Sulfureux, impliqué dans de nombreuses affaires financières, l’ancien chef de la diplomatie italienne qui vient de décéder était aussi, un homme qui méprisait profondément les femmes. Après de nombreuses procédures, le « Cavaliere » qui était impliqué dans des affaires de prostitution de mineures et de corruption de témoins a échappé de justesse à la justice à plusieurs reprises.
Sois belle et tais-toi
Depuis ses années de chanteur de charme de croisière, l’homme avait gardé l’illusion que tout n’était qu’affaire de séduction et d’argent. Au milieu de tout cela, les femmes étaient un jeu parmi tant d’autres. Déjà en début de carrière, ce magnat des médias utilise le corps des femmes dans des programmes télés, où il les présente dénudées, pour trouver un large public et faire grossir sa fortune dont l’origine reste méconnue. Silvio Berlusconi est en effet à la tête d’un empire dénommé Fininveste qui détient des chaines de télé, des journaux et les éditions Mondadori.
Puis en politique, les nominations de femmes sur des critères de beauté comme Mara Carfagna, Miss Italie 1997 au poste de ministre de l’Egalité ( surnommée la Ministre la plus belle du monde par la presse) font également bondir dans la classe politique italienne. Après ces déclarations provocantes de Silvio Berlusconi, avec elle « j’irai n’importe où, même sur une île déserte”, avant d’ajouter, “si je n’étais pas marié, je l’épouserais tout de suite » l’obligeant à faire des excuses publiques auprès de son épouse, Veronica Lario qui subit ses frasques sexuelles pendant près de 20 ans.
A propos de Mercedes Bresso, candidate du Parti Démocrate à la présidence de la région du Piémont il déclare : ‘ Savez-vous pourquoi Mme Bresso est toujours de mauvaise humeur? Parce que le matin quand elle se lève et se regarde dans le miroir pour se maquiller, elle se voit. Et comme ça sa journée est déjà gâchée. »
C’est même Jacques Chirac qui répètera que lors d’une visite de sa villa en Sardaigne, Silvio Berlusconi lui confiera : « Ce bidet, tu ne peux pas savoir combien de paires de fesses il a accueillies! »
Les sulfureuses soirées « bunga-bunga » à la façon d’un Sultan
A d’autres femmes, il lance sans complexe: « Vous êtes assez belles, vous pourriez tout à fait venir à mes soirées Bunga Bunga » s’esclaffant devant des femmes politiques en réunion officielle.
La procureure Tiziana Siciliano avait dressé le portrait du « Cavaliere » dans son réquisitoire : « un sultan » animant des soirées avec « un groupe de concubines, au sens d’esclaves sexuelles, qui le divertissaient contre rémunération ».
Même l’Eglise catholique s’en mêle et l’appelle à adopter « un style de vie plus sobre », lorsqu’il est empêtré dans des scandales avec des « escort-girls. »
Son épouse demande le divorce et l’accuse ouvertement de fréquenter des mineures, notamment après la divulgation d’information d’une relation avec une jeune fille de 18 ans, Noemi, qui l’appelle « papounet ».
Procédure pour prostitution de mineures
Une longue frasque judiciaire commence en 2010 lorsque Silvio Berlusconi, qui dirige le gouvernement italien, est accusé d’abus de pouvoir. Une danseuse marocaine de night-club de 17 ans est interpellée, et Silvio Berlusconi l’a fait libérer inventant qu’il s’agit de la nièce d’Hosni Moubarak, président Egyptien. Commence alors l’affaire Ruby, du nom de cette jeune fille qui aurait été payé pour avoir des relations sexuelles avec le chef du gouvernement italien. Et c’est Nicole Minetti, bimbo notoire et élue sur la liste du parti de Silvio Berlusconi qui serait intervenue directement.
Condamné en 2013 à sept ans de prison, il sera finalement acquitté en 2015. Soupçonnés par les magistrats d’avoir acheté de nombreux témoins dans cette affaire, en versant de l’argent, des cadeaux somptueux comme des voitures, une nouvelle enquête s’ouvrait pour corruption en 2017. Selon le parquet , le silence de tous ces témoins auraient coûté des millions à Berlusconi.
Au bout de six ans d’audiences, un tribunal de Milan relaxe finalement Silvio Berlusconi dans un énième procès impliquant cet ex-chef du gouvernement italien.