Destruction de contraceptifs par l’administration Trump : indignation et pressions sur la France

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La décision de l’administration américaine dirigée par Donald Trump de détruire près de 10 millions de dollars de contraceptifs féminins suscite une vague de protestations. Alors que ces produits étaient destinés à des femmes dans les pays les plus vulnérables, leur incinération prévue en France fin juillet fait craindre une complicité avec des politiques jugées rétrogrades.

Un stock de stérilets et implants promis à l’incinération en France

Le quotidien britannique The Guardian a révélé le 18 juillet que l’administration Trump avait ordonné la destruction de contraceptifs féminins — principalement des stérilets et des implants — d’une valeur estimée à 9,7 millions de dollars (soit 8,3 millions d’euros). Ces dispositifs médicaux, financés dans le cadre de programmes de santé reproductive sous la présidence Biden via l’agence USAID, sont actuellement entreposés à Geel, en Belgique, et leur incinération est prévue en France d’ici la fin du mois.

Un porte-parole du département d’État américain a confirmé une « décision préliminaire » de destruction, en expliquant que ces produits étaient « abortifs » au regard de la politique actuelle de l’administration Trump. Cette décision aurait un coût estimé à 167 000 dollars. Officiellement, le gouvernement américain invoque deux motifs : le respect de la « politique de Mexico », qui interdit tout financement d’ONG étrangères promouvant l’avortement, et une prétendue proximité de péremption des contraceptifs — alors même que plusieurs sources indiquent que les dates d’expiration s’étalent entre avril 2027 et septembre 2031.

ONG, parlementaires et associations féministes dénoncent un « acte idéologique »

Face à cette décision jugée idéologique et injustifiée, plusieurs ONG ont proposé des alternatives concrètes. L’organisation MSI Reproductive Choices s’est dite prête à acheter, reconditionner et distribuer gratuitement les produits aux femmes concernées. De son côté, la Fédération internationale pour la planification familiale (IPPF) a proposé de les collecter à Bruxelles et de les distribuer depuis les Pays-Bas. Ces initiatives ont été refusées par Washington.

La sénatrice démocrate Jeanne Shaheen a dénoncé un « gâchis » et proposé une législation d’urgence avec son collègue Brian Schatz pour empêcher cette destruction. En Belgique, le ministère des Affaires étrangères a entrepris des démarches diplomatiques pour éviter ce scénario. En France, la pression monte également. Dans une lettre ouverte, les élus écologistes demandent à Emmanuel Macron d’intervenir sans délai, afin que la France ne soit pas « complice de politiques rétrogrades ». La présidente du Planning familial, Sarah Durocher, rappelle que la France, premier pays à avoir inscrit le droit à l’avortement dans sa Constitution (en mars 2024), a aussi une « responsabilité morale de protéger la contraception au niveau international ».

Pour l’heure, l’Élysée n’a pas commenté la situation. Mais le temps presse : la destruction est programmée pour fin juillet, et des milliers de femmes, en Afrique subsaharienne notamment, pourraient être privées d’un accès crucial à la santé sexuelle et reproductive.

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