Inspiré d’une histoire vraie, le film “Rosalie” explore une question qui peut sembler ridicule en 2023, mais qui était bien réelle dans la France rurale du début du XXe siècle : une femme extrêmement poilue est-elle une femme ? La réalisatrice et scénariste Stéphanie Di Giusto revient à Cannes, une fois de plus dans la section “Un certain regard”, avec une fresque intime qui met en lumière la vie d’une des premières “femmes à barbe” de France.
“Sa barbe m’a complètement fascinée”
“Quand j’ai croisé le destin de Clémentine, je l’ai trouvée extrêmement gracieuse, avec ce visage très féminin. En réalité, sa barbe m’a complètement fascinée”, raconte la réalisatrice du film Rosalie, présenté au Festival de Cannes. “J’ai commencé à rêver de sa vie et je lui ai inventé un destin romanesque à la conquête d’elle-même”, poursuit-elle, avant de rappeler que la condition de ces femmes était avant tout le fait “d’une maladie“.
Mais Rosalie n’est pas une victime. Elle s’affranchit du regard des autres et affirme sa féminité, aussi singulière qu’elle soit. Nadia Tereszkiewicz, révélée lors du Festival de Cannes précédent, incarne ce rôle avec une présence solaire qui illumine le film. Stéphanie Di Giusto la loue pour son interprétation. “Elle est extraordinaire ! Elle a cette énergie pure d’actrice et, surtout, elle a un enthousiasme naturel”, loue la cinéaste. Le film présente une Rosalie fougueuse, frondeuse, futée et belle, partageant des traits avec l’incandescente et éternelle Rosalie de Claude Sautet, jouée par Romy Schneider.
A noter la présence au casting de Benjamin Biolay et de sa fille Anna, ainsi que la chanteuse Juliette Armanet.
Une histoire d’amour
“Rosalie” est bien plus qu’un simple récit sur une femme à barbe, c’est aussi une histoire d’amour. Rosalie parviendra-t-elle à conquérir le cœur de son époux Abel-joué par Benoit Magimel-, qui l’a épousée pour sa dot ? Stéphanie Di Giusto souligne l’importance de parler d’amour dans son film, car elle estime que l’amour est devenu “le vrai combat de notre époque. Dans un monde qui se déshumanise, on a besoin d’amour”.
Ainsi, “Rosalie” offre une réflexion profonde sur l’identité féminine, l’amour et la lutte pour l’acceptation de soi. Le film nous rappelle que chaque personne, quelle que soit sa différence, mérite d’être aimée et respectée.
