Les déclarations du ministre français de la Justice, Eric Dupond-Moretti, suscitent la condamnation de plusieurs Sociétés de Journalistes (SDJ), notamment celles de BFMTV et de TF1. Les propos, qualifiés d’ “inappropriés” et de “sexistes”, déclenchent une série de réactions au sein de la presse et de la sphère politique.
Les déclarations controversées d’Eric Dupond-Moretti sont intervenues lors d’une visite à Aurillac (Cantal) où il a condamné les actes de vandalisme perpétrés au tribunal lors d’une manifestation de soutien à Marina, accusée d’exhibition sexuelle pour s’être promenée seins nus en ville. Dans ce contexte, le ministre a fait des commentaires qui ont été vivement critiqués par les SDJ.
“Il ne faisait pas assez chaud ?” : les propos qui ont choqué les journalistes
BFMTV a publié un communiqué dans lequel il a été reproché à Eric Dupond-Moretti d’avoir déclaré : “Je constate que parmi les journalistes femmes qui m’ont interrogé, personne n’était devant moi les seins nus, hein. Il ne faisait pas assez chaud ?” La SDJ a souligné qu’ils ont été tenus en présence de journalistes, dont deux qui sont des consoeurs de la rédaction.
— SDJ BFMTV (@sdjbfmtv) August 29, 2023
La SDJ de LCI a également réagi avec fermeté en condamnant les “propos sexistes” du ministre. Les commentaires ont été qualifiés d'”inacceptables”, même “sous la forme d’une plaisanterie, qui plus est, dans la bouche d’un ministre”.
La Société des journalistes de LCI condamne fermement les propos sexistes tenus hier par le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, devant plusieurs journalistes. pic.twitter.com/O22kOwfson
— SDJ de LCI (@SDJdeLCI) August 29, 2023
L’entourage du ministre évoque des propos “sortis de leur contexte”
En réponse à cette polémique, l’entourage d’Eric Dupond-Moretti a regretté que ces propos aient été “sortis de leur contexte”. Ils ont précisé que le ministre avait initialement observé que les journalistes n’étaient pas torse nu, soulignant ainsi l’importance du respect de la loi. La suite des commentaires aurait été suscitée par une réplique d’une personne présente dans la salle.
De son côté, le politicien déplore “une polémique qui n’a pas lieu d’être”, a indiqué son entourage à l’AFP, invoquant sa détermination “totale” pour “lutter contre tout type de
violences sexuelles et sexistes”.
Le ministre regrette qu’alors qu’un tribunal a failli brûler du sol au plafond” et que des “propos soient sortis de leur contexte pour lui prêter des intentions qui ne sont pas les siennes”.
Les journalistes solidaires
La Société des Journalistes et du Personnel de Libération, la SDJ de Mediapart et la Société des Rédacteurs du Monde ont toutes exprimé leur soutien aux consoeurs visées par les propos de Dupond-Moretti. Olivier Faure, chef du Parti Socialiste, a qualifié ces propos de “choquants” et a critiqué le ministre en demandant qu’il “gère sa libido ailleurs qu’au gouvernement”. Anne-Cécile Mailfert, militante féministe et présidente de la Fondation des Femmes, a ironiquement commenté les propos en critiquant leur manque de finesse et d’éloquence.