Droupadi Murmu, 64 ans a pris ses fonctions fin juillet. Elue présidente de l’Inde quelques jours plus tôt, à l’issue d’un vote au parlement, elle est issue de la tribu Santhal, une communauté marginalisée dans le pays. Le Premier ministre Narendra Modi s’est réjoui de son arrivée à la tête de l’Etat détaillant : qu’ “elle a émergé comme un rayon d’espoir pour nos citoyens, notamment les pauvres, les marginalisés et les opprimés.” C’est la deuxième femme à accéder à ce poste dont les pouvoirs sont limitées mais hautement symboliques pour de nombreuses femmes. En Inde, les droits des femmes sont encore trop peu défendus.
Le parcours d’une femme engagée
Née dans l’Etat d’Odisha, elle a d’abord été institutrice pendant plusieurs années. Ce n’est que plus tardivement que son engagement politique se développe et qu’elle occupe plusieurs fonctions ministérielles dans son Etat. Elle devient également gouverneure d’un autre Etat, celui de Jharkhland.
“En tant que femme issue d’une communauté tribale du district reculé de Mayurbhanj, je ne pensais pas devenir la candidate pour le poste”, avait-elle déclaré à l’issue de son élection à la présidence.
Le système de castes, encore très présent, en Inde laisse peu de place à des personnalités issues de communautés considérées comme insignifiantes dans la société.
Droupadi Murmu succède à Ram Nath Kovind, le deuxième président du pays issu de la communauté dalit, plus connue sous le nom des ” intouchables”, la caste la plus basse.
La Présidence de l’Inde : un rôle protocolaire
Les institutions indiennes donnent les pouvoirs exécutifs au Premier Ministre et à son gouvernement. Le ou la présidente a donc essentiellement des missions cérémonielles. Ses pouvoirs, s’ils sont restreints, ne sont pas totalement inexistants. En effet, Droupadi Murmu pourra décider de renvoyer quelques projets de lois devant l’assemblée pour réexamen ou encore se faire entendre sur le choix des différents membres du gouvernement.