Droits des femmes : les femmes se mobilisent à travers le monde

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La rédaction

Les femmes du monde entier ont manifesté mercredi 8 mars pour défendre et se battre pour leurs droits, bafoués en divers endroits de la planète.

Au moins 27.000 femmes, presque toutes vêtues de violet, la couleur du féminisme, ont défilé à Madrid, selon les chiffres des autorités, aux cris de “Mon corps, ma vie!” ou “La rue et la nuit sont aussi à nous!” “Nous avons toujours à l’esprit nos camarades d’Iran ou les femmes ukrainiennes”, ajoutent les manifestantes.

Talibans au pouvoir en Afghanistan, répression de la contestation provoquée en Iran par la mort de Mahsa Amini, remise en cause du droit à l’avortement aux Etats-Unis ou féminicides : les motifs de lutte pour les droits des femmes sont multiples et internationaux.

Ailleurs en Europe et en Asie, des milliers de femmes se sont rassemblées, défiant parfois les autorités, comme à Istanbul où elles ont célébré une “marche de nuit féministe”, sifflant et chantant sous l’œil attentif de la police qui avait interdit toute manifestation sur la place Taksim.

En France, c’est la lutte contre la réforme des retraites, accusée d’être injuste envers les femmes, qui était au coeur des manifestations. “Retraites, salaires, les femmes sont en colère!”, a notamment scandé le cortège parisien.

Des situations alarmantes dans le monde entier

Au Pakistan, pays très conservateur et patriarcal, les femmes sont aussi descendues dans les rues par milliers pour évoquer des sujets souvent tabous comme le divorce, le harcèlement sexuel ou les menstruations, malgré les tentatives des autorités d’empêcher leurs marches. “Nous n’allons plus nous asseoir en silence. C’est notre jour, c’est notre heure.”, expriment-elles.

En Afghanistan, “pays le plus répressif au monde en ce qui concerne les droits des femmes”, selon Rosa Otounbaïeva, cheffe de la Mission d’assistance des Nations unies en Afghanistan, elles étaient une vingtaine à manifester à Kaboul.

Depuis le retour au pouvoir des talibans en août 2021, “les femmes et les filles ont été effacées de la vie publique” dans ce pays, a déploré lundi le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres qui, plus généralement, s’est inquiété du fait que “l’égalité entre les sexes s’éloigne de plus en plus” dans le monde. “Au rythme actuel,ONU Femmes la fixe à dans 300 ans”, a-t-il affirmé. Dans un discours lu au siège de l’ONU à New York pour la Commission sur la condition de la femme, M. Guterres a souligné que “la violence en meute et en ligne est une attaque directe contre la démocratie qui censure de fait les femmes, les harcèle et émousse l’ambition des filles à devenir des dirigeantes”.

En Ukraine, le président Volodymyr Zelensky a rendu hommage aux femmes “qui ont sacrifié leur vie” pour leur pays depuis le début de l’invasion russe. Son homologue russe Vladimir Poutine a, lui, célébré les femmes qui “accomplissent leur devoir” notamment militaire.

Démarche symbolique et inédite, l’Union européenne a adopté mardi 7 mars des sanctions contre des individus responsables de violations des droits des femmes dans six pays, dont le ministre taliban de l’Enseignement supérieur Neda Mohammad Nadeem alors que les Afghanes n’ont plus le droit d’aller à l’université ou dans l’enseignement secondaire.

Au Brésil, des violences “intolérables”

En Amérique latine, la mobilisation du nord au sud a été placée sous le signe de la lutte contre les féminicides. Un fléau au Brésil notamment, où plus de 1.400 assassinats de femmes ont été recensés l’an dernier, soit un toutes les six heures, un record amenant Lula à annoncer des mesures pour lutter contre ces violences “intolérables”.

Même mot d’ordre au Mexique, où 969 féminicides ont été comptés l’année dernière, dans un défilé d’ampleur sur le Zocalo, la place principale de Mexico, sous le slogan “Plus une seule femme assassinée !“. En Colombie, le nombre de féminicides est passé de 182 en 2020 à 614 l’année dernière. Au Venezuela, la manifestation de femmes à Caracas s’est concentrée sur la demande “d’un salaire décent” dans un contexte d’inflation accélérée.

A Cuba, faute de pouvoir défiler librement, les organisations féministes indépendantes ont appelé à une “manifestation virtuelle” sur les réseaux sociaux.

Les féministes se mobilisent aussi particulièrement à travers le monde pour défendre le droit à l’avortement, remis en cause en particulier aux Etats-Unis par la Cour suprême qui  a révoqué en juin l’arrêt “Roe v. Wade”, datant 1973, garantissant ce droit.

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