Index égalité professionnelle : où en est-on ?

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La rédaction

L’Index égalité professionnelle a été publié pour la quatrième année consécutive et met en avant les inégalités hommes/femmes au sein des entreprises. Cette année, les entreprises au score trop bas pourront être pénalisées.

Calculer les inégalités

L’index égalité professionnelle est un indicateur permettant aux entreprises d’obtenir un score sur l’égalité au sein de leur organisation. Toutes les entreprises de plus de 250 salariés sont dans l’obligation de rendre public ce score, qui doit être au minimum supérieur à 75, sous peine de sanctions.

La note se calcule grâce à 5 critères, l’écart de rémunération hommes-femmes, l’écart dans les augmentations annuelles, l’écart dans les promotions, les augmentations au retour de congé maternité et la part des femmes dans les dix plus gros salaires de l’entreprise.

En 2021, la note des entreprises s’est très légèrement améliorée, passant de 85 à 86. Lorsque les entreprises obtiennent une note inférieure à 75, elles doivent prendre des mesures correctives dans les trois ans.

Parmi les entreprises de plus de 250 salariés, 16 affiches une note inférieure à celle demandée, et onze n’ont pas communiqué leur score. Elles sont toutes susceptibles de recevoir des sanctions financières mais leurs noms n’ont pas été divulgué.

Les limites de l’index d’égalité professionnelle

Si les syndicats ont salué la création de cette index car il permet une mesure statistique des inégalités, plusieurs études mettent en lumière ses limites. Il n’y a par exemple, pas de critère concernant les plus bas salaires, dans lesquels les femmes sont souvent sur-représentées. Les syndicats dénoncent les « planchers collants » en opposition au « plafond verre », qui sont les limites auxquels se cognent les femmes dans les directions.

Elisabeth Borne, ministre du travail, rapporte dans un entretien aux Echos, « L’index est installé dans le paysage. C’est maintenant le moment de travailler à l’améliorer. Cela devrait être un des chantiers du prochain quinquennat ».

De plus, de nombreuses entreprises de moins de 250 salariés déclarent ne pas pouvoir publier de résultat car leur note est « incalculable ». En effet, l’indicateur sur les écarts de rémunération ne peut être calculé que s’il porte sur au moins 40% de l’effectif après retrait des groupes de comparaison de postes aux effectifs insuffisants (moins de 3 femmes ou 3 hommes dans chaque classe d’âge des catégories socioprofessionnelles).

Mme Borne affirme avoir demandé à ses services de revoir cet indicateur et a admis « Ce n’est pas possible d’avoir autant d’employeurs en dehors de l’index ».

Elle affirme que « L’index ne peut évidemment suffire à traiter à lui seul tous les problèmes d’égalité », puisque souvent, le problème remonte plus loin. En prenant pas exemple, le chiffre de 22% d’écart salarial entre les hommes et les femmes, elle explique « résulte d’un écart dans l’accès à des emplois à plein temps et à des jobs bien rémunérés (…) Il faut lutter contre les stéréotypes en prenant le problème à sa source: l’orientation ».

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