La cheffe des Écologistes, Marine Tondelier, officialise sa candidature à la présidentielle de 2027, prônant une union de la gauche et une écologie « populaire » face aux fractures sociales et politiques.
La secrétaire nationale des Écologistes a confirmé mercredi son entrée en campagne pour la présidentielle de 2027. « Je viens d’un territoire où on ne baisse pas la tête. Aujourd’hui, c’est celle de tout un pays que je veux aider à relever », a déclaré l’élue d’Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) dans un entretien au Nouvel Obs. Arborant sa célèbre veste verte, elle présente cette candidature comme « un acte d’amour pour la France ».
Une bataille pour l’union de la gauche
Âgée de 39 ans, la cheffe écologiste devra d’abord franchir l’étape de la désignation interne de son parti début décembre. Mais sa nomination ne fait guère de doute tant elle s’est imposée médiatiquement depuis son élection à la tête des Écologistes en décembre 2022. La clôture des candidatures est prévue dimanche et le vote des militants du 5 au 8 décembre.
Marine Tondelier se dit convaincue que « le soutien populaire » aux solutions écologistes est « massif » et que son camp peut l’emporter. « Je suis candidate à la présidentielle », précise-t-elle, tout en ajoutant : « Je n’ai jamais cru à l’homme ou la femme providentiels. Je crois aux alliances. »
Persuadée que la primaire de la gauche et des Écologistes verra bien le jour, Marine Tondelier a proposé à Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann, qui refusent pour l’instant d’y participer, d’en débattre publiquement. « Je préfère en débattre avec eux maintenant que quand il sera trop tard et qu’ils se renverront la responsabilité de l’échec au visage », explique-t-elle.
Dans cette primaire, la responsable écologiste affrontera les députés ex-LFI François Ruffin et Clémentine Autain, ainsi qu’un possible candidat socialiste, peut-être Olivier Faure, dont elle est proche. « Il y aura bientôt plus de candidats à la primaire que de votants », ironise un cadre insoumis.
Dans un courrier adressé aux militants, Mme Tondelier affirme « croire fermement être en capacité de l’emporter » et assure : « Je ne fonce pas tête baissée dans cette aventure sans avoir réfléchi à tout ce que cela implique. Je m’y suis énormément préparée. » Refusant « de jouer avec les codes d’un monde politique qui s’effondre », elle préfère « aux +Mozart+ de la finance les +Mozart+ de l’empathie ».
Une écologie « qui tend la main »
Marine Tondelier s’est fait connaître sur la scène nationale le 1er juillet 2024 sur France Inter, la voix brisée par l’émotion, en dénonçant « le comportement de lâche et de privilégié » du ministre de l’Économie Bruno Le Maire. Une prise de position qui a marqué un tournant dans sa visibilité médiatique.
Forte de son engagement contre l’extrême droite dans son fief d’Hénin-Beaumont, elle défend une écologie ancrée dans le quotidien. « C’est une écologie qui tend la main, pas qui pointe du doigt. On ne veut pas emmerder le monde, on veut le sauver », affirme-t-elle.
Invitée du JT de TF1, elle a esquissé sa première mesure : la création d’une « sécurité sociale de l’alimentation », afin que « tout le monde ait à manger en bonne quantité mais aussi en bonne qualité ». Elle souhaite également « mettre sur la table la question de la solitude, de l’enfance et des inégalités territoriales ».
Si certains de ses opposants internes lui reprochent d’avoir « verrouillé » le parti et doutent de ses compétences sur la scène internationale, tous reconnaissent qu’elle a redonné de la visibilité à une formation écologiste en perte de vitesse. « C’est la bonne personne, elle incarne le renouvellement et une écologie populaire », défend David Belliard, candidat écologiste à la mairie de Paris.
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