Women’s forum : “les Pays-Bas, 1er pays à reconnaître la captivité conjugale”

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A l’occasion du Women’s forum de Paris, Alyse Nelson, présidente de Vital Voices, animait une discussion sur l’importance des femmes en politique. Accompagnée de Shirin Musa, directrice de Femmes for Freedom, et de Mandana Dayani, créatrice  de I am a Voter. Ensemble, elles ont souligné l’importance du lutter pour les droist des femmes, notamment reconnaître la captivité conjugale, et d’encourager les femmes à voter et se présenter aux élections.

Shirin Musa, directrice de Femmes for Freedom a partagé son expérience en tant que femme musulmane. Amenée à divorcer, son ancien mari refusait de lui accorder le divorce religieux, ce qui privait Shirin Musa de sa liberté. “Le verdict du divorce civil, je l’ai reçu de la part du juge dans l’année. Mais mon mari continuait à refuser de me donner mon divorce islamique. Cela signifiait que si j’allais au Pakistan, il porterait plainte contre moi et dirait “Cette femme a commis un adultère ou une bigamie, et vous devez l’emprisonner” explique-t-elle.

Faire reconnaître la captivité conjugale

Après une longue bataille juridique où les conseils des avocats n’y avaient rien fait. Shirin Musa, a étudié des cas similaires au sien dans d’autres religions. “J’ai découvert que cette situation existe également dans la communauté juive, ce qu’on appelle “aguna”, alors je suis allée voir les Juifs. J’ai dit que ma situation est la même.”

Lors de son enquête, Shirin Musa a découvert qu’en 1982, une femme juive aux Pays-Bas a réussi à faire reconnaître sa situation par la Cour suprême comme une captivité conjugale. A son tour, elle fait les démarches pour obtenir la même reconnaissance : “Nous sommes allés devant le deuxième tribunal et nous avons demandé au juge des sanctions pour chaque jour où mon mari refusait de m’accorder le divorce religieux.”

Le refus de divorcer : reconnu comme “une violation des droits humains”

Shirin Musa a obtenu gain de cause le 9 décembre 2010, date qu’elle décrit comme “le plus beau jour de sa vie”. Son ex-mari a été condamné à devoir payer des pénalités pour le refus du divorce islamique, et cette captivité conjugale est reconnue comme “une violation des droits humains”.

Encouragée par son père, Shirin Musa décide par la suite de venir en aide aux femmes qui connaissent ces mêmes difficultés. “Nous sommes allés au Parlement néerlandais, nous avons proposé des amendements et de nombreuses autres mesures législatives et propositions politique”. Grâce à ses démarches, les Pays-Bas sont devenus le premier pays à reconnaître “la captivité conjugale comme une violation des droits humains.”

“I am a voter”: aller persuader d’aller voter

Mandana Dayani, est la créatrice d’une organisation américaine qui s’appelle “I am a voter”, qui a pour but d’encourager les gens à voter. “J’ai vécu sous un régime autoritaire et j’ai vécu sous une démocratie, et je peux vous dire qu’une démocratie vaut la peine d’être défendue” explique-t-elle.

Son organisme comprend l’importance d’aller à la rencontre des gens, là où ils se trouvent : “les gens regardent le sport, nous allons faire un partenariat avec la NBA et être présents lors de leurs finales. Les gens vont faire du shopping, nous allons transformer les magasins en bureaux de vote.”

Inclure beaucoup plus de femmes en politique 

Selon Mandana Dayani, “les femmes ne se présentent pas autant aux élections qu’elles le devraient”. Au travers de cette constatation, elle souhaite “faire comprendre aux gens quelle est l’opportunité pour eux d’avoir un impact” en allant voter et en se présentant aux élections. Elle cite la Pologne, où les femmes ont pu “réécrire les règles en écartant les leaders conservateurs en se mobilisant en masse.”

Aux États-Unis, les femmes ne représentent que 28% des représentants du Congrès. À l’échelle mondiale “c’est environ 26%” selon Mandana Dayani, qui dénonce quelque chose “qui doit changer aussi rapidement que possible”. Mandana Dayani conlcut en disant que la démocratie “ne fonctionnera pas si la moitié de ses habitants ne sont pas considérés ou inclus.”

The Women’s Voice est fier d’être partenaire de cette 18ème édition du “Women’s Forum” de Paris. Comme chaque année, l’événement a pour but de renforcer la présence des femmes ainsi que la mixité dans tous les organes de pouvoir de la société.

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