Israël- Hamas : une trêve imminente pour la libération d’otages

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Le gouvernement israélien de Benyamin Nétanyahou a donné son approbation mercredi pour un accord visant à sécuriser la libération de 50 otages détenus par le Hamas. Il prévoit un échange avec des prisonniers palestiniens et une cessation des hostilités de quatre jours dans la bande de Gaza, marquant ainsi un premier signe de répit après cinq semaines de conflit intense.

Selon un communiqué gouvernemental transmis à l’AFP en hébreu, “le gouvernement a approuvé les grandes lignes de la première étape d’un accord selon lequel au moins 50 personnes enlevées, notamment des femmes et des enfants, seront libérées pendant quatre jours au cours desquels il y aura une accalmie dans les combats”. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait précédemment qualifié la décision de libérer les otages de “bonne décision”, avant le feu vert du cabinet émis tôt mercredi.

Dans le détail, cet accord se divise en deux étapes, chacune comportant plusieurs phases, selon le document approuvé et publié par le gouvernement israélien. Lors de la première étape, Israël libérera un total de 150 prisonniers palestiniens une fois que 50 otages vivants auront été ramenés sur le territoire. Cette opération se déroulera en quatre phases, avec au moins dix otages libérés à chaque phase. Cette première séquence durera “quatre jours, au cours desquels les combats marqueront une pause”, précise le document.

Des otages libérés

Auprès de l’AFP, un haut responsable du Hamas a ainsi dit s’attendre à ce “qu’un premier échange de 10 otages contre 30 prisonniers soit réalisé dès jeudi”.  Pour chaque libération supplémentaire de 10 otages, il y aura une pause supplémentaire de 24 heures dans les combats. Au cours de la deuxième phase, Israël libérera “jusqu’à 150 prisonniers” supplémentaires à la condition qu’au moins “50 otages supplémentaires soient rendus à Israël”Encore une fois, chaque phase prévoit la libération d’au moins dix otages. L’ensemble de ce processus est limité à un maximum de dix jours à compter de la fin de la première phase, selon le document.

Le mouvement islamiste, le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, avait enlevé environ 240 personnes lors de son attaque sanglante lancée le 7 octobre contre Israël. Le Hamas a salué l’accord comme une “trêve humanitaire”, soulignant que les termes de cet accord étaient conformes à la vision de la résistance. Les autorités qatariennes, au cœur des pourparlers de trêve, ont confirmé un accord pour une “pause humanitaire” dans la bande de Gaza.

Des otages libérés 

Les États-Unis s’attendent à la libération de “plus de 50” otages par le Hamas à Gaza, dont trois ressortissantes américaines, selon un haut responsable de la Maison Blanche. Le président Joe Biden s’est déclaré “extraordinairement satisfait”, et la Russie a salué l’accord, soulignant qu’il correspondait à ses appels dès le début de l’escalade du conflit.

Outre des Israéliens, 27 nationalités sont représentées au sein des otages, selon les données officielles en date du 7 novembre. Parmi eux, des Français. Huit sont disparus ou otages, dont trois enfants, qui se trouvaient dans le kibboutz Nir Oz au moment de leur enlèvement. Trois autres Français, deux hommes et une femme, participaient, eux, au festival de musique techno Tribe of Nova le jour de l’attaque. La ministre des Affaires étrangères souhaite que ces français fassent partie de ceux qui sont libérés. “Nous espérons qu’il y a des Français parmi eux et nous y travaillons”, a indiqué Catherine Colonna au micro de Franceinter.

Une guerre sans fin ?

Cependant, le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a averti que l’accord de trêve ne signifiait pas la fin de la guerre à Gaza. Il a exprimé le souhait d’une reprise “à pleine force” des opérations après la trêve, dans le but de “défaire” le Hamas et de “créer les conditions nécessaires pour ramener à la maison d’autres otages”. Le gouvernement israélien a confirmé son engagement continu dans la guerre pour la libération de toutes les personnes enlevées, l’élimination du Hamas et la garantie qu’il n’y ait plus de menace pour l’État d’Israël depuis Gaza.

Malgré l’accord de trêve, la communauté internationale et de nombreuses capitales étrangères maintiennent leurs appels à un cessez-le-feu ou à une trêve, soulignant la situation humanitaire catastrophique dans le territoire assiégé de Gaza, où la guerre a provoqué la destruction de quartiers entiers, dévasté le système de santé et entraîné des déplacements massifs de population.

Des répercussions au-delà des frontières

Le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a averti d’une “tragédie” sanitaire imminente à Gaza en raison du manque d’eau et de la pénurie de carburant. En Israël, l’attaque du 7 octobre par le Hamas a tué 1 200 personnes, principalement des civils, selon les autorités. En représailles, Israël a promis d'”anéantir” le Hamas, lançant une offensive terrestre depuis le 27 octobre.

Le conflit a également eu des répercussions au Liban, où huit personnes, dont deux journalistes, ont été tuées dans des frappes israéliennes. La Russie a salué l’accord, et la Maison Blanche espère maintenant une “pause complète” dans les hostilités entre le Hezbollah libanais et l’armée israélienne à la frontière israélo-libanaise. En Irak, une frappe américaine a été effectuée en réponse à une attaque visant des militaires américains dans la région, tuant des combattants de milices pro-iraniennes, selon le Pentagone.

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