Femmes pénalisées par la réforme : Elisabeth Borne conteste la polémique

AccueilPolitiqueFemmes pénalisées par la réforme : Elisabeth Borne conteste la polémique

La rédaction

Le gouvernement a tenté d’adoucir la polémique sur l’impact négatif de la réforme des retraites sur les femmes. Elles seront “un peu pénalisées” de l’aveu même du ministre des relations avec le Parlement, Franck Riester. La gauche avait levé les bouliers contre une loi “anti-femmes”.

“Je ne peux pas laisser dire que notre projet ne protégerait pas les femmes. Au contraire”, a tenté de rattraper Elisabeth Borne à l’Assemblée nationale, lors des questions au gouvernement. La député socialiste Mélanie Thomin avait plus tôt répété que les femmes seraient “plus lourdement pénalisées” par le report de l’âge de départ à la retraite. La Première ministre a promis que la réforme réduirait “les inégalités inacceptables entre les femmes et les hommes au moment de la retraite”.

“Nous protégeons les femmes”

“Nous protégeons les femmes qui ont des carrières incomplètes et hachées, les femmes qui ont commencé à travailler tôt, les femmes qui ont des petites pensions”, a-t-elle assuré. “Les femmes seront les premières bénéficiaires de la revalorisation des petites pensions”, a-t-elle ajouté dénonçant un “faux procès”. La Ministre dit tout de même espérer que le débat parlementaire permettra de “continuer à enrichir le projet”.

La polémique a été déclenchée par un document présenté par le gouvernement comme une étude d’impact de la réforme. Document qui montre que les femmes seront forcées d’allonger leur carrière davantage que les hommes, en contribuant à réduire les écarts de pensions entre les deux sexes.

Le cafouillage gouvernemental attaqué par l’opposition

Les femmes “sont un peu pénalisées par le report de l’âge légal, on n’en disconvient absolument pas”, avait assuré lundi Franck Riester. “Les trimestres par enfant ne jouent pas sur le report de l’âge, ils jouent sur la durée de cotisation“, avait-il expliqué.

Le sujet est évidemment ressorti mardi soir lors d’un débat sur les retraites sur BFMTV opposant la Présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot, et le président du Rassemblement national Jordan Bardella, au porte-parole du gouvernement Olivier Véran.

“C’est une réforme qui est anti-femmes”, a exhorté Mathilde Panot. “Quand un ministre lui-même l’admet, que les femmes vont être pénalisées”, “alors c’est un bon motif pour le retirer de ce projet de loi”.

“Vous êtes très mal à l’aise parce que vous vous dites “mon collègue a dit une énorme connerie et on va devoir ramer sur les plateaux pour essayer de s’en sortir””, a ajouté l’eurodéputé du parti d’extrême droite. En difficulté, Olivier Véran a assuré en réponse que tous les ministres étaient “alignés“. “Essayez pas de mettre des coins”, a-t-il insisté.

Comme la Premiere ministre , M. Véran a énuméré les avantages escomptés pour les femmes, en appuyant sur le fait qu’elles seront à 60% les bénéficiaires de la revalorisation des petites retraites à 1.200 euros brut. “Faut juste comprendre que les 1.200 euros sont là pour vous faire avaler la pilule”, a répondu Jordan Bardella, soulignant qu’ils ne concerneraient que les personnes qui ont fait une carrière complète au Smic.

Découvrez aussi