Sandrine Rousseau : dans le combat contre les violences “on ne peut compter sur aucun homme”

AccueilNewsSandrine Rousseau : dans le combat contre les violences "on ne peut...

VIDEO – Depuis des années, Sandrine Rousseau, députée écologiste, mène un combat féministe. Quelques hommes se sont affichés à ses côtés dans cette lutte, dont le psychanalyste Gérard Miller, accusé aujourd’hui d’agressions sexuelles et d’un viol par trois femmes. Dans le magazine Elle, la députée estime avoir été trahie “fondamentalement” par Gérard Miller et souligne qu’on “ne peut compter aucun homme”.

Sandrine Rousseau et Gérard Miller, du même bord politique 

D’abord amis, Sandrine Rousseau et Gérard Miller s’étaient affichés ensemble notamment dans le cadre de manifestations de la NUPES (Nouvelle Union populaire écologique et sociale), bord politique pour lequel ils étaient partisans tous les deux.

Le célèbre psychanalyste et chroniqueur, également engagé à gauche auprès de La France insoumise (LFI) en 2019, a aussi soutenu politiquement la députée écologiste, notamment lors de la campagne des primaires pour l’élection présidentielle en 2021.

Le psychanalyste accusé d’agressions sexuelles 

C’est en ce début d’année 2024 que tout bascule. Gérard Miller fait l’objet d’accusation d’agressions sexuelles et de viol par trois femmes. Les faits se seraient produits lors de séances d’hypnose, dont certaines datant de nombreuses années. Dans une enquête publiée sur le site du magazine Elle, le psychanalyste et réalisateur affirme pour sa part avoir « la conviction de n’avoir contraint personne ».

Questionnée par Elle, qui a révélé les accusations, pour savoir si elle se sentait trahie, Sandrine Rousseau répond : “Absolument, totalement, fondamentalement”.

Elle explique avoir “l’habitude de ces hommes qui viennent s’acheter une crédibilité féministe en s’affichant avec moi”.

“Que vont penser les femmes d’avoir vu Gérard Miller s’afficher avec moi ?”

Après avoir lu les articles de Elle sur l’affaire, elle raconte s’être demandé : “Que vont penser les femmes d’avoir vu Gérard Miller s’afficher avec moi ?. Je leur présente mes excuses, même si je ne savais rien”.

La députée, qui était surtout amie avec la fille de Gérard Miller, Coralie, avait uniquement réagi jusqu’à présent par un tweet de soutien aux victimes, une semaine après les premières révélations sur l’affaire.

Elle explique avoir eu besoin de temps pour “pouvoir poser une parole qui a du poids. (…) C’est un temps pour pouvoir encaisser le choc et poser les mots qui permettent de faire avancer”.

“Je suis très seule” dans la lutte contre les violences faites aux femmes 

Elle remarque aussi “une sidération” de la part d’élus de la Nupes, qui ont peu réagi sur l’affaire. “C’est plus difficile quand cela arrive au sein de votre famille politique” et “c’est un silence un peu honteux aussi. On n’est pas fiers d’avoir ça chez nous”.

La députée note que “sur cette question des violences faites aux femmes et du sexisme”, elle n’a “pas grand monde sur qui compter”. “Je suis très seule”, dit-elle. “C’est comme une espèce de peau de chagrin. Il y a de moins en moins de personnes sur lesquelles s’appuyer. C’est comme une île qui serait gagnée par les eaux”.

“On ne peut compter sur aucun homme”

Gérard Miller a beaucoup mis en avant ses positions progressistes notamment à propos de Metoo et des violences faites aux femmes. Sandrine Rousseau dit avoir “envie d’hurler” et de lui dire : “Vous ne vous rendez pas compte du mal que vous faites, c’est odieux !”.

“Si même les alliés s’avèrent être des agresseurs ou des violeurs potentiels, sur qui s’appuyer ?”, demande-t-elle jugeant que “c’est un combat dans lequel on ne peut compter sur aucun homme”.

Des réactions ont fait suite à ses déclarations, dont celle de Geoffroy Lejeune, journaliste et chroniqueur qui a affirmé que “Sandrine Rousseau n’aime pas débattre, c’est un système, ils sont tous comme ça”.

Alba Ventura, journaliste chez RTL, a réagit aussi à travers un édito du média : “De là à dire que l’on ne peut faire confiance à aucun homme et qu’ils sont irrécupérables, cela fait penser à Caroline de Haas, qui disait qu’un homme sur trois était un agresseur. Que Sandrine Rousseau défende les femmes est très bien et parfaitement honorable. Mais qu’elle tombe dans l’excès inverse en s’en prenant aux hommes, cela ne va pas. La guerre des sexes, ras-le-bol !” Selon la journaliste, Sandrine Rousseau aurait tenu des propos “radicalement sexiste”.

Lire aussi : Gérard Miller : le psychanalyste accusé d’agressions sexuelles et d’un viol

Découvrez aussi