Une sculpture géante “Araignée” de l’artiste française Louise Bourgeois a été vendue aux enchères chez Sotheby’s à New York pour la somme de 32,5 millions de dollars. Mesurant trois mètres de hauteur, cette araignée fait partie des œuvres les plus célèbres de l’artiste, décédée en 2010. Née à Paris en 1911 et naturalisée américaine, elle a passé la plus grande partie de sa vie à New York.
Cette vente a marqué un moment particulièrement spécial, car elle a établi un record pour la vente aux enchères d’une œuvre de Louise Bourgeois, ainsi que “pour la vente d’une sculpture créée par une femme“, explique Kelsey Leonard, responsable des ventes aux enchères du soir chez Sotheby’s.
Les “Araignées” de Bourgeois “sont sans aucun doute un véritable chef-d’oeuvre de l’art du XXe siècle”, a-t-elle souligné. Jusqu’à présent, cette oeuvre était conservée à la Fundaçao Itau à São Paulo, au Brésil.
En 2022, une autre “Araignée” de l’artiste avait été vendue pour 40 millions de dollars lors du salon Art Basel, en Suisse.
👉🏻Une sculpture géante "Araignée" de l'artiste Louise Bourgeois a été vendue aux enchères à New York pour 32,5 millions de dollars. Mesurant trois mètres de hauteur, cette œuvre emblématique de l'artiste française est l'une de ses plus célèbres.#araignee #louisebourgeois pic.twitter.com/W27qOQHYNH
— The Womens’s Voices (@TheWomensVoice1) May 19, 2023
Traumatisme de l’enfance
Après avoir étudié les mathématiques supérieures de géométrie à la Sorbonne, espérant trouver ainsi un ordre et une logique dans sa vie, bourgeois s’en écarte, trop théoriques à son goût : « Pour exprimer des tensions familiales insupportables, il fallait que mon anxiété s’exerce sur des formes que je pouvais changer, détruire et reconstruire », expliquera-t-elle.
Louise Bourgeois a exploré les traumatismes de son enfance, comme la tromperie de son père, à travers son travail en créant des œuvres d’une puissance émotionnelle intense, voire provocantes. Elle explore des thèmes tels que l’univers domestique, la famille, le corps, notamment les organes sexuels, tout en abordant une approche qui se traduit comme une manifestation des subconscients et la réactivation des souvenirs. Louise Bourgeois a notamment créé une série d’araignées géantes en acier, présentées comme des symboles de sa mère.
D’autres de ces “Araignées” ont été exposées dans des musées de renom, tels que le musée Guggenheim Bilbao en Espagne, le Tate Modern de Londres et le musée d’art moderne de San Francisco.
Féministe?
Entre les années 1960 et 1982, Louise Bourgeois soutient de jeunes femmes artistes et participe à des expositions militantes de feminist art organisées par le MLF : Mouvement de libération des femmes. Pour autant, elle refuse de se dire féministe : « Je suis une femme, je n’ai donc pas besoin d’être féministe » déclare-t-elle en 2003.
Sa dernière installation majeure, le Mémorial de Steilneset, commémore les femmes persécutées et exécutées durant les procès des sorcières de Vardø en Norvège.
Le travail d’artiste de Louise Bourgeois fut reconnu tardivement mais elle est considérée aujourd’hui comme particulièrement influente sur les générations d’artistes ultérieures, surtout féminines.