Gérard Depardieu reconnu doublement coupable

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Mathéa Mierdl

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Gérard Depardieu est fixé sur son sort. L’acteur français est reconnu doublement coupable d’agressions sexuelles sur deux femmes sur le tournage du film « Les Volets Verts » en 2021. Le tribunal correctionnel de Paris a rendu son verdict, il est condamné à 18 mois avec sursis simple et suppression de ses droits civiques.

Des agressions niées par l’acteur 

Les faits remontent à 2021, lors du tournage du film Les Volets verts, réalisé par Jean Becker. Deux femmes, une décoratrice et une assistante réalisatrice, accusent Gérard Depardieu de gestes et propos à caractère sexuel.

Amélie, décoratrice sur le tournage, raconte une scène où elle discute avec l’acteur de détails techniques. Selon elle, la situation dégénère lorsque Depardieu, assis, « referme ses jambes » sur elle et lui attrape les hanches. « Il me coince, il a beaucoup de force et il malaxe », décrit-elle, évoquant également « son gros visage », « ses yeux rouges, très excités » et des propos crus : « Viens toucher mon gros parasol, je vais te le mettre dans la chatte ! ». Sarah (prénom modifié), elle, est assistante réalisatrice. Elle explique avoir accompagné l’acteur de sa loge au plateau. « Il faisait nuit et au bout de la rue, il a mis la main sur ma fesse, il l’a posée tranquillement », mime-t-elle à la barre. Elle décrit aussi deux autres gestes similaires.

À la barre du tribunal correctionnel de Paris, Gérard Depardieu nie fermement les accusations. « Je conteste les faits ! » déclare-t-il avec vigueur. Il ajoute : « Il y a des vices que je ne connais pas », avant de préciser : « Je ne vois pas pourquoi je m’amuserais à peloter une femme, des fesses, des seins, je ne suis pas un frotteur dans le métro. ». Concernant Sarah, l’acteur admet un contact possible mais involontaire : « Je l’ai peut-être frôlée avec le dos dans le couloir, mais je ne l’ai pas touchée. » Durant l’audience, il reçoit le soutien quotidien de ses proches : sa fille Roxane, son ex-compagne Karine Silla, et l’acteur Vincent Perez. Fanny Ardant, avec qui il tourne actuellement au Portugal, vient témoigner : « Je n’ai jamais assisté à un geste que j’aurais trouvé choquant », dit-elle, avant d’ajouter : « Je sais qu’on peut dire non à Gérard. »

18 mois de prison avec sursis

Le procès, ouvert fin mars, est suivi de près par la presse nationale et internationale. L’ambiance est tendue, marquée par l’intensité des débats et les accusations de sexisme adressées à la défense. Les plaignantes décrivent à la barre des gestes intrusifs et des propos obscènes. Gérard Depardieu, lui, persiste à dire qu’il aime les femmes, qu’il respecte « la féminité », mais rejette « l’hystérie ». Le parquet considère que les gestes dénoncés sont bien intentionnels. Il requiert 18 mois de prison avec sursis, assortis d’une obligation de soins psychologiques, d’une inéligibilité de deux ans. De plus, il demande l’inscription de l’acteur au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Lors du verdict, Amélie est la seule plaignante présente. Alors que la venue de Gérard Depardieu était incertaine, actuellement en tournage pour le film de son amie Fanny Ardant, son avocat Me Assous a précisé qu’il serait bien présent pour entendre son jugement. Cependant, alors que la lecture du jugement à débuté à 10h, l’accusé est aux abonnés absents. Premier verdict, l’acteur est déclaré coupable pour les faits d’agressions sexuelles sur Amélie, présente au tribunal. Victoire pour Sarah également, l’acteur est aussi reconnu coupable pour des faits d’agressions sexuelles sur deuxième la deuxième plaignante. Le tribunal répond aux réquisitions du parquet. L’acteur est condamné à 18 mois de prison avec sursis simple. Cette condamnation est assortie de la suppression de ses droits civiques pendant 2 ans. Il est désormais inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles. De plus son avocat, Me Jérémie Assous est lui aussi sanctionné. Les victimes recevront des indemnisations supplémentaires (1 000 euros chacune) en raison de son attitude et de ses « propos humiliants ». Cette indemnisation a été établie après que la victimisation secondaire ait été retenue par le tribunal. Ce verdict s’inscrit dans un contexte particulier pour le cinéma, il est rendu le jour de l’ouverture du Festival de Cannes.

Au-delà de cette affaire, Gérard Depardieu est visé par d’autres accusations. Une vingtaine de femmes ont témoigné publiquement ces dernières années, même si plusieurs procédures sont classées pour prescription. Parmi elles, la comédienne Charlotte Arnould, présente dans la salle du procès. Elle accuse l’acteur de viols et est la première à déposer plainte en 2018. Le parquet de Paris a requis un procès dans ce dossier également.

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