Le congé maternité est toujours un obstacle pour l’évolution professionnelle des femmes cadres, selon une enquête récente de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec). Les résultats indiquent que les femmes cadres voient leur progression hiérarchique ralentie “pendant plusieurs années”.
La maternité, perçue comme un contretemps
Près de la moitié des femmes cadres interrogées estiment que leur reprise d’activité après le congé maternité a été difficile, avec 14% qualifiant cette période de “très difficile” selon cette enquête réalisée par l’institut CSA auprès de 840 femmes cadres ayant eu au moins un enfant au cours des dix dernières années.
L’Apec souligne que “la maternité reste généralement perçue comme un contretemps dans la relation de la femme cadre avec son employeur”. Cette perception peut influencer la façon dont le congé maternité est géré dans certaines entreprises, le réduisant à une “absence pénalisante” plutôt qu’à une étape normale du parcours professionnel des femmes.
7 femmes sur 10 parlent de difficultés face à leur charge de travail
Aussi, “durant leur congé maternité, certaines femmes cadres continuent d’être connectées avec leur entreprise à des degrés différents (suivi des e-mails ou des clients, présence à certaines réunions en ligne), contrairement à l’obligation légale”.
Plus de sept femmes sur dix de retour de congé maternité “parlent de la difficulté à faire face à leur charge de travail malgré la fatigue”. Beaucoup ne sont pas remplacées systématiquement ou souvent durant leur absence, avec à la clé le risque d’un “retour anticipé ou d’une surcharge de travail au retour avec le danger d’un épuisement pour la reprise de poste”.
Des femmes “placardisées” en cas de remplacements
A contrario, l’enquête indique aussi que certaines femmes sont rendues invisibles, “si le remplacement s’est déroulé dans de bonnes conditions, le risque est plutôt celui de ne pas retrouver son poste initial”.
D’après une autre enquête de l’Apec réalisée auprès de 2000 cadres en décembre, 44% des hommes estiment que les inégalités entre les sexes au sein des entreprises se sont réduites au cours des cinq dernières années. En revanche, seulement 15% des femmes partagent cet avis.
Un répondant sur 4 estime que la carrière d’un homme n’est pas freinée après l’arrivée d’un enfant
Interrogés sur l’impact des jeunes enfants sur l’évolution professionnelle des femmes cadres, la moitié des répondants estiment que c’est toujours un frein. Si le parent est un homme, seulement un répondant sur quatre estime que sa carrière sera freinée.
Finalement, alors que le président Emmanuel Macron a annoncé la création de congés de naissance plus courts mais mieux rémunérés, 69% des répondants préfèreraient un congé parental “court et bien rémunéré” par rapport à un congé “long mais faiblement rémunéré”.
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