Plainte contre X après des accusations de violences sexuelles sur des patientes d’un centre d’imagerie à Paris

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Le réseau d’imagerie médicale Imagerie Cardinet, présent à Paris et se revendiquant spécialisé dans la santé des femmes depuis plus de 40 ans, a déposé plainte contre X auprès du tribunal judiciaire de Paris pour des faits présumés de viols et agressions sexuelles commis par d’anciens médecins et membres du personnel sur des patientes. L’information a été communiquée par son avocat, Me Georges Lacoeuilhe.

Selon la plainte, le réseau a eu connaissance de plusieurs plaintes de patientes concernant des examens menés dans l’un de ses centres situé dans le 17e arrondissement de Paris. Les accusations visent d’anciens professionnels de santé, dont des médecins qui ne font plus partie de l’établissement. Le groupe indique que ces révélations ont suscité une forte émotion interne, rappelant qu’elles sont “à l’opposé total de son ADN, dédié à la femme depuis plus de 40 ans”.

Pour Me Lacoeuilhe, la démarche judiciaire répond à plusieurs impératifs : manifester un soutien clair aux patientes, contribuer activement à la recherche de la vérité, et évaluer une éventuelle constitution de partie civile aux côtés des victimes si la procédure pénale l’exige.

Une enquête interne, une ligne d’écoute et plus de 20.000 patientes informées

En parallèle de la plainte, Imagerie Cardinet a ouvert une enquête interne destinée à identifier d’éventuels dysfonctionnements dans la prise en charge médicale et le recueil du consentement des patientes. Le réseau affirme traiter chaque année plus de 700.000 examens, ce qui en fait un acteur de référence de l’imagerie médicale dédiée à la santé féminine.

Une ligne d’écoute téléphonique a été mise en place afin de répondre aux interrogations des patientes, considérant que certaines pourraient être directement concernées par des examens réalisés dans le centre visé. Le groupe évoque pour l’instant des “faits totalement isolés”, en attente des investigations judiciaires.

Signe de l’ampleur potentielle des faits, plus de 20.000 patientes ont été informées par email de suspicions de faits graves à caractère sexuel sur une période de six années, dont les dates précises n’ont pas été communiquées. Les patientes sont invitées, “le cas échéant, à se rapprocher des autorités”.

Au-delà de la plainte pénale, le réseau a également demandé une rencontre avec les pouvoirs publics afin de proposer des pistes d’amélioration de la loi sur le recueil du consentement lors des examens médicaux, un sujet régulièrement dénoncé par les associations féministes et les spécialistes de la santé des femmes, notamment en gynécologie et en imagerie pelvienne.

Un dossier sensible dans un contexte de vigilance accrue sur les violences sexuelles en milieu médical

Cette affaire intervient alors que plusieurs dossiers médiatisés ont mis en lumière les violences sexuelles dans le milieu médical en France, qu’il s’agisse de gynécologues, masseurs, anesthésistes ou professionnels réalisant des examens invasifs. Les autorités sanitaires et les organisations de patientes réclament une meilleure régulation, davantage de contrôles, et des protocoles clairs sur le consentement et la présence éventuelle de tiers lors d’actes médicaux sensibles.

La plainte d’Imagerie Cardinet pourrait ainsi constituer une évolution marquante dans la manière dont les établissements privés réagissent face à des accusations internes, en adoptant une stratégie proactive de coopération avec les autorités judiciaires plutôt qu’une gestion strictement interne ou confidentielle.

Les investigations du parquet de Paris détermineront si les plaintes déposées par les patientes aboutiront à des mises en examen et à la qualification de viols ou d’agressions sexuelles aggravées, commis dans un contexte de vulnérabilité médicale.

Le groupe affirme vouloir agir pour “que cela ne puisse plus jamais se reproduire”, une déclaration qui engage désormais autant sa responsabilité juridique que son image auprès du public et des patientes.

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