Ancienne présidente du WWF et haute fonctionnaire rompue aux négociations internationales, Monique Barbut a été nommée ministre de la Transition écologique dans le gouvernement Lecornu 2. À moins d’un mois de la COP30 au Brésil, elle succède à Agnès Pannier-Runacher, sur fond de tensions budgétaires et de controverses environnementales.
À 69 ans, Monique Barbut apporte avec elle un long parcours dans le service public et les organisations internationales. Entrée à l’Agence Française de développement (AFD) en 1981 comme chargée de mission à La Réunion, elle y gravit les échelons jusqu’à diriger plusieurs départements, notamment ceux liés à l’Outre-mer.
Entre 2003 et 2006, elle prend la tête de la division « technologie, industrie et économie » du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), avant d’être nommée présidente et directrice générale du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) de 2006 à 2012. Elle rejoint ensuite la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, dont elle devient secrétaire exécutive entre 2013 et 2019. Cette expérience consolide sa stature sur les dossiers liés à la biodiversité et au climat.
Du WWF à l’Élysée
Après son passage à l’ONU, Monique Barbut est nommée en 2019 envoyée spéciale d’Emmanuel Macron pour la biodiversité dans le cadre du One Planet Summit. Deux ans plus tard, elle prend la présidence du WWF France, qu’elle occupera de 2021 à 2023.
Son retour au sein du gouvernement s’inscrit dans un contexte de fortes attentes écologiques, à la veille de la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP30) prévue du 10 au 21 novembre à Belém, au Brésil.
Une succession sous tension
Monique Barbut succède à Agnès Pannier-Runacher, ministre depuis 2018 et fidèle du président Macron, qui a choisi de ne pas être reconduite, invoquant « la rupture ». La nouvelle ministre hérite d’un portefeuille fragilisé : reculs environnementaux, coupes budgétaires, et attaques répétées contre les énergies renouvelables et les agences nationales.
Née le 22 août 1956, Monique Barbut est titulaire d’une licence d’anglais et d’un diplôme d’études approfondies (DEA) de sciences économiques. Son parcours, à la croisée de la diplomatie, de l’écologie et de la finance, devrait peser dans les arbitrages d’un ministère où les marges de manœuvre se réduisent, mais où l’expérience reste plus que jamais nécessaire.
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