Retraites : une réforme peu avantageuse pour les femmes

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La rédaction

Le gouvernement l’avait promis et répété, la réforme des retraites devait être “plus juste pour les femmes”. Cela ne semble pourtant pas être le cas au vu des annonces faites par la Première ministre Elisabeth Borne mardi 10 janvier. 

Selon un rapport de la DREES (direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques), la pension de retraite des femmes est inférieure de 40 % à celle des hommes en moyenne. Concrètement, les femmes perçoivent en moyenne 1 272 euros, soit 24 % de moins que les hommes : 1 674 euros. La réforme de retraite mise en place en 2023 devait, selon le gouvernement, réduire ces inégalités et être plus juste pour les femmes. Seulement, les économistes, syndicats et militantes assurent qu’il n’en est rien.

Le congé parental pris en compte

Une bonne nouvelle tout d’abord, la prise en compte du congé parental dans la durée de cotisation. Elisabeth Borne a annoncé que la réforme des retraites mettra en place un dispositif plus juste pour les carrières longues, “notamment pour les femmes”, qui ajoutera les “périodes de congé parental” dans le décompte des trimestres travaillés. Les femmes qui auront bénéficié d’un congé parental pour élever leurs enfants pourront intégrer jusqu’à 4 trimestres dans leur calcul.

Jusqu’alors, les carrières interrompues des femmes pour congés parentaux réduisaient la durée de cotisation et, par conséquent, leur pension. Seulement, cette annonce semble être la seule qui a été prise en faveur des femmes sur toute la réforme. D’autres mesures annoncées sont en défaveur des femmes. L’augmentation de la pension minimale à 1.200 euros bruts par mois pour les nouveaux retraités, ne concerne que les carrières complètes et écarte donc beaucoup de femmes. Pour la génération 1950 par exemple, 44% des femmes sont parties à la retraite avec une carrière incomplète (enfants, aide à un proche malade..).

La retraite des femmes, 40% inférieure à celle des hommes 

La réforme ne prend pas en compte les inégalités de pension causées d’abord par les inégalités de salaires entre les femmes et les hommes. En 2022, les femmes avaient un salaire inférieur de 22% à celui des hommes selon l’Insee. La pension de droit direct moyenne perçue par les femmes est donc inférieure de 40% à celle des hommes. En incluant les pensions de réversion et de la majoration pour enfants, la retraite moyenne des femmes reste inférieure d’un quart à celle des hommes. “A chaque fois que l’on repousse la durée de cotisation requise, elle est toujours moins atteignable pour les femmes”, a souligné la CGT dans un communiqué. Le report de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans va donc surtout pénaliser les femmes aux revenus les plus modestes et précaires, qui sont également davantage touchées par des carrières incomplètes. 

Dernier aspect pénalisant pour les femmes : la décote pour les personnes qui n’ont pas cotisé assez longtemps. Pour rappel, celle-ci réduit le montant de la pension de base par trimestre manquant jusqu’à 67 ans. Elle pèse donc plus sur les femmes.

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