À Cannes, Kristen Stewart présente “The Chronology of Water”, une œuvre viscérale inspirée des mémoires de Lidia Yuknavitch. Une plongée puissante dans la reconstruction après les abus.
Kristen Stewart adapte un cri de survie
L’actrice et réalisatrice américaine Kristen Stewart dévoile à Cannes 2025 son premier long métrage, The Chronology of Water, adapté des mémoires de l’écrivaine américaine Lidia Yuknavitch. Présenté dans la section Un Certain Regard, ce film raconte la lutte d’une femme pour se reconstruire après avoir subi des violences dans l’enfance. “Être une femme est une expérience très violente”, confie Kristen Stewart à l’AFP. Un ressenti profond qui imprègne chaque image du film.
Kristen Stewart compose un casting fort autour d’Imogen Poots. Elle confie le rôle du premier mari de Lidia Yuknavitch à Earl Cave, fils du chanteur australien Nick Cave, et celui d’une amante dominatrice à Kim Gordon, icône du groupe de rock Sonic Youth. Ce casting incarne à la fois la dureté, la révolte et le désir, au cœur d’un film électrique. “Ce film parle à quiconque est ouvert et saigne”, résume Kristen Stewart.
Lidia Yuknavitch, source d’inspiration radicale
Kristen Stewart découvre le livre The Chronology of Water il y a huit ans et ressent une urgence : en faire un film. “Je n’avais jamais lu un livre comme ça, qui crie la nécessité d’être une chose vivante”, explique-t-elle. Lidia Yuknavitch y raconte avec intensité et ironie sa survie, sa honte, sa rage et la façon dont l’art la sauve. Pour Kristen Stewart, ce livre est “un véritable canot de sauvetage”. Elle en signe elle-même le scénario.
Pour incarner Lidia Yuknavitch à l’écran, Kristen Stewart choisit l’actrice britannique Imogen Poots. “Elle est la meilleure de notre génération”, affirme la réalisatrice. “Elle est luxuriante, belle, et s’est tellement ouverte dans ce film”. Kristen Stewart, elle, ne souhaite pas jouer dans son propre film : “Je suis un corps féminin depuis 35 ans. Je n’ai pas besoin d’avoir vécu ce qu’elle a vécu pour comprendre ce que c’est que d’être réduite au silence.
L’art pour recoller les morceaux
Pour Kristen Stewart, The Chronology of Water est une œuvre sur la reconstruction. “Ce film explore ce que l’art peut faire après que des gens ont fait des choses à votre corps — le viol, le vol, l’arrachement du désir.” Elle rend hommage à la conférence TED de Lidia Yuknavitch, The Beauty of Being a Misfit, dans laquelle l’autrice affirme que se raconter est un acte de survie. Kristen Stewart ajoute : “Seules les histoires que nous nous racontons nous maintiennent en vie.”
La réalisatrice termine : “Je ne dramatise pas mais, en tant que femmes, nous sommes des secrets ambulants.” Avant de lancer un message plein d’ambition : “J’ai hâte de faire dix autres films.”