restées là avec un sourire gêné ! Très vite nous avons compris qu’il ne s’agissait pas simplement d’un bon ou plutôt d’un mauvais mot, mais que véritablement il ne comprenait pas comment des femmes pouvaient espérer vendre ses palettes sur le marché ! Nous avons alors coupé court sans perdre de temps à lui expliquer qu’il venait de perdre un client et que c’est bien une femme qui depuis l’origine est à la tête du leader de la distribution d’emballages en Europe !

Sans hésiter, je conseillerais la série H24 : 24 heures dans la vie d’une femme, disponible sur Arte. Emprise, revenge porn, féminicides, codes vestimentaires sexistes…cette série composée de 24 courts métrages de quelques minutes illustre les diverses formes d’abus dont peuvent souffrir les femmes. Interprétée par des actrices d’exception, admirablement scénarisée, avec des voix off pénétrantes, chaque séquence est édifiante, chargée d’émotion et porte admirablement son message. On ne peut rester indifférent !
Si tout le monde connait le combat politique mené par Simone Veil en faveur de la légalisation de l’avortement, le film qui lui est consacré « Simone, le voyage du siècle » met en lumière également les aspects plus intimes du personnage : son enfance, sa relation privilégiée avec sa sœur, la déportation… et permet d’appréhender pleinement son destin hors du commun. A voir donc si vous souhaitez en apprendre plus sur cette femme d’exception !
Dans un registre plus léger, si vous affectionnez les romans policiers, vous pouvez vous plonger dans le dernier livre de Fred Vargas : Sur la dalle. Quel plaisir de retrouver après 6 ans, le commissaire Adamsberg et sa nonchalance légendaire ! Entouré de sa fidèle équipe composée de personnages haut en couleur et tout aussi attachants, Adamsberg est confronté cette fois ci à une série de meurtres au fin fond de la Bretagne sur lesquels plane comme bien souvent avec Fred Vargas un sombre mystère en lien avec une vieille légende bretonne. L’assurance de passer un bon moment !

#5000VOICES est une initiative rendue possible grâce à nos partenaires Engie, Accor, La Fondation RAJA, Aurel Bgc, Veolia et Mastercard.

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