Violences sexistes et sexuelles dans le cinéma : des députés mèneront l’enquête

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L’Assemblée nationale approuve à l’unanimité la création d’une commission d’enquête chargée d’étudier les “abus et violences” dont sont victimes les mineurs et les majeurs dans les secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité.

Judith Godrèche, figure de proue 

La création de cette commission d’enquête répond à une demande formulée à plusieurs reprises par l’actrice Judith Godrèche. Présente dans les tribunes de l’Assemblée, celle-ci est devenue l’une des figures de proue de la lutte contre les violences sexuelles sur les mineurs depuis qu’elle a porté plainte contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon pour des faits remontant à son adolescence.

Elle a déposé plainte contre le réalisateur Benoît Jacquot pour viols sur mineure de 15 ans ayant autorité. La comédienne a révélé avoir été sous l’emprise d’une relation toxique avec le réalisateur de 40 ans lorsqu’elle n’en avait que 14.

Une intervention au Sénat 

L’actrice était entendue par la délégation au droit des femmes du Sénat. Elle a de nouveau rappelé les problématiques qui entourent l’industrie du cinéma et a dénoncé la toute-puissance des réalisateurs. Elle décrit le comportement de certains prédateurs sexuels qui utilisent l’art comme un moyen de violer des jeunes filles dont de jeunes mineures.

En répondant aux questions des sénateurs, l’actrice Judith Godrèche révèle comment se passe les castings d’adolescentes et comment le piège du prédateur se referme sur elles. Une séquence rare et ultra-nécessaire.

Une proposition approuvée par 52 votants

La proposition de résolution initiée par l’écologiste Francesca Pasquini a été approuvée par l’ensemble des 52 votants. “Il est temps d’arrêter de dérouler le tapis rouge aux agresseurs”, lance-t-elle après le vote.

La commission d’enquête devra “évaluer la situation des mineurs évoluant au sein des secteurs du cinéma, de l’audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de publicité”, mais aussi des majeurs, après que la commission des affaires culturelles a étendu le champ d’investigation initialement envisagé.

“Établir les responsabilités de chaque acteur en la matière”

Elle devra “identifier les mécanismes et les défaillances qui permettent ces éventuels abus et violences”, “établir les responsabilités de chaque acteur en la matière”, et “émettre des recommandations sur les réponses à apporter”.

Interrogée au Sénat à la fin du mois de février, et à l’Assemblée mi-mars, Judith Godrèche avait demandé aux parlementaires des deux chambres la création d’une commission d’enquête.

“Allons-nous garder le silence ? Moi, je compte sur vous, je compte sur vous pour protéger les enfants, ne plus les livrer au cinéma sans aucune protection”, avait-elle lancé aux députés.

Une accusation d’Isild Le Besco

Une enquête préliminaire a été ouverte à Paris contre Benoît Jacquot et Jacques Doillon. Les deux réalisateurs ont réfuté par la voix de leurs avocats respectifs les accusations lancées contre eux.

La création de cette commission intervient au lendemain de la parution d’un livre de l’actrice Isild Le Besco, où elle revient longuement sur la relation entre elle et Benoît Jacquot, entamée quand elle avait 16 ans. Si elle l’accuse de l’avoir violée, elle affirme ne pas être prête à porter plainte contre lui.

Lire aussi : VIDEO – Judith Godrèche : ses révélations sur les castings d’adolescentes

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