Cheffe du département Administration des Systèmes d’Information techniques chez Veolia, Nezha El Anmanari ne semble jamais venir à bout de son désire d’apprendre. Poète et bénévole dans son temps libre, elle n’est jamais à court d’énergie pour développer la “meilleure version d’elle même”. Rencontre.
Je suis ingénieure géomaticienne spécialisée en conception, développement et mise en œuvre de Systèmes d’Information Géographique (SIG). Je travaille depuis plus de 12 ans dans la modélisation et le déploiement des SIG dans des domaines variés (Banque, télécom, exploitation minière et réseaux d’utilités) avec une expérience en business analyse, conduite de changement et facilitation digitale. J’ai commencé ma carrière en tant que développeuse informatique, j’ai ensuite occupé des postes de cheffe de projet et aujourd’hui, je travaille chez Veolia en tant que cheffe du département Administration des Systèmes d’Information techniques et coordinatrice du réseau local WEDO, réseau mixité du Groupe au Maroc.
En quête de la meilleure version de moi-même, je suis une personne curieuse ayant une soif interminable pour l’acquisition du savoir notamment dans les domaines liés aux projets de transformation dans les entreprises tels que l’IT, le développement personnel, le management et la psychologie. C’est pourquoi j’ai réalisé, en parallèle de mon travail, des cursus de formation certifiante.
Je suis certifiée dans les domaines de coaching PNL (Programmation Neuro Linguistique), facilitation en design thinking, PCM (Process COM Model), Scrum Master, référentiel ITIL, conduite de changement….
Dans mes temps libres, j’écris de la poésie que je publie sur des plateformes digitales et je suis bénévole dans plusieurs initiatives sociales.
C’est un métier qui mobilise en permanence plusieurs compétences, aussi bien techniques que personnelles, qui passe par la compréhension et l’interprétation des contraintes business et des perceptions et rapports de ses acteurs. Il permet de transformer un gisement d’informations non structurées en un outil d’aide à la décision grâce à l’intelligence spatiale offerte par sa dimension cartographique.
C’est un métier qui touche à tous les domaines. On peut passer d’une simple représentation cartographique des installations à des analyses plus complexes telles que l’élaboration de scénarios de mobilité urbaine, l’optimisation de l’implantation des agences commerciales ou des opérations terrain, l’analyse de l’attractivité, la planification des travaux, l’analyse des milieux naturels ou l’analyse de la distribution et l’évolution d’un phénomène naturel ou social comme le suivi de l’évolution de la pandémie ou de la criminalité dans une région.
Je suis très fière d’avoir fait partie d’équipes ayant relevé des challenges de taille :
Dans mon précédent emploi, j’ai participé à la mise en place du 1er noyau du SIG, y compris une méthode pour la génération des modèles 3D détaillés des gisements miniers.
Dans mon emploi actuel chez Veolia : Je suis fière d’avoir bénéficié de la confiance, le leadership et l’appui de mes managers pour contribuer à l’aboutissement de certains projets complexes ayant des dimensions techniques et culturelles (trophée de la meilleure initiative RH, projet SIG, projet des évolutions des SI, RSE….). Je suis fière d’appartenir à une entreprise qui est au service de la société et qui donne un sens au travail que nous exerçons.
Et je suis hyper fière de mon travail en tant que bénévole et du temps que je consacre à cette activité notamment en faveur des jeunes filles. Les témoignages de certaines d’entre elles qui trouvent dans mon parcours ou dans mon accompagnement une source d’inspiration et de motivation pour concrétiser leurs ambitions me motivent à m’investir toujours plus dans cette cause.
Je suis convaincue que pour réussir, il faut s’inspirer de ceux qui ont réussi et s’entourer de personnes positives et ambitieuses. Cela booste notre envie d’agir et de se surpasser.
La meilleure manière de le faire est d’écouter, de parler et d’échanger avec ces profils inspirants.
Il y a des personnes que j’ai croisées une seule fois dans ma vie mais leurs paroles restent gravées dans ma mémoire. Il y en a d’autres que je continue de côtoyer et d’observer. Et il y a des personnes qui ont transformé mon regard sur le monde sans jamais avoir été en contact avec elles.
Je cite quelques voix inspirantes dans ma carrière :
Mme Tahiri Karima : Ancienne directrice adjointe de la DSI Redal, filiale de Veolia au Maroc : Avant qu’elle ne parte à la retraite, elle m’a conseillé de rester authentique et de laisser les gens me respecter pour la personne que je suis et non pas pour le poste que j’occupe.
M. Benlafdil Hamid : Président de la Fondation Jadara. Une institution qui donne espoir aux jeunes qui sont brillants mais démunis pour poursuivre leurs études supérieures. Un de ses messages forts est que chacun a le devoir d’apporter sa pierre à l’édifice et agir pour activer l’ascenseur social.
M.Chouhaid Nasser : directeur général de Veolia au Maroc : il m’a inspiré par son attitude, son leadership et sa capacité à identifier et mobiliser les talents de chacun. Grâce à lui, je me suis redécouverte.
