Accident de la route : UNE mannequin “crashtest” expérimentée en Suède 

AccueilNewsAccident de la route : UNE mannequin "crashtest" expérimentée en Suède 

Conçue par une ingénieure suédoise pour aider à déterminer les facteurs de risques différentiels en cas d’accident de voiture lors des crash-test, cette mannequin est une première dans le monde et a de grandes ambitions pour l’industrie automobile. 

PAR une femme et POUR les femmes

Elle aurait pu porter le nom “Victoire” mais c’est d’un sobre “SET 50F” que cette innovation a été baptisée. Élaborée par Astrid Linder, ingénieure  à l’Institut suédois de recherche sur la sécurité des transports, cette mannequin a la vocation de déterminer, lors des crash tests, les différences qui exposent davantage les femmes que les hommes à certaines blessures. Car les études sont claires. 

En cas d’accident de la route, les femmes encourent plus de risques que leurs congénères masculins. Une étude menée en 2019 à l’université de Virginie aux Etats-Unis a d’ailleurs démontré que les femmes ont 73% de chances de plus que les hommes d’être blessées en cas de collision frontale.  Autre statistique inquiétante, elles sont deux fois plus susceptibles de souffrir d’entorses verticales en cas d’accident, et ce, à cause de la morphologie de leur cour et du maintien qu’offre le fauteuil de la voiture. 

Un mannequin aux proportions réalistes

Ainsi, Astrid Linder n’a fait que répondre à un besoin : concevoir un mannequin féminin pour aider les constructeurs à s’adapter. Pourtant, la loi n’impose rien dans ce registre. La législation dans l’univers automobile n’impose des essais qu’avec des mannequins traditionnels aux proportions masculines, modèle hérité des années 1970. Testée depuis fin 2022 en Suède, SET 50F a déjà été utilisée par Volvo. Le processus est le même qu’avec l’utilisation d’un mannequin classique : attachée et sanglée à un fauteuil dans une voiture, SET 50F est observée en fonction de ses réactions physiques selon la vitesse ou le choc subi. Ces observations servent ensuite aux constructeurs à évaluer les facteurs de risques importants en cas d’accidents et à concevoir des produits automobiles plus sécurisant pour le consommateur. 

Avec ses 1,62 m pour 62kg, ses épaules plus étroites et ses hanches plus larges que celle d’un homme, la mannequin a déjà permis de pointer du doigts de potentiels dangers pour les femmes. Encore à l’état de prototype, le “dispositif anthropomorphe d’essai” est voué à se généraliser dans les prochaines années. Sa conceptrice, Astrid Linder, rêve déjà d’une industrie plus inclusive et sécuritaire pour les femmes. Pour rappel, en 2022, 3 550 personnes sont décédées sur les routes de Françaises métropolitaines ou d’outremer. Ce bilan est supérieur de +1,5 % par rapport à 2019 et de +10,3 % par rapport à 2021.

Découvrez aussi