Le Cinéma positif : le Grand Ecran est porteur de messages

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La semaine du Cinéma positif se déroulait à Cannes comme chaque année depuis 7 ans en marge du Festival. L’initiative portée par l’Institut de l’Economie Positive et incarnée par Jacques Attali, Audrey Tcherkoff et Sam Bobino était cette année présidée par l’acteur et réalisateur Pascal Elbé.

Audrey Tcherkoff, Présidente exécutive de l’Institut, a détaillé lors d’un Live The Women’s Voices organisé en partenariat avec le média Brut, les objectifs de l’événement et plus largement la question de l’égalité dans l’industrie du cinéma.

Inclusion et égalité au programme de la semaine du Cinéma Positif

La semaine du Cinéma Positif « a pour vocation de mettre en lumière à la fois les gens qui font le cinéma, devant et derrière la caméra, et les films qui portent des messages qui nous interpellent ou nous bousculent, et qui parfois proposent des solutions. » explique-t-elle.

Des débats étaient organisés sur la plage du CNC, à propos de la diversité et de l’égalité dans le cinéma avec : l’essayiste et actrice Rachel Khan, la fondatrice de The Women’s Voices et experte genre et RSE, Cynthia Illouz ou encore sur la problématique du handicap avec l’ancienne Secrétaire d’Etat Sophie Cluzel.

Zabou Breitman, réalisatrice notamment des “Hirondelles de Kaboul” a évoqué , la représentation de la guerre dans le cinéma. Un film largement plébiscité par les enseignants en France pour montrer la situation en Afghanistan à leurs élèves.

Audrey Tcherkoff, présidente de l’Institut de l’Economie positive en session avec la réalisatrice Zabou Breitman.

La Masterclass de Pascal Elbé a permis à de jeunes étudiants en cinéma d’échanger sur les coulisses d’une industrie qui reste encore mystérieuse pour beaucoup. Pascal Elbé a aussi présenté son dernier film, à la fois drôle et touchant: « On est fait pour s’entendre » où il incarne un homme atteint de surdité face à Sandrine Kiberlain. L’acteur souhaitait traiter d’un sujet très personnel puisqu’il est lui-même atteint de ce handicap.

Des projections publiques permettaient d’aller à la rencontre du plus grand nombre. Audrey Tcherkoff détaille :”le cinéma c’est un médium qui rassemble toutes les générations et ces projections qui sont gratuites et ouvertes à tous, permettent de porter des messages” et favorisent également “les échanges avec les équipes du film en question, pour que l’audience puisse interagir avec elles (…) le public adore venir à la rencontre des cinéastes.”

Cette année, le prix du cinéma positif a été remis au film “Tori et Lokita” de Jean-Pierre Dardenne et Luc Dardenne, ” un film coup-de-poing sur la justice sociale”, en présence des producteurs Delphine Tomson et Denis Freyd.

Le Cinéma Positif et la Montée des Marches à Cannes

Une progression trop faible sur l’égalité dans le cinéma et notamment sur le financement

Audrey Tcherkoff a expliqué également que :”le cinéma positif, c’est aussi mettre en lumière la jeune création et les jeunes talents, parce que l’accès au financement est difficile.”

La présidente exécutive de l’Institut de l’Economie Positive a aussi partagé, lors du live Brut- The Women’s Voices certains constats: « les écoles du cinéma sont composées de manière paritaire à 50/50 entre les femmes et les hommes et finalement, à Cannes dans le plus grand festival de monde, il n’y a que 5 films sur 21 réalisées par des femmes en compétition, il y a encore un plafond de verre très important ! »

Audrey Tcherkoff détaille aussi « les femmes réalisatrices gagnent 40 % de moins de moins que les hommes, et sur l’accès au financement, les budgets moyens alloués aux femmes réalisatrices sont 1,6 fois moins élevés que pour les hommes »

Lorsque l’on interroge Audrey Tcherkoff sur ces problématiques de financement, elle constate des améliorations, mais reste prudente: « l’ensemble des organisations officielles et des institutions se mobilisent sur le sujet, c’est le cas du CNC qui est le plus grand partenaire du Cinéma Positif. Il octroie des bonus aux productions et aux films qui sont complètement paritaires mais néanmoins, il faut rester très vigilant car la tendance sur les investissements dans une période post Covid, c’est de miser sur des valeurs connues et donc plus d’hommes. »

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