Virginie Efira : une mère bouleversante dans “Rien à perdre”

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Virginie Efira, actrice polyvalente et brillante, affirme de nouveau son talent à l’affiche de la série “Tout va bien” et livre une performance bouleversante dans le film “Rien à perdre”. Passée de la télévision au cinéma d’auteur français, elle s’est imposée dans des drames familiaux, marquant des moments forts dans des films comme “Les enfants des autres” et “L’amour et les forêts”. Dans “Tout va bien”, elle incarne la tante d’une enfant atteinte de cancer. Quant à “Rien à perdre”, elle y interprète Sylvie, une mère isolée essayant de joindre les deux bouts après un accident impliquant son fils cadet et une friteuse.

Sylvie, une mère en détresse

Le film, présenté à Cannes dans la sélection Un Certain Regard, explore le parcours difficile de Sylvie qui s’occupe seule de ses deux enfants, Sofiane et Jean-Jacques, et travaille la nuit dans un bar. Un soir, le plus jeune se brûle au second degré en voulant faire des frites alors qu’il est seul sans surveillance dans l’appartement. Un signalement est fait à l’aide sociale à l’enfance (l’ASE) et du jour au lendemain, Sofiane est placé en foyer.

La mère entame alors un long combat pour récupérer son fils mais elle va se heurter aux méandres des procédures administratives et judiciaires. Sa détermination et sa colère contre le système vont peu à peu lui faire perdre pied et donner raison aux inspecteurs qui la jugent instable. Dans ce long-métrage, Virginie Efira montre toutes les failles de Sylvie : sa difficulté à canaliser ses émotions, sa mauvaise foi et son incapacité à écouter les autres. Le personnage, ni bon ni mauvais, est inspiré de l’expérience de Delphine Deloget pour créer un personnage complet et complexe.

Un film de Delphine Deloget 

La réalisatrice Delphine Deloget souligne que l’objectif n’est pas d’accuser, mais de dépeindre la complexité des relations parents-services sociaux. Virginie Efira, selon Deloget, “donne l’impression que la vie est burlesque, plus forte que le cinéma. Elle parvient à garder la justesse, montrer la colère sans tomber dans le pathos.”

Le film, particulièrement juste et touchant, marque le passage réussi de Delphine Deloget du documentaire au film de fiction. Elle avait d’ailleurs remporté le Prix Albert-Londres en 2015 pour un reportage sur les Erythréens au Sinaï. Les seconds rôles, tenus par India Hair et Félix Lefebvre, contribuent également à la justesse du film, avec Hair incarnant une assistante sociale intraitable et Lefebvre jouant le fils aîné qui paie les pots cassés.

Sept films en quatorze mois

Quant à Virginie Efira, elle est la référence du moment en termes de cinéma francophone. Sept films en quatorze mois. Depuis sa nomination au César de la meilleure actrice pour son rôle dans Revoir Paris, d’Alice Winocour, les propositions pleuvent pour l’actrice de 46 ans. « Je ne vois plus passer un scénario avec une femme entre 30 et 45 ans sans Efira écrit dans la marge », assure Philippe Carcassonne, producteur des films d’Anne Fontaine Mon pire cauchemar, en 2011, et Police, en 2020, dans lesquels elle a joué.

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