Mme Amal El Fallah Seghrouchni : Figure emblématique de l’IA au Maroc et dans le Monde, chercheuse en informatique. Une femme qui a pu construire une famille, s’épanouir et gravir les échelons dans un domaine majoritairement masculin. Elle est convaincue que l’IA pourrait contribuer à éliminer ou minimiser les stéréotypes du genre et que les nouvelles technologies sont un levier important pour l’autonomisation des femmes. Une source d’inspiration que je suis sur les réseaux sociaux.
Ma mère : Une femme au foyer avec un mental très fort qui a appris à lire et écrire toute seule. C’est une femme qui m’a appris à accueillir mes échecs. Elle a toujours cru en moi. Elle était la première à m’encourager à suivre le cursus d’ingénierie quand tout mon entourage tentait de m’en dissuader en me faisant croire que les mathématiques étaient réservés aux garçons. Elle a cru en mon talent de poète et m’encourageait à participer aux différents concours (poésie, théâtre, mathématiques, orthographe…) pour apprendre à identifier mes limites et à les dépasser.
Le désir d’apprentissage car, en plus du plaisir de découvrir de nouvelles choses, je considère que nous vivons dans un monde VUCA et c’est indispensable de disposer des connaissances nécessaires pour faire face aux challenges impulsés par mon métier et pouvoir, par conséquent, évoluer et progresser dans ma carrière.
Le sens du challenge : Étant de formation ingénieur, je me retrouve dans la complexité et dans les défis. Les projets complexes me stimulent et me motivent à me dépasser au quotidien.
Le désir d’accomplissement qui libère une énergie criante en moi et donne du sens à ce que je fais au quotidien. Ce désir répond à mon besoin de mieux me connaître, de mieux connaître mes limites et de progresser en permanence.
C’est une citation qui me suit depuis longtemps sans pour autant en connaître son auteur :
“Sois unique, vrai et authentique. Sois libre d’être toi-même. La vie est bien plus courte pour être quelqu’un que tu n’es pas !”
Une des valeurs essentielles pour moi est d’être authentique. L’authenticité nous pousse à prendre conscience de nos pensées et de nos actes, à être humble et reconnaître ses faiblesses. Elle aide à se libérer des normes sociales qui ralentissent notre voyage d’exploration de soi et d’évolution et de créer des rapports sains avec son entourage. Elle nous permet aussi de miser sur notre singularité pour créer notre propre et unique histoire.
Je pratique très souvent l’écoute active avec mes collègues et mes collaborateurs car elle permet de fluidifier les échanges, d’éviter les malentendus et apaiser les tensions.
Un mode de management transparent où tout le monde est au même niveau d’information, ce qui renforce le degré d’implication des collaborateurs et booste leur performance.
Des temps d’échanges informels avec mon équipe autour d’un petit déjeuner (j’en profite pour sensibiliser, passer des messages, brainstormer de nouvelles idées…). Ceci permet de créer un environnement de travail convivial.
J’applique quelques techniques de productivité et de gestion de temps pour améliorer mes résultats (Matrice d’Eisenhower, règle de Pareto, méthode de GTD (Getting Things Done), optimiser les temps morts…).
J’ai rédigé ma propre charte d’attention : un document qui liste toutes les règles que je me fixe pour ne pas perdre de temps.
Adopter quelques outils du management visuel (des plannings, diagrammes, tableaux et listes).
La lecture pendant mes pauses, ce qui me permet de me détendre et d’activer mon cerveau différemment.
Quand j’ai démarré ma carrière, j’entendais toujours ce type de commentaire “Avez-vous des connaissances en informatique ?” ou “Dommage, votre cv est intéressant mais nous avons besoin de quelqu’un ayant des connaissances en informatique !”. On confond généralement la géomatique et la géographie et on nous considère parfois comme des géographes.
Je me retrouve toujours à expliquer que “c’est vrai que je n’ai pas le titre d’informaticienne dans mon diplôme, mais dans notre métier on collecte des données spatiales et on les traite dans des Systèmes d’Information, donc oui, j’ai forcément des connaissances en informatique”.
Un livre : Un livre que j’ai lu récemment et que j’ai beaucoup apprécié “Le pouvoir de la psychologie” de Robert Mercier. C’est un décryptage du langage corporel et une analyse comportementale des gens pour mieux se comprendre et comprendre les autres. Il s’appuie sur les techniques utilisées par les forces de police lors des interrogatoires.
Un film : “100 mètres : Un film inspiré d’une histoire vraie sur un jeune homme atteint d’une maladie dégénérative et comment il a fait de cette maladie une source de motivation pour transformer sa vie et devenir un des sportifs les plus connus et un des influenceurs du monde.
Une série : Silicone Valley : Une virtualisation du voyage d’un jeune entrepreneur doué et ambitieux. On plonge à travers cette série dans le mindset du monde du business avec toutes ses qualités : la prise de risque, la détermination, la résilience, la négociation, le courage, le leadership et la vision.
#5000VOICES est une initiative rendue possible grâce à nos partenaires Engie, Accor, La Fondation RAJA, Aurel Bgc, Veolia et Mastercard.
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