Après deux jours de procès, le tribunal de Paris a rendu son jugement ce lundi concernant le réalisateur Christophe Ruggia. Le réalisateur français est reconnu coupable d’agressions sexuelles sur Adèle Haenel.
Un procès marquant pour le cinéma français
Adèle Haenel, aujourd’hui âgée de 35 ans, a révélé les faits en 2019. Ainsi, elle a ouvert la voie au mouvement #MeToo dans le cinéma français. Elle accuse Christophe Ruggia d’attouchements répétés entre ses 12 et 14 ans, notamment dans le cadre de la promotion du film Les Diables (2001), où elle tenait le rôle principal.
Selon l’accusation, ces agressions ont eu lieu à son domicile, sous prétexte de rencontres professionnelles, et se sont poursuivies régulièrement pendant deux ans. Lors du procès, l’actrice a décrit des gestes répétitifs et une emprise progressive exercée par le réalisateur.
Un climat de tension
Face aux dénégations de Christophe Ruggia, Adèle Haenel a laissé éclater sa colère lors de la seconde journée de procès, interrompant l’accusé en lui criant « Mais ferme ta gueule ! », marquant un moment de tension palpable dans la salle d’audience.
Christophe Ruggia, 60 ans, nie les accusations et affirme que l’actrice chercherait à se venger après qu’il a refusé de la faire rejouer dans un autre film. Il a déclaré à la barre qu’Adèle Haenel était une « adulte dans un corps d’enfant », une ligne de défense vivement critiquée par la procureure Camille Ploch, qui a qualifié ces justifications d' »absurdes ».
Un verdict attendu
Le parquet a requis cinq ans de prison, dont deux ans fermes sous bracelet électronique. De ce fait, Christophe Ruggia n’ira pas en prison. Ses avocates, Maître Fanny Collin et Maître Orly Rezlan, ont plaidé la relaxe, estimant que leur client est jugé sous la pression médiatique. Le réalisateur français a finalement été reconnu coupable. Il écope de 4 ans de prison dont deux ans fermes sous bracelet électronique. Ainsi, bien que reconnu coupable et condamné Christophe Ruggia n’ira pas en prison. Étant donné qu’il a pris la décision de faire appel, une nouvelle audience est à prévoir.
De leur côté, les avocats d’Adèle Haenel, Yann Le Bras et Anouck Michelin, ont réclamé 61 000 euros pour préjudice moral et psychologique. Ce procès symbolique pourrait marquer une étape importante dans la reconnaissance des violences sexuelles dans le milieu du cinéma et l’évolution de la justice face à de tels crimes.