Retraites : les femmes seront “pénalisées” admet Franck Riester

AccueilPolitiqueRetraites : les femmes seront "pénalisées" admet Franck Riester

La rédaction

“On n’aurait pas dit mieux” : la gauche a vivement critiqué mardi 24 janvier l’aveu du ministre chargé des Relations avec le Parlement français Franck Riester, qui a admis que les femmes seraient “un peu pénalisées” par le report de l’âge légal de départ à la retraite.

Une avalanche de réactions sur Twitter

Les femmes “sont un peu pénalisées par le report de l’âge légal, on n’en disconvient absolument pas”, a avoué Franck Riester, lundi sur Public Sénat avant de justifier : “les trimestres par enfant ne jouent pas sur le report de l’âge, ils jouent sur la durée de cotisation“. 

Et la gauche n’a pas tardé à réagir à cette déclaration sur les réseaux sociaux “Même le gouvernement finit par reconnaître que les femmes seront “pénalisées” par le report de l’âge légal. Plus les jours passent et plus tout démontre l’injustice de ce projet. On ne lache rien !”, a d’abord tweeté Olivier Faure, premier secrétaire du PS.

“Écoutez-le, on n’aurait pas dit mieux”, s’est exclamé l’eurodéputée LFI Manon Aubry.

Au PCF, “à diplôme égal, à expérience équivalente, les femmes gagnent moins. Elles ont des carrières trouées, des temps partiel imposés… Elles ont donc des pensions de retraite plus faibles. Et si cette réforme passe, elles devront travailler plus longtemps … Tout le temps pénalisées“, a déploré la conseillère régionale Céline Malaisé.  

Comment ça !? Les femmes qui ont plus de carrières hachées et de moins bons salaires que les hommes risquent d’y perdre avec l’augmentation de la durée nécessaire de cotisation et le recul de l’âge de la retraite, quelle surprise !!”, a tweeté l’économiste Thomas Porcher.

Les femmes pénalisées

La réforme des retraites va effectivement forcer les femmes à allonger leur carrière plus longtemps que les hommes afin de “réduire les écarts de pensions”, selon un document présenté lundi 23 janvier par le gouvernement.

L’effort global demandé aux français dévoile de fortes disparités entre hommes et femmes : l’écart de rallongement est par exemple doublé entre les hommes (4 mois) et les femmes (8 mois) pour la génération 1980. Une “hausse moyenne plus marquée pour les femmes” que le ministre du Travail Olivier Dussopt, explique par les “majorations de durée de cotisation au titre de la maternité”. Une à deux années validées par enfant, qui font “qu’aujourd’hui un certain nombre d’assurées partent à la retraite de manière un peu anticipée”. “Décaler l’âge légal de départ a cette conséquence”, a-t-il ajouté, insistant toutefois sur la contrepartie : “la pension moyenne des femmes sera revalorisé de 2,2%” à terme, contre 0,9% pour celle des hommes.

Le minimum de pension revalorisé

Cette revalorisation est en partie due à la revalorisation du minimum de pension à 85% du Smic net pour une carrière complète, soit environ 1.200 euros brut. Du fait de carrières souvent hachées, les femmes seront plus nombreuses à bénéficier de cette augmentation : 60% des bénéficiaires de la mesure sont des femmes. Celles-ci verront leurs pensions augmenter de 6,7% en moyenne, soit 760 euros par an, contre 540 euros pour les hommes.

“Prises dans leur ensemble”, les mesures de la réforme des retraites devraient “contribu(er) à réduire les écarts de pensions entre les femmes et les hommes”. Reflet de leurs “carrières moins favorables”, avec un “taux d’emploi plus faible” et “des rémunérations inférieures”, les retraites des femmes sont actuellement 40% en dessous de celles des hommes.

Découvrez aussi