Vingt-deux films sélectionnés pour recevoir la Palme d’Or des longs métrages pour la 78ème cérémonie du Festival de Cannes. Parmi eux, 6 réalisés par des femmes. La réalisatrice française, Hafsia Herzi, était en lice cette année avec le film « La Petite Dernière », son film n’a pas été primé mais son actrice principale Nadia Melliti reçoit le Prix d’interprétation féminine.
Hafsia Herzi, une voix singulière du cinéma français
Hafsia Herzi est une actrice et réalisatrice française. Elle s’impose comme une des figures les plus puissantes et singulières du cinéma. Née en France d’un père algérien et d’une mère tunisienne, elle grandit à Marseille dans un environnement populaire. C’est à 19 ans qu’elle est révélée au grand public grâce à La Graine et le Mulet (2007) d’Abdellatif Kechiche. D’ailleurs, son interprétation d’une jeune femme de banlieue libre et affirmée lui vaut le César du meilleur espoir féminin.
Hafsia Hrzi ne contente d’une carrière d’actrice prometteuse. Elle joue dans plusieurs film. Puis, choisit assez vite de passer derrière la caméra. Elle réalise d’abord Tu mérites un amour (2019), un premier long-métrage salué pour sa justesse et son audace, puis Bonne Mère (2021). Cette deuxième oeuvre est une fresque sensible sur les mères célibataires. Elle est alors couronnée d’un prix dans la section Un Certain Regard à Cannes. En 2025, elle confirme sa maîtrise de la mise en scène et de l’écriture avec La Petite Dernière, un film à la fois personnel et universel.
La Petite Dernière : un récit d’émancipation
Ce filme est en réalité adapté du roman autobiographique de Fatima Daas, La Petite Dernière. L’auteur y confie les questions qu’elle a pu se poser lors de sa construction en tant que femme libre et adulte. On suit le parcours de Fatima, 17 ans, dernière d’une fratrie dans une famille musulmane d’origine algérienne. Sa famille est installée en banlieue parisienne. Intellectuellement brillante, Fatima entame des études de philosophie à Paris, tout en menant une vie intérieure complexe. Elle cache son homosexualité à sa famille et tente de concilier foi religieuse, pression sociale et désir d’émancipation.
La réalisatrice livre un film pudique, émouvant. À travers ce récit, la quête d’identité devient un chemin douloureux mais libérateur. La force de ce récit est en partie portée par la photographie intimiste de Jérémie Attard et la musique délicate d’Amine Bouhafa. L’œuvre dresse le portrait d’une jeunesse tiraillée entre héritage, croyance et liberté. Le film est coproduit par Katuh Studio, June Films et Arte France Cinéma. Le casting de jeunes talents puissamment dirigés ajoute une touche particulière au film.
Une sélection cannoise méritée
Présentée en compétition officielle au Festival de Cannes 2025, La Petite Dernière consacre Hafsia Herzi comme l’une des grandes cinéastes contemporaines françaises. Parmi des œuvres de réalisateurs prestigieux comme Wes Anderson ou Julia Ducournau, cette sélection témoigne de la place croissante des récits portés par les femmes, ancrés dans des réalités sociales et culturelles complexes.
Cette année, Hafsia Herzi remporte aussi le César de la meilleure actrice pour son rôle dans Borgo, un thriller corse de Stéphane Demoustier. Cette double reconnaissance confirme la richesse de sa palette artistique et son engagement à représenter des voix souvent invisibilisées au cinéma. Prévu pour une sortie nationale en octobre 2025, La Petite Dernière s’annonce déjà comme l’un des événements cinématographiques de l’année. À travers ce film, Hafsia Herzi poursuit son exploration sensible de l’intime…
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