Hélène Carrère d’Encausse : Une figure emblématique de l’Académie française

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Hélène Carrère d’Encausse, élue première femme à la tête de l’Académie française en 1999, s’est éteinte à l’âge de 94 ans. Historienne et ancienne députée européenne, elle était reconnue comme une spécialiste incontournable des questions russes. Sa voix se faisait encore entendre récemment, offrant un éclairage précieux sur l’invasion russe de l’Ukraine.

En 1990, Carrère d’Encausse était devenue la troisième femme admise à l’Académie, fondée en 1635, après Marguerite Yourcenar et Jacqueline de Romilly. Elle avait demandé qu’on l’appelle “Madame le Secrétaire perpétuel”, conservant la forme masculine pour cette fonction, en hommage à la tradition séculaire de l’institution.

Une experte reconnue des questions russes

Née à Paris en 1929 de parents d’origines autrichienne, allemande, italienne et russe, Carrère d’Encausse a toujours affirmé sa française. Ses travaux universitaires et sa production littéraire reflètent toutefois l’influence profonde de ses racines russes. Sa prédiction de l’éclatement de l’URSS, formulée dans son ouvrage “L’Empire éclaté” publié en 1978, a notamment marqué les esprits.

Dans sa démarche historique, elle a cherché à retrouver “une mémoire historique collective, à chercher la logique interne des événements”. Elle a signé de nombreuses biographies de figures emblématiques russes, de Lénine à Catherine II en passant par Staline. Ses travaux lui ont valu une reconnaissance internationale, notamment une décoration en 1998 par le président russe Boris Eltsine et le prestigieux prix espagnol Princesse des Asturies en 2023.

Une figure engagée en politique

Carrère d’Encausse ne s’est pas limitée à la sphère académique. Elle a participé activement à la vie politique française et européenne. Élue députée européenne en 1994, elle est devenue vice-présidente de la commission des Affaires étrangères et de la Défense. Elle a également dirigé le Comité national pour le “oui” au référendum sur le traité de Maastricht en 1992.

Enfin, son rôle à l’Académie française a été marqué par une opposition affirmée à la féminisation des titres et fonctions et à l’écriture inclusive. Malgré cela, elle a œuvré pour “regarnir l’Académie” en grands romanciers, affirmant ainsi sa détermination à faire évoluer cette institution, tout en respectant ses traditions.

Hélène Carrère d’Encausse restera donc comme une figure marquante de l’Académie française et une experte reconnue des questions russes. Son parcours exceptionnel continue d’inspirer et sa voix nous manquera dans les débats sur les enjeux actuels de notre monde.

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