À dix ans, Bodhana Sivanandan marque l’histoire. La jeune Britannique bat un grand maître d’échecs et devient maître international féminin. Issue d’une passion née pendant la pandémie, elle impressionne par sa précocité et suscite l’admiration des spécialistes. Son objectif est désormais clair : décrocher le titre ultime de grand maître.
Une performance historique
À seulement dix ans, Bodhana Sivanandan écrit déjà l’histoire des échecs. Cette jeune Britannique devient la plus jeune joueuse à battre un grand maître lors d’un tournoi officiel. Elle s’impose face à Peter Wells, âgé de soixante ans, au Championnat britannique d’échecs 2025. Sa victoire crée la surprise dans un monde où l’expérience prime généralement sur la jeunesse. La Fédération internationale des échecs confirme ce succès historique. Le 11 août, elle annonce sur ses réseaux sociaux la performance de Bodhana. L’organisation précise que l’adolescente surpasse le record détenu depuis 2019 par l’Américaine Carissa Yip. Cette dernière avait battu un grand maître à l’âge de dix ans et onze mois. Bodhana réalise donc l’exploit avec six mois d’avance. Cette victoire confirme son statut de prodige. Elle est désormais maître international féminin, le deuxième plus haut rang avant celui de grand maître. À dix ans, cinq mois et trois jours, elle incarne une nouvelle génération qui bouscule les hiérarchies.
La trajectoire de Bodhana surprend autant qu’elle impressionne. En 2024, elle devient la plus jeune joueuse à représenter l’Angleterre dans un sport collectif ou individuel au niveau international. Elle participe alors aux Olympiades d’échecs en Hongrie avec l’équipe féminine anglaise. Son succès actuel renforce cette progression rapide. Désormais, elle n’a plus qu’une étape à franchir pour décrocher le titre ultime de grand maître. Ses performances lui valent déjà une reconnaissance médiatique et sportive considérable.
Les origines d’un talent inattendu
Le parcours de Bodhana commence presque par hasard. Durant la pandémie de Covid-19, un ami de son père offre à la famille un échiquier. L’enfant, âgée de cinq ans, découvre les pièces et souhaite d’abord les utiliser comme des jouets. Mais son père l’encourage à apprendre les règles. Très vite, elle montre des capacités étonnantes. Ses parents, tous deux ingénieurs, ne jouent pas aux échecs. Ils ne comprennent pas d’où vient un tel talent. Pourtant, Bodhana progresse vite et se passionne pour ce jeu de stratégie. Elle confie que les échecs l’aident aussi dans d’autres domaines, comme les mathématiques. Pour elle, ce n’est pas seulement une compétition, mais un apprentissage utile et stimulant.
La précocité de Bodhana suscite l’admiration des spécialistes. Malcolm Pein, maître international britannique, loue sa modestie et son calme. Il insiste sur son rôle d’exemple pour les filles et les femmes dans un univers encore largement masculin. Pour lui, elle peut devenir championne du monde, pas seulement championne féminine. Son histoire rappelle celle de Dommaraju Gukesh, l’Indien devenu champion du monde à dix-huit ans. Comme lui, Bodhana incarne une nouvelle ère des échecs. En 2023 déjà, elle avait eu l’honneur de jouer au 10 Downing Street avec le Premier ministre britannique. Aujourd’hui, elle se fixe un objectif clair : devenir grand maître, le titre le plus prestigieux du jeu. Sa victoire contre Peter Wells prouve qu’elle en a les moyens. Chaque partie qu’elle dispute attire désormais l’attention des passionnés, mais aussi du grand public.