La lutte contre le harcèlement scolaire devient une priorité nationale sous la direction de la nouvelle ministre de l’Éducation, Nicole Belloubet. La ministre choisit un collège rémois pour son premier déplacement. Elle souhaite donner une “priorité absolue” à ce fléau de harcèlement scolaire. Une enquête dévoile des résultats inquiétants.
Un élève par classe, victime de harcèlement scolaire
Plus d’un élève par classe en moyenne est victime de harcèlement scolaire. Cette problématique est au coeur de la politique de Nicole Belloubet, fraichement élue ministre de l’Éducation. Elle remplace Amélie Oudéa-Castera, qui a marqué son passage éphémère par de nombreuses polémiques.
Pour marquer cette rentrée, Nicole Belloubet décrète ‘”la mobilisation générale”, dans la lutte contre le harcèlement scolaire.
“C’est un véritable fléau qu’il nous faut absolument réguler”, déclare-t-elle après avoir rencontré l’équipe du collège et des élèves ambassadeurs sur le programme de lutte contre le harcèlement de l’établissement. “Un élève ne doit pas venir dans son établissement scolaire la peur au ventre, mais au contraire le sourire aux lèvres”.
5% des écoliers du CE2 au CM2, victimes de harcèlement scolaire
Les résultats d’une enquête menée en novembre 2023, dans le cadre d’un plan interministériel, montrent que 5% des écoliers du CE2 au CM2, 6% des collégiens, et 4% des lycéens sont considérés comme victimes de harcèlement scolaire.
Une partie significative des élèves, soit 19% des écoliers, 6% des collégiens, et 5% des lycéens, doit faire l’objet d’une grande vigilance face au risque de harcèlement. Les chiffres actuels contrastent. Les évaluations antérieures indiquent qu’un élève sur 10 est concerné par le harcèlement scolaire.
Stopper les suicides, une “priorité absolue”
Une série de drames avait eu lieu, comme le suicide de la jeune Lindsay dans le Pas-de-Calais ou d’un adolescent, Nicolas, dans les Yvelines. Pour la stopper, l’exécutif avait affirmé faire de la lutte contre le harcèlement scolaire sa “priorité absolue”. Dans cette optique plusieurs dispositifs sont mis en place : cours d’empathie, confiscation du portable dans les cas graves, exclusion des élèves harceleurs sur les réseaux sociaux.
“En milieu scolaire, le harcèlement est le fait, pour un élève ou un groupe d’élèves, de
faire subir de manière répétée à un camarade des propos ou des comportements
négatifs voire violents”, expose le service statistique de l’Education nationale. Cette enquête exploite un échantillon représentatif de 17.000 questionnaires, soumis à un total de 7,5 millions d’élèves du CE2 à la terminale.
En 2023, 35 élèves changés d’école pour des faits de harcèlement
Nicole Belloubet annonce que l’enquête sera désormais réalisée chaque année sous la forme d’un “baromètre annuel du harcèlement en milieu scolaire”. En cas de découverte d’une situation à risques, une nouvelle auto-évaluation individuelle sera mise en place. Depuis la rentrée 2023, 35 élèves ont été changés d’école d’office pour des faits de harcèlement.
La ministre annonce également un soutien financier pour les infirmiers scolaires et assistants sociaux, impliqués dans la lutte contre le harcèlement. Ils bénéficieront d’un complément indemnitaire annuel de 1 250 euros.
Nicole Belloubet n’est plus contre l’uniforme
Nicole Belloubet est réputée bonne connaisseuse du système éducatif et reconnue comme “rectrice de gauche”. Sous Nicolas Sarkozy, elle avait démissionné contre les suppressions de postes enseignants lors de son passage dans les académies de Limoges et Toulouse.
L’ex-ministre de la Justice veut aussi déminer les premières attaques venues des oppositions de droite.
Critiquée pour avoir manifesté des propos contre l’uniforme à l’école, aujourd’hui elle
nuance. Selon elle, l’expérimentation lancée par l’exécutif pouvait être “un moyen d’aider les élèves”; et “éviter les discriminations”.
Instauration de groupes de niveau au collège
“Nous devons donc tout faire pour aider les élèves et accompagner les enseignants
pour obtenir des résultats scolaires meilleurs. Je suis pleinement engagée dans cette
mission qui est celle du président de la République”, ajoute-t-elle.
Sur l’instauration de groupes de niveaux au collège, Gabriel Attal impulse une mesure dite “choc des savoirs”; mais très rejetée par la communauté éducative. Nicole Belloubet affirme son souhait “d’entrer dans un dialogue sérieux et soutenu”; avec les syndicats.
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