Lors du sommet d’Anchorage en Alaska : Donald Trump a remis à Vladimir Poutine un « message de paix » attribué à son épouse Melania Trump. Selon la chaîne Fox News, ce geste visait à donner une dimension plus « humanitaire » aux discussions entre les deux dirigeants, marquées par l’absence d’avancées concrètes sur un cessez-le-feu en Ukraine.
Melania Trump a ensuite republié sur X (anciennement Twitter) un article de Fox News relatant l’épisode, confirmant ainsi son implication dans cette démarche diplomatique inhabituelle. La Première dame, d’origine slovène, se retrouve ainsi projetée sur le devant de la scène internationale, dans un contexte de guerre en Europe et de pressions accrues sur le Kremlin.
Une lettre symbolique mais sans mention de l’Ukraine
Selon les informations relayées par Fox News, le président russe a lu immédiatement le message remis par Donald Trump. Le contenu de la lettre a rapidement suscité des réactions : l’Ukraine n’y est jamais citée explicitement. Melania Trump y appelle cependant à « refaire rire des enfants », à « protéger leur innocence », et à « servir l’humanité » au-delà des seuls intérêts de la Russie.
Cette approche plus émotionnelle contraste avec la posture de Donald Trump, qui avait jusqu’alors menacé Moscou de « conséquences très graves » si les hostilités se poursuivaient. À Anchorage, le président américain a toutefois changé de cap : il a renoncé à exiger un cessez-le-feu préalable et s’est contenté de prôner un vague « accord de paix ». Ce revirement majeur, combiné à l’intervention symbolique de la Première dame, illustre un repositionnement diplomatique qui a laissé l’Union européenne sceptique. Bruxelles a réaffirmé sa ligne : aucune levée de pression sans retrait russe et un soutien total à Kiev.
Cet épisode intervient alors que la Cour pénale internationale (CPI) a lancé un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine pour la déportation illégale de milliers d’enfants ukrainiens depuis les zones occupées. Dans ce contexte, les appels de Melania Trump en faveur des enfants résonnent comme un écho direct à l’une des accusations les plus graves pesant sur le Kremlin. Mais sans mention claire de l’Ukraine dans sa lettre, le message reste ambigu et ouvre la porte à des interprétations contradictoires.
Melania Trump, nouvelle figure de « diplomatie douce » ?
Ce n’est pas la première fois que Donald Trump évoque l’influence de son épouse sur sa perception de Vladimir Poutine. En juillet dernier, il avait raconté à la presse qu’après une « merveilleuse conversation » avec le chef du Kremlin, Melania lui avait rappelé que « pendant ce temps, une ville de plus venait d’être frappée en Ukraine ». Cette remarque avait marqué les esprits, suggérant que la Première dame joue un rôle plus critique et réaliste que son mari dans l’analyse du conflit.
En mettant en avant un texte signé de sa femme, Donald Trump cherche-t-il à adoucir son image et à repositionner sa diplomatie ? L’épisode d’Anchorage alimente cette hypothèse. Melania, souvent perçue comme discrète sur la scène politique, apparaît ici comme une figure de « soft diplomacy », portant un message centré sur l’humanité et l’avenir des enfants.
Cependant, cette intervention a été largement critiquée en Europe et parmi les soutiens de Kiev, qui y voient une opération de communication sans effet tangible. À ce stade, aucun accord de cessez-le-feu n’a été obtenu, et la Russie poursuit ses offensives. La lettre de Melania Trump n’a pas à l’évidence infléchi la ligne dure du Kremlin.
Reste que cet épisode illustre une tendance : l’utilisation des figures familiales dans la diplomatie internationale. En confiant un rôle visible à Melania Trump, l’administration américaine a voulu introduire un élément de douceur dans un face-à-face marqué par la violence de la guerre. Mais pour l’Europe comme pour l’Ukraine, les gestes symboliques ne remplacent évidemment pas les engagements concrets.