Allocation handicapés en couple : un vote polémique à l’Assemblée

AccueilNewsAllocation handicapés en couple : un vote polémique à l'Assemblée

La rédaction

La révision du calcul de l’allocation adulte handicapé (AAH) pour les personnes en couple a mis l’Assemblée nationale en ébullition le 17 juin dernier.

L’« individualisation » de l’AAH, largement défendue par les députés comme par le monde associatif, n’aura pas eu gain de cause : le gouvernement ayant recours au vote bloqué, l’hémicycle a été contraint de voter telle quelle la version de l’exécutif, qui continue à prendre en compte les revenus du conjoint dans le calcul de l’AHH.

Applicable au 1er janvier 2022, le texte sera probablement intégré au prochain budget de la Sécurité sociale.

Après quatre heures d’une séance marquée par les critiques et les accusations croisées, droite et gauche ont quitté l’hémicycle en signe de désaccord : « un portefeuille à la place du coeur », a notamment dénoncé le député LFI François Ruffin.

Crying woman sitting in wheelchair

Depuis 1975, l’AHH compense l’incapacité de travailler, jusqu’à 904 euros mensuels, de plus de 1,2 million de personnes. Parmi elles, 270.000 sont en couple, avec pour dilemme central : vivre à deux et risquer de voir son indemnité baisser, ou conserver l’AHH mais en renonçant à officialiser sa liaison. Une « situation inique » à laquelle une majorité de députés, de LFI à LR, souhaitait donc mettre fin.

Tenant bon, le gouvernement a concédé un abattement forfaitaire de 5.000 euros sur les revenus du conjoint, soit une hausse moyenne de 110 euros nets par mois pour 120.000 couples bénéficiaires, a estimé Madame Cluzel.

Face aux mises en cause du vote bloqué (une « méthode scandaleuse, brutale et méprisante », pour l’avocate et militante Elisa Rojas, et « un coup de force honteux » pour France handicap), la secrétaire d’État aux Personnes handicapées a déploré « une vision misérabiliste du handicap » — rappelant qu’elle est elle-même parent d’une fille handicapée, et défend à ce titre des « droits réels » face aux partisans de « droits incantatoires ».

Malgré cette « nouvelle déconvenue », le collectif « les Dévalideuses » s’est néanmoins félicité sur Twitter de « la naissance d’une convergence militante nouvelle » autour des droits des personnes handicapées.

Découvrez aussi