Cannes: la quinzaine des Réalisatrices?

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Cette année, alors que la sélection officielle du Festival de Cannes peinait encore à voir émerger des films de femmes, la Quinzaine des Réalisateurs, sélection parallèle du festival, était proche de la parité avec 10 films sur 22 présentés par des femmes. Son principal partenaire BNP Paribas a d’ailleurs souhaité mettre réellement à l’honneur les réalisatrices. Sur la Croisette, des projections de plusieurs films de femmes étaient organisées pour des influenceurs et une Masterclass sur la terrasse BNP Paribas, proposée à des jeunes femmes de l’association 1000 visages. De jeunes comédiennes, réalisatrices, élèves de la Femis ont pu échanger avec Christophe Leparc, Secrétaire général de la Quinzaine des réalisateurs, Olivier Jahan, réalisateur et Michel Merkt, producteur. Christophe Leparc a pu expliquer les spécificités de cette sélection et la « bienveillance » qui accompagne les œuvres présentées … Comme dans de nombreuses industries la question de l’accès aux financements de projets portés par des femmes est crucial. Aussi, le groupe bancaire BNP Paribas, dont les financements accompagnent près de 50% des films en France, porte une attention particulière à la place des femmes dans la société et plus particulièrement à l’entrepreneuriat ou encore à l’industrie des médias et du cinéma.

Présentation du film Au milieu des figuiers de la réalisatrice Erige Sehiri

De cette sélection féminine, on retiendra notamment deux films : « Revoir Paris » d’Alice Winocour et « Falcon Lake » de Charlotte Le Bon.

Revoir Paris

La réalisatrice Alice Winocour a expliqué que son frère avait survécu à l’attentat du Bataclan et que, très touchée par les événements, elle avait souhaité traiter de ce sujet en présentant des héros qui ne voulaient pas seulement « survivre mais vivre » pleinement. Emue aux larmes en présentant son film, c’est également avec une émotion immense qu’elle tombe dans les bras de ses acteurs, Benoît Magimel et Virginie Efira à la fin de la projection, devant un public chaleureux dont les applaudissements ne finissaient plus.

Et pour cause, Virginie Efira se révèle très juste, très touchante dans le personnage de Mia , survivante d’un attentat qui cherche à reconstituer le déroulé du drame dans sa mémoire traumatique. Benoît Magimel, qui lui donne la réplique, campe un autre survivant fragilisé par ses blessures mais fort de sa détermination à avancer. Pour ce 4e film, Alice Winocour, décrit à merveille le désarroi des victimes, leurs angoisses, leurs déconnexions avec un monde pourtant réel mais qui leur semble dérisoire.

Falcon Lake

Dans ce 1er film, Charlotte Le Bon qui s’est librement inspiré de la BD « Une Sœur » de Bastien Vivès, sur les conseils avisés de Jalil Lespert avec qui elle venait de tourner. La réalisatrice travaille une histoire à l’atmosphère lourde et angoissante. Elle explique avoir souhaité mettre de sa personnalité dans chacun des personnages principaux joués par deux jeunes acteurs : Joseph Engel et Sara Montpetit.

Cette histoire, tournée dans les hauteurs québécoises des Laurentides, charrie une ambiance mystérieuse et étrange. Le spectateur vacille entre histoires d’amours adolescentes et drame, porté jusqu’au bout par une esthétique énigmatique. Charlotte Le Bon signe avec ce film une histoire forte et se révèle être une réalisatrice très prometteuse.

